L’organisme des Nations Unies pour le Développement et le Progrès (UNDP) va initier une enquête sur la gestion des fonds qu’il a mis à la disposition du gouvernement pour des programmes visant à protéger les zones côtières sensibles. Le ministère de l’Environnement a accordé 22 permis EIA pour la construction ou la rénovation d’hôtels et villas de luxe.
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C’est une première à Maurice. Le PNUD démarre une enquête afin de connaître les raisons qui auraient pu pousser Maurice à dire qu’il va mettre en œuvre un vaste programme pour la protection des zones sensibles sur le littoral et qui a, ensuite, obtenu un enveloppe de 4,7 millions de dollars pour la réalisation de tels projets. Or, depuis le supposé démarrage du programme, en 2017, le ministère de l’Environnement a octroyé 22 permis EIA (Environment Impact Assessment) pour la réalisation de projets hôteliers sur les côtes.
C’est le collectif Aret Kokin Nou Laplaz (AKNL) qui a alerté les Nations Unies par le biais d’une correspondance. Ce n’est que mardi que les animateurs du collectif ont eu vent de l’intention de l’UNDP d’enquêter sur la gestion des fonds qui ont été accordés à Maurice pour la protection des zones sensibles. Yan Hookoomsing, porte-parole d’AKNL, indique que « les instances internationales ont reconnu la gravité de la situation. »
Documents circulés dans la transparence
« Le siège mondial de l’UNDP à New York démarre une investigation sur la gestion des 4,7 millions de dollars accordés à Maurice et qui auraient pu être dirigés vers un autre pays. C’est la faute à nos gouvernants. Ils tiennent un langage à l’étranger et une fois à Maurice, ils disent le contraire. Nous avons pourtant réclamé des rencontres par voie écrite avec les autorités concernées. Mais en vain. Les Mauriciens sont traités comme des objets de décoration. Seki nou panse, seki nou anvi pa konte. Mais c’est le patrimoine de nos enfants », fait ressortir Yan Hookoomsing.
Notre interlocuteur cite, par exemple, « Les Salines de Rivière-Noire qui auraient dû rester vierges de tout développement pour protéger les Wetlands majestueux qui s’y trouvent. »
Selon des renseignements, les enquêteurs de l’UNDP s’attellent actuellement à la préparation des leurs attributions et les documents seront circulés très bientôt. « Nous souhaitons que les documents soient circulés dans la transparence et qu’il n’y ait pas de cover-up du gouvernement dans cette affaire. À notre niveau, une fois en possession de ces documents, nous les ferons circuler », soutient Yan Hookoomsing.
Mahen Jhugroo : «Cela ne veut pas dire que nous sommes coupables»
Sollicité, dimanche soir, au téléphone le ministre du Logement et des Terres a déclaré que « le gouvernement, le Conseil des ministres et surtout le Premier ministre Pravind Jugnauth prennent tous des décisions dans l’intérêt du pays ». Mahen Jhugroo a ajouté que l’enquête qu’envisage d’initier l’UNDP doit suivre son cours. « Mais cela ne veut pas dire que nous sommes coupables ! ».
Etienne Sinatambou, le ministre de l’Environnement, a aussi été sollicité par voie téléphonique et à travers des SMS. Il a été mis au courant du contexte de notre article depuis samedi soir. Mais il n’a donné aucun élément de réponse à dimanche soir.
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