Le bureau politique du MMM s’est réuni en urgence après la conférence de presse du samedi 17 décembre. L’objectif : examiner le Prosecution Commission Bill.
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« Nous avons parlé des stratégies que nous adopterons prochainement. Nous avions décidé d’organiser une marche pacifique, qui aurait été illégale. Nous sommes plutôt tombés d’accord sur une action parlementaire, dont nous ne pouvons en dire plus pour le moment », a déclaré un membre dirigeant.
Notre source estime que l’épisode du Prosecution Commission Bill exacerbe le rapprochement entre les partis de l’opposition. « Ils s’étaient rapprochés, dans un premier temps, après les amendements apportés à la Prevention of Terrorism Act. Puis, il y a eu le passage sur l’accession éventuelle de Pravind Jugnauth au poste du Premier ministre. Maintenant avec le Prosecution Commission Bill, c’est la troisième fois qu’on sent un rapprochement entre les partis de l’opposition pour contrecarrer les décisions du gouvernement », explique notre source.
Conférence de presse du MMM - Paul Bérenger : «La Prosecution Commission engorgera le système judiciaire»
Le leader du Mouvement militant mauricien (MMM) a exprimé le souhait que les débats parlementaires sur le Prosecution Commission Bill soient renvoyés. Il a affirmé qu’il faudrait, à la place, enclencher des consultations sur ce projet de loi. « Sur le fond, nous sommes ouverts d’esprit. Nous prenons exemple des pays démocratiques et nous venons avec des propositions bien discutées et réfléchies », a-t-il souligné.
Paul Bérenger intervenait lors d’une conférence de presse le samedi 17 décembre. Selon lui, si cette commission voit le jour, « li pou angorz nou sistem » et « étouffera » le Directeur des poursuites publiques (DPP). « Pou ena tou kalite challenge divan sa komisyon la », a-t-il ajouté.
Il a ainsi condamné le « rush » dans lequel le gouvernement veut créer la Prosecution Commission. « Ce que fait le gouvernement est inacceptable et dangereux », a-t-il lancé. Le leader du MMM considère que cela constitue un manque de respect vis-à-vis de la Constitution et de la Cour suprême. Paul Bérenger a ainsi salué la prise de position de certains contre cette précipitation, dont le Bar Council, sir Hamid Moollan, Me Gavin Glover, Me Antoine Domingue et Me Rishi Pursem, entre autres.
Ce qui interpelle surtout le leader des mauves c’est le pouvoir accordé à la Prosecution Commission pour examiner les décisions prises par le DPP avec un effet rétroactif de trois ans. « Pourquoi trois ans ? » se demande Paul Bérenger. « Est-ce qu’ils veulent se débarrasser de certaines affaires ? » a-t-il lâché.
Le leader du MMM est d’avis qu’il s’agit d’un règlement de comptes avec le DPP. « Ils sont furieux que ce dernier ait rayé la plupart des charges qui avaient été retenues contre Navin Ramgoolam. Il (NdlR., le DPP) a aussi fait appel du jugement de la Cour suprême contre Pravind Jugnauth, au Privy Council, dans l’affaire MedPoint. Il y a conflit d’intérêts », a soutenu Paul Bérenger.
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