Faits Divers

Prostitution de luxe: entre Rs 3000 et Rs 6000 pour une heure de plaisir

Il n’est pas donné au commun des mortels de dépenser Rs 3 000 pour passer une heure avec une belle créature. Le Dimanche-L’Hebdo s’est immiscé dans l’univers select de la prostitution de luxe. Levons un coin de voile sur des prostituées de classe et leurs clients – des Mauriciens briqués et des touristes à la recherche d’expériences sexuelles nouvelles et exotiques…

Dans l’univers de la prostitution de luxe, on croise des femmes au corps de rêve, à la poitrine avantageuse et aux jambes fines qui savent satisfaire tous les désirs sexuels de leurs clients. La grosse majorité d’entre elles sont des mères de familles divorcées. Nombre d’entre elles ont débuté dans des salons de massage fréquentés par d’importants clients au portefeuille bien garni. D’autres font partie d’un réseau bien organisé. Quelques-unes sont mises en contact avec des touristes par des chauffeurs de taxi.

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Les exigences des clients

Ces belles créatures ne vendent leurs charmes qu’à des Mauriciens fortunés et à des touristes « on sex-tours » à Maurice. « En limitant nos services qu’à des gens aisés, nous réduisons le risque d’agression, de sévices sexuels et de contamination. Notre première condition, c’est l’utilisation de préservatifs », explique un groupe de prostituées de luxe âgées entre 18 et 35 ans.

Elles admettent que certains clients croient que tout est permis pour avoir « value for money. » Au fait, leurs tarifs varient entre Rs 3 000 et Rs 6 000 par heure et entre Rs 10 000 et Rs 20 000 par nuit. « Certains croient que nous devons nous soumettre à leurs exigences les plus démesurées. À trois reprises, des clients qui ont retenu mes services pour une nuit me proposent de partager la chambre avec un ou deux autres amis également. J’ai catégoriquement refusé », nous confie une hôtesse. Quelques-unes disent ne pas pratiquer la sodomie.

Ces belles créatures disent pratiquer un prix relativement exorbitant pour des raisons évidentes. « Si vous voulez coucher avec une femme qui a un corps de rêve, qui est soucieuse de l’hygiène, qui ne consomme pas de la drogue et qui n’est pas séropositive, il y a certes un prix à payer. C’est comme un vêtement griffé qui n’est pas vendu au même prix qu’un vêtement contrefait », déclare l’une d’elles. Une autre tient à préciser que ce prix ne comprend pas qu’une passe, mais également un massage sensuel et des jeux sexuels.

« C’est un package que nous proposons à nos clients. Et c’est pour cette raison, que notre clientèle est fidélisée. La majorité de nos clients mauriciens retournent après une première expérience », ajoute-elle. Toutes nos interlocutrices s’accordent à dire que la grosse majorité de clients optent pour une heure, environ 20% pour deux heures et environ 5% pour une nuit. « Nous passons une nuit  principalement avec des touristes, surtout des Européens. Ils veulent passer une nuit de rêve avec une femme de race différente. Nous faisons de notre mieux pour satisfaire tous leurs désirs sexuels », disent les hôtesses.

Mode opératoire

Le mode opératoire de nos interlocutrices diffère. Une jeune femme âgée de 28 ans, qui travaille principalement dans les régions de l’ouest, a fait le choix de toujours se déplacer vers ses clients…par bus ! Et ce, qu’ils soient hébergés dans un hôtel ou dans un bungalow. Une « astuce », selon elle,  pour ne pas éveiller de soupçons sur son boulot de nuit. D’autres sont plus méticuleuses dans leurs déplacements. « Je ne me rends jamais à un rendez-vous au pied levé. Tout est calculé. Le client dépêche un taxi pour venir me récupérer à mon domicile. On se rencontre dans un hôtel ou dans un autre endroit où je me sens en sécurité. Une fois l’acte terminé, je prends mon argent et je rentre chez moi dans le même taxi », explique l’une d’elles.

Raison

Situation financière ou familiale difficile. C’est principalement pour ces deux raisons que nos interlocutrices ont fait le choix de monnayer leurs charmes. En effet, c’est pour arrondir leurs fins de mois qu’elles se sont lancées dans la prostitution de luxe. Elles indiquent qu’elles n’arrivaient pas à joindre les deux bouts, avec des enfants à leur charge. « Il m’était difficile de faire bouillir la marmite et de m’occuper de mes enfants avec un salaire de Rs 10 000 par mois alors que j’étais employée comme vendeuse dans une boutique. D’où ce choix peu ordinaire. Ce n’est pas une partie de plaisir pour moi de vendre mon corps. Je le fais afin que mes enfants ne manquent de rien », affirme l’une d’elles.

Une autre dit faire des sacrifices pour que son fils vive avec elle et non avec son père récidiviste. « Après la seconde incarcération de mon mari, je me suis séparée de lui et j’ai élue domicile chez mes parents à Quatre-Bornes. Ma vie était alors bonne pour la poubelle. Je n’arrivais pas à trouver un emploi convenable car je n’ai pas fait de grandes études. Je ne voulais pas non plus travailler pour un maigre salaire dans une usine qui serait insuffisant pour mon fils et moi », soutient-elle.

