Les opérateurs et la société civile sont invités à soumettre leurs propositions pré-budgétaires dans le cadre du Budget 2024-25. Dans le contexte électoral qui prime, la surenchère pourrait être très prononcée.
L’approche du mois de mars sonne généralement l’arrivée du prochain Budget. Ensuite, des propositions sont élaborées, suivies de consultations budgétaires et d'autres préparatifs connexes. Dans cette optique, les associations et organismes professionnels, les syndicats, les ONG ou encore les organisations de la société civile, sont invités à soumettre leurs idées et suggestions au ministère des Finances au plus tard le 15 mars prochain.
Le Budget 2024 - 2025, qui pourrait être le dernier du régime actuel, a de fortes chances d’être électoraliste, fait comprendre selon Yuven Peechen, Lecturer en finance. Ce dernier est d’avis que le ministre des Finances sera aux petits soins pour toutes les tranches d’âges. « On pourrait s’attendre à une hausse généralisée de la pension pour honorer la promesse électorale. À l’approche du rapport du Pay Research Bureau (PRB), il devrait également y avoir un réalignement salarial, sans oublier d’autres mesures populistes pour les différentes catégories de l’électorat », avance-t-il.
Pour sa part, Gerald Lincoln, Country Managing Partner de EY, dit s’attendre à un Budget assez social, un peu comme celui de l’année dernière qui contenait pas mal d’initiatives en faveur des classes pauvres et moyennes. « C’est normalement le cas dans une année où la population est appelée aux urnes d’avoir des cadeaux électoraux. Je pense que le ministre des Finances sera un peu plus à l’écoute cette année-ci, toutefois, il est difficile de prédire si on sera déçu ou content. L’importance reste la cohérence et la continuité. Nous avons eu un taux de fiscalité qui a augmenté en 2023 avec l’impôt sur le revenu passant de 15 à 20 %. Il serait préférable d'éviter toute instabilité à ce sujet, notamment avec des changements annuels », indique-t-il.
L’objectif de tout gouvernement devrait être de réduire le déficit budgétaire et la dette publique à la fin d’un mandat"
Comment les mesures populistes et électoralistes seront-elles financées ? Yuven Peechen craint que cela n'aggrave le niveau de la dette publique. Cette dernière est passée de Rs 427 milliards en juin 2023 à Rs 438 milliards en septembre de la même année, avant de grimper à Rs 455 milliards en décembre 2023. Quant au déficit budgétaire, il était prévu qu’il s’établisse à 4 % du produit intérieur brut (PIB) pour 2022-23. Néanmoins, il considère que le ministre des Finances a une marge de manœuvre qui a bénéficié de la reprise des activités économiques avec des revenus touristiques, entre autres.
Mini-remaniement
Par ailleurs, des secteurs que sont l’agro-industrie, les PME et les Services financiers, considérés comme étant importants pour l’économie locale, opèrent depuis peu sous la houlette de nouveaux ministres. Cela peut-il influencer la préparation du prochain Budget ? Gerald Lincoln fait ressortir que c’est le même gouvernement. « Le ministre sortant passera le dossier au ministre entrant. C’est une chose courante. Je ne m’attends pas à de changement de cap », conclut-il.
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