Rakesh Beeso, 45 ans, un habitant de Poste-de-Flacq, retournait chez sa grand-mère, 83 ans, dans la soirée du dimanche 19 janvier, quand il a eu un malaise sur sa bicyclette. Il a chuté et il est mort. Il a été trouvé gisant sur la route principale à Providence, à Poste-de-Flacq. Sa bicyclette était à ses côtés.
Publicité
Pushmawtee (Mimi), sa mère, explique que Rakesh était son « bras droit ». Il l’aidait à s’occuper de son fils cadet, alité en raison d’une grave maladie nécessitant une dialyse régulière.
« Bondié inn pran sa ki bon. Linn ale », indique-t-elle. Désormais, elle est seule au chevet de son fils malade. « Zot ti zis de frer », confie-t-elle, le cœur lourd.
Elle est veuve depuis de nombreuses années et a eu une vie difficile. « Mon fils Rakesh habitait avec ma mère, âgée de 83 ans, à Railway Road, à Poste-de-Flacq. Moi, j’habitais à La Tour Kœnig avant de trouver une maison à Providence », explique-t-elle.
Santé fragile et sacrifices
Après le confinement, son fils cadet, qui travaillait dans un hôtel, a appris qu’il était diabétique. « Mais il n’a jamais suivi de traitement », relate Pushmawtee. Sa maladie s’est aggravée en novembre et son état de santé s’est détérioré, l’obligeant à avoir recours à la dialyse. « Depuis, il ne peut plus marcher ni même tenir quoi que ce soit dans ses mains. Il reste alité », explique-t-elle.
Pushmawtee a dû arrêter de travailler pour s’occuper de son fils cadet. « Heureusement, je pouvais compter sur Rakesh. Il venait souvent m’aider. Il s’occupait de son frère, le changeait, lui donnait à manger et faisait presque tout pour lui », raconte-t-elle.
Dimanche, Rakesh s’est rendu chez sa mère vers 17 heures pour s’occuper de son frère comme il le faisait habituellement. « Je lui ai demandé de passer la nuit. J’avais déjà préparé son lit. Il m’a d’abord dit qu’il allait rester, puis il a changé d’avis et a décidé de retourner chez sa grand-mère. »
Avant de s’en aller, Rakesh a pris son frère dans ses bras et lui a fait ses adieux. Par la suite, il a enfourché sa bicyclette. « Li ti dir mwa : Ma mo pe ale. Ce fut ses dernières paroles. Je l’ai regardé partir par-dessus le mur. »
D’habitude, Rakesh appelait sa mère dès qu’il arrivait chez sa grand-mère. Ce qui la rassurait. Mais ce soir-là, il ne l'a pas fait. « Je me suis réveillée et j’ai vu qu’il n’avait pas appelé. J’ai essayé de le joindre plusieurs fois. À la troisième tentative, une voix inconnue a répondu. C’était un policier. Il m’a annoncé que mon fils avait fait une chute de bicyclette et qu’il était décédé », raconte-t-elle en larmes.
Accompagnée de policiers, elle s’est rendue sur les lieux du drame. « Je l’ai vu, couvert d’un drap blanc, allongé sur le sol. Il y avait du sang. »
Aujourd’hui, cette mère meurtrie doit affronter un avenir incertain. « Rakesh était mon pilier. Je ne sais pas comment je vais m’en sortir seule avec mon fils cadet qui a besoin de soins constants », conclut-elle.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !