L’installation des 4 000 caméras de surveillance relative au projet Safe City du gouvernement est en cours.
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Les premiers essais des appareils ont été effectués dans le courant de la semaine dans l’est du pays. Aucune information n’a filtré au niveau de la police et de Mauritius Telecom concernant le projet malgré les multiples questions du Défi Plus. Un proche du dossier a décidé de dévoiler « les dessous » du projet sous le couvert de l’anonymat.
Reconnaissance faciale et capture de mouvements à une distance maximale de 200 mètres. Tels seraient deux des spécificités majeures de l’Intelligence Video Surveillance System (IVS) dont l’installation est en cours à travers le pays. Selon notre source, « ces appareils hautement sophistiqués ont la capacité de capter des images très distinctes même lors des mouvements ». Rien à voir avec les caméras de surveillance qui sont actuellement opérationnelles à travers le pays.
Dans la pratique, selon les documents, les caméras sont placées sur une pole dont l’angle de 90 degrés couvre une partie de la route. Chaque pole, selon les documents, est dotée de six caméras environ. Les appareils sont braqués dans des directions opposées.
« La spécificité de ce système de surveillance est telle que les images capturées sont immédiatement transmises par voie électronique aux autorités concernées », précise notre source. Selon notre interlocuteur, outre la prise des images, « certains appareils seront également pourvus d’un système de radar pouvant repérer tout excès de vitesse sur les routes ». Les régions où les caméras ont déjà été installées sont Pamplemousses, Flacq, Constance et Verdun, entre autres.
Pour rappel, à l’Assemblée nationale au mois de mai, le ministre mentor sir Anerood Jugnauth avait annoncé que Mauritius Telecom (MT) financera le projet à travers un prêt de Rs 460,7 millions contracté auprès de l’EXIM Bank of India. Le gouvernement, selon sir Anerood Jugnauth, s’est porté garant pour l’emprunt. Il répondait à une question du député indépendant Kavi Ramano.
Sécurité nationale
Sollicités par Le Défi Plus, des cadres de Mauritius Telecom ont souligné que « ce projet relève de la sécurité nationale » et que l’organisme « n’est qu’un exécutant ». « C’est à la police de fournir des explications sur le dossier et pas nous », ont-ils déclaré.
Le DCP Krishna Jhugroo qui, selon les proches du dossier, chapeaute le projet, a également été évasif aux questions du Défi Plus. Il indique toutefois que des caméras ont déjà ont été installées dans le Nord. « Le projet Safe City comprend l’installation de caméras de surveillance uniquement. Mo pa pou kapav dir ou ki landrwa zot ete ! Mais une chose est sûre, c’est que les appareils ont été placés dans des endroits visibles », déclare pour sa part le haut gradé responsable de l’administration aux Casernes centrales. Ce dernier souligne ensuite que ces mêmes caméras de surveillance sont opérationnelles dans plusieurs pays (en Russie, en Afrique ou en Europe, entre autres).
L’importance d’une base de données
« Nous nous attendons à une sécurité optimale. Ces nouveaux appareils auront pour tâche de détecter les crimes et par la même occasion d'agir comme moyen de prévention contre les potentiels criminels. Les Habitual Criminals sont connus de la majorité des policiers du pays. Pou bann First Offender fode gete lerla nou pou kone », précise le haut gradé.
Le patron du National Security Service (NSS), le Deputy Commissionner of police (DCP) Mohunlall Madhow, dit « ne pas être en présence des détails quant au projet Safe City ». Notre interlocuteur souligne tout simplement que « les données disponibles à partir des caméras seront utilisées par toutes les unités de la police » et qu’il est « important d’avoir une base de données pour la reconnaissance faciale afin d’effectuer une comparaison » lorsqu’un délit est commis.
Des hauts gradés du NSS expliquent que les caméras ont été, et seront, placées « dans des points stratégiques du pays ». Ces points stratégiques, selon nos interlocuteurs, sont des gares routières, des impasses et des autoroutes, entre autres. « Les caméras de surveillance de nos jours sont dépassées. Mais les appareils qui sont en train d’être installés ont la capacité de produire des images très claires avec une sharpness très précise », font ressortir nos sources.
Ces appareils seront-ils dotés d’un système de reconnaissance faciale ? « Je ne saurai vous dire. Mais la police régulière ainsi que les départements de la CID travailleront à partir de leur base de données des Habitual Criminals (HC) », ajoutent-ils. La société chinoise Huawei est le partenaire de MT dans ce projet.
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