PSAC 2017 : le questionnaire d’histoire-géographie provoque l’incompréhension

Le but de la réforme éducative est d'alléger le fardeau des élèves aux examens. Or, surprise pour les candidats, parents et enseignants : cette condition n'a pas été respectée dans le dernier questionnaire d'histoire-géographie aux examens du PSAC.

« Le niveau du questionnaire d'histoire-géographie était trop élevé et les élèves ont eu bien de difficultés à s’en sortir….  », confie Kevin dont le fils fréquente la Raoul-Rivet Govt. School de Port-Louis.

Mercredi dernier, les enfants de Grade 6 ont travaillé sur le questionnaire d'histoire-géographie, dans le cadre du Primary School Achievement Certificate (PSAC). Cette évaluation connue comme le Modular Assessment n'a pas tenu ses promesses, comme le font ressortir parents et enseignants.

Ils sont nombreux à avoir porté plainte sur la hotline du Mauritius Examinations Syndicate (MES). Shameen soutient : « Le MES doit pouvoir réparer ses erreurs. Certaines questions posées ne figurent pas dans le programme d'études. D'autres comportent des pièges et les examinateurs ont joué avec les mots. Les élèves étaient paniqués et ils sont sortis angoissés des salles d'examens... »

Ils sont nombreux à avoir porté plainte sur la hotline du MES.

Les parents souhaitent que le MES prenne leurs doléances en considération. « Nous sommes très inquiets par rapport à la correction malgré l'assurance verbale que nous avons reçue », confie Linda.

Dans le même élan, Kevin soutient qu'avec ces examens, les autorités n'ont pas de considération pour les enfants. « Ils sont des cobayes. Ils doivent aussi passer l'anglais et le français mais à cause du Modular Assessment, ils n'ont eu aucune rédaction à faire depuis le mois de juillet. Ils ne se sont concentrés que sur ces deux matières. »

Étant responsable d'une classe de Grade 6, l'instituteur Deepack Bagueruttee a eu du mal à rassurer ses élèves et leurs parents. « Les autorités nous ont donné un programme d'études à suivre et nous l'avons communiqué aux parents. Après le questionnaire d'histoire-géographie, il est difficile pour nous de les rassurer. C'est au MES de prendre des mesures qui s'imposent », martèle l'instituteur.

Les questions auxquelles les enfants n'ont pu répondre, puisqu'ils ne figurent pas dans le programme d'études, sont les suivantes :

Q10, No. 2: From 1803 to 1810. Ile de France was used as a base by the French to capture British Ships in the Indian Ocean.

Part a) Who captured the British Ships?

Part b) Why did French Governor encourage the capture of British ships?

Q10, No. 3: Part a) The name of one street in Port-Mathurin is Wolphart Harmensen Street. Who is Wolphart Harmensen?

Part b) Name the monument which reminds us of the first settlement in Rodrigues.

Allocation de points

Dans une correspondance adressée au MES, la Primary Schools Employees Union (PSEU) met l'accent sur les difficultés du questionnaire d'histoire-géographie. Selon son président, Jeeanlall Kassinathdoss, il n'y a pas de changement dans le niveau en comparaison avec celui du Certificate of Primary Education (CPE). Il demande aux responsables d'allouer des points aux enfants.

Il ajoute que le MES doit être plus vigilant dans la préparation des questionnaires. « Chaque année, nous constatons qu'il y a des erreurs et des difficultés dans les questionnaires et que le MES ne va pas pénaliser les enfants. Pour moi, ils le sont déjà et il faut être sérieux dans la préparation des questionnaires. »

Manque de lecture

Le manque de lecture chez les écoliers est aussi un problème majeur. Le président de la Government Teachers Union (GTU), Vinod Seegum, fait ressortir que si les enfants comprenaient ce qui est écrit, ils auraient pu mieux faire dans d'autres questions. « Il ne faut pas se voiler la face : la majorité des enfants ne comprennent pas les questions posées. Ils ne savent pas écrire des phrases complètes afin de répondre correctement aux questions. »

Il insiste que lors des différentes réunions de travail avec le ministère de l'Éducation, cette difficulté a maintes fois été évoquée, mais jusqu’à présent aucune mesure n'a été prise. Vinod Seegum estime que la lecture doit être une partie intégrante de la journée d’un élève. « Elle doit commencer dès le Grade 1 et, en grandissant, les enfants devraient être en mesure de lire chaque jour. Au lieu de donner des devoirs, ils devraient pouvoir lire un livre ou un magazine. »

Lire avec compréhension est primordial dans l'apprentissage des enfants. À la Safe and Sound Academy, l'accent est mis sur la connaissance des sons et l'identification des lettres de l'alphabet dès l'âge de trois ans.

Charon Potié-Joseph, la directrice pédagogique, indique que les enfants commencent à construire des mots de trois lettres en associant les différents sons des lettres et en lisant phonétiquement. Ainsi, ils peuvent décortiquer les mots, les associer avec les objets et les lire avec compréhension.

Elle explique qu'en arrivant au primaire, il y a un renforcement de base de la lecture comme les mots de liaison, les prépositions, la dictée, les jeux de rôle et la lecture des textes qui aident à améliorer le vocabulaire par une compréhension de l'environnement dans lequel ils vivent. Ces mêmes techniques sont utilisées pour le français et l'anglais.

À noter que les enseignants encouragent les enfants à utiliser des mots complets dans toutes les matières. En répondant ainsi aux questions, ils s'habituent à écrire et à lire en même temps.