Métier de courte durée

Toutes nos interlocutrices sont unanimes à dire que la durée d’activité d’une prostituée de classe est relativement courte. Leurs clients, disent-elles, ne sont à la recherche que de jeunes femmes de moins de 40 ans. « La profession d’hôtesse est éphémère car les clients sont toujours en quête de chair fraîche. Je suis très demandée car je suis encore jeune,  je possède des formes généreuses et je me donne à cent pour cent pendant mes relations avec mes clients. Mais avec le passage du temps, mon physique ne sera plus le même. C’est pour cela que je vois mon avenir la tête haute dès maintenant », considère une fille de joie âgée de  27 ans.

« Plus tu es jeune, plus ton ‘market value’ est élevée. C’est pour cette raison que nous économisons beaucoup et que nous nous préparons à changer de métier par la suite », disent-elles. Quelques-unes souhaitent ouvrir des salons de massage. Certains ont d’autres rêves. « Je dois avouer que je gagne très bien ma vie comme hôtesse. Je travaille tous les jours, de jour comme de nuit. J’économise l’argent que je perçois car je compte ouvrir mon propre restaurant », déclare une femme de 34 ans. D’autres rêvent de s’installer à l’étranger. Quelques-unes souhaitent ferrer un gros poisson – parmi leurs clients – pour refaire leur vie.


Premières expériences

Une fille de joie, âgée de 28 ans, se souvient de sa première fois comme si c’était hier, bien cela fait déjà neuf ans. Elle s’était tournée vers une amie gérante d’un salon de massage qui occasionnellement vendait ses charmes à des clients. « Je me suis souvenue qu’elle se fait beaucoup d’argent. Je l’ai approchée et elle m’a présentée à un quadragénaire. Celui-ci voulait passer du bon temps avec une fille de joie. C’est ainsi que je me suis retrouvée dans ce monde », raconte-elle. Une autre dit avoir été initiée par une connaissance qui était elle-même déjà dans la prostitution de luxe. « Ma première fois c’était avec un touriste qui semblait être dans la trentaine. Nous avons passé une heure dans une chambre d’hôtel de la capitale », soutient-elle.


Hôtesse à plein temps

Agée de 23 ans, cette mère d’un garçonnet de cinq ans est hôtesse depuis une année. Elle s’est séparée de son ex-concubin. Elle est domiciliée chez ses parents et elle s’adonne uniquement à sa profession de prostituée de luxe pour gagner sa vie. C’est une amie, qui est déjà dans le domaine, qui l’a poussée à se lancer dans ce monde.

« Je ne me rends jamais à un rendez-vous au pied levé. Tout est calculé. Le client qui est intéressé par mes faveurs m’approche. Je lui impose mes honoraires et mes conditions. Il envoie un taxi pour venir me récupérer à mon domicile et on se rencontre dans un hôtel, ou dans un autre endroit dont je me sens en sécurité. Une fois la besogne terminée je prends mon argent et je rentre chez moi dans le taxi qui m’attends », raconte-elle.

La fille de joie souligne qu’elle travaille à la fois par téléphone et à travers les réseaux sociaux. Mais il arrive que des chauffeurs de taxis « de confiance » se tournent vers elle afin de lui proposer des clients étrangers qui sont de passage à Maurice. Ses honoraires, qui sont fixes pour les étrangers mais négociables pour les Mauriciens, sont à Rs. 6 000 pour une heure et de Rs. 10 000 la soirée. « Je gagne très bien ma vie en étant hôtesse. Je travaille du lundi au dimanche et le jour comme la nuit. L’argent que je touche en faisant mes passes, je l’économise pour mon avenir et pour ceux de mon fils qui grandit car j’ambitionne de grands rêves », dit-elle.


Des véritables tombes

À première vue, nul ne se douterait que ces femmes s’adonnent au commerce de leurs corps durant leur temps libre.  Lorsque nous sommes allés à leur rencontre, elles étaient vêtues le plus simplement possible, à savoir de blue jeans, t-shirts, tongs, ou encore, de mini-jupes. Il n’y avait pas la moindre trace de maquillage sur leurs visages. Pourtant l’une d’elles avait rendez-vous avec un client réunionnais dans un hôtel de la région de Trou-aux-Biches ce soir-là. Son chauffeur de taxi l’attendait dans la région de Terre-Rouge afin de l’emmener vers son point de rencontre. Ce n’est qu’une fois arrivée sur son lieu de rendez-vous qu’elle allait enfiler sa tenue légère et se maquiller.

Elle explique que  les prostituées de luxe opèrent toujours en toute discrétion. Cela a pour but de ne pas éveiller des soupçons sur ce qu’elles font pour gagner leur vie. Cette dernière avoue que les filles s’assurent toujours que leurs clients (surtout les Mauriciens) soient muets comme une tombe avant qu’elles ne leur proposent leurs faveurs. « L’île Maurice est un petit pays où les nouvelles vont vite. Nos vies seront anéanties s’il arrive qu’un client qui n’a pas sa langue dans sa poche aille dire ailleurs ce qu’il a vécu avec nous. C’est pour cela que nous sommes quelque peu réticentes à vouloir accorder nos faveurs aux clients locaux qui nous approchent. D’ailleurs, la plupart de nos clients locaux sont des habitués. Nous leurs faisons confiance car nous savons qu’ils sont de véritables tombes », dit l’une d’elles.

Certaines refusent carrément les clients locaux. L’une des raisons qu’elles avancent est le fait que les clients étrangers n’ont pas tendance à négocier le montant imposé. « Les Mauriciens ont tendance à croire que vous leur appartenez une fois que vous avez couché avec eux. Ils ne vous lâchent pas d’une semelle et ont également tendance à tout raconter par la suite », dit-elle.

 

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