Propos controversés : Collendavelloo dédouane son collègue Soodhun

Le no 2 du gouvernement, Ivan Collendavelloo, souffle le chaud et le froid sur les déclarations controversées du vice-Premier ministre, Showkutally Soodhun. S’il estime les propos de son collègue « pas corrects », il vole cependant à sa rescousse.

«Les mots que nous avons entendus ne sont pas corrects, mais il les a dits dans un petit comité. » C’est ce qu’a déclaré à la presse le ministre des Services publics et de l’Énergie, le jeudi 9 novembre, à l’issue du lancement du logo de l’Utilility Regulatory Authority (URA) à l’hôtel Voilà Bagatelle. Une vidéo a été mise au jour cette semaine, dans laquelle on verrait Showkutally Soodhun tenir des propos communautaristes lors d’une réunion à son bureau en juillet.

Ivan Collendavello affirme même qu’il n’a pas visionné la vidéo. « Selon les personnes qui y ont eu accès, la déclaration de Showkutally Soodhun n’était pas publique. » Le no 2 du gouvernement a fait ressortir que cette vidéo date de juillet et qu’elle est rendu publique aujourd’hui dans un contexte de campagne électorale.

Le ministre a condamné l’auteur de la vidéo. « Un geste que j’estime encore plus grave que les propos haineux de Showkutally Soodhun. Je souhaite que l’auteur soit démasqué. Les personnes derrière cette caméra sont des puanteurs patentées qui veulent déstabiliser le pays. Leurs tentatives seront vaines. »
D’autre part Ivan Collendavelloo est revenu sur les difficultés rencontrées pour la création de l’URA. « Je ne veux pas blâmer mon prédécesseur. Mais il faut dénoncer les individus des hautes sphères qui ont œuvré contre la création d’une telle autorité. » Le ministre n’a pas révélé l’identité de ces personnes. Il a rappelé que si la loi sur l’URA a été adoptée en 2004, ce n’est qu’en 2008 qu’elle a été proclamée. Il se réjouit des efforts entrepris en 2014 et qui s’avèrent concluants. Il a tenu à rassurer les membres de l’URA qu’ils pourront opérer en toute indépendance : « Seules les nominations sont politiques, mais l’intervention politique s’arrête là. »

Un Rwandais à la tête de l’URA

L’URA aura pour directeur le Rwandais Alfred Dusenge Byigero. Ce dernier a été nommé à ce poste la semaine dernière. Dans une déclaration à la presse, il a affirmé qu’il compte rencontrer sous peu les divers acteurs du secteur des services publics et de l’énergie pour rédiger un plan stratégique pour l’URA.

Du grand cinéma

Plus tôt, Ivan Collendavelloo avait relativisé la nouvelle affaire Soodhun. Dans une déclaration à la presse en marge d’un atelier de travail à l’hôtel Angsana, à Balaclava, il avait déclaré vouloir attendre la fin de l’enquête policière avant de tirer des conclusions. « Je ne ferai pas de commentaires. Les gens ne sont pas bêtes. Ils savent quand on fait du cinéma et ça, c’est du grand cinéma. » Sur les propos tenus mercredi soir par Paul Bérenger lors du congrès du MMM, à Ollier, il répond : « Je ne vais pas me fatiguer avec Paul Bérenger. Il a fait son temps. Je pense qu’il ne sait plus trop ce qu’il dit.

Le CP Mario Nobin : «N’allons pas trop vite en besogne»

Le Commissaire de police, Mario Nobin, préfère laisser l’enquête suivre son cours concernant la nouvelle polémique qui touche le vice-Premier ministre Showkutally Soodhun. « Nous avons déjà ouvert une enquête. Nous rechercherons la vérité. À ce stade, nous avons un document que nous devons analyser. Les experts se pencheront dessus et nous fourniront les éléments nécessaires. N’allons pas trop vite en besogne. Les enquêteurs recueilleront des preuves pour les soumettre à la justice. Mo pa pou pas okenn zizman », a-t-il dit.

Showkutally Soodhun : «Moi communal ?»

Compte-t-il démissionner ? Showkutally Soodhun a esquivé la question posée par un journaliste à sa sortie du Bureau du Premier ministre, dans l’après-midi du jeudi 9 novembre.

Le vice-Premier ministre a affirmé : « Les gens doivent regarder ma carrière de 35 ans. Je me suis occupé de tout le monde. Allez jeter un regard dans ma circonscription. » Showkutally Soodhun a soutenu qu’il a donné « des centaines de milliers de roupies pour bâtir des églises et des grottes ». Il s’en est aussi pris à Paul Bérenger et à Xavier-Luc Duval. À ce dernier, il demande « ce que le PMSD a dit dans le passé ».