Projet routier : aucune route ne passera par l’estuaire de Roche-Bois

Il n’y aura pas de nouvelle route sur l’estuaire de Roche-Bois reliant le port à Jin Fei. Cette décision a été prise fin janvier par un comité composé de plusieurs membres des organismes gouvernementaux. Parmi les raisons avancées c’est que ce projet nuira à l’estuaire Rivulet Terre-Rouge.

Pour compenser ce changement, une autre option est envisagée. Une source au ministère des Infrastructures publiques explique que le projet n’a pas été totalement abandonné. La route passera à côté de l’autoroute M2. Ce tronçon sera strictement réservé aux poids lourds pour fluidifier le trafic routier. Selon la source, la Road Development Authority, le ministère des Finances et la Mauritius Ports Authority (MPA) ont déjà approuvé le projet et le chantier débutera dans quelques semaines.

Une autre source proche du dossier souligne que la décision a été prise à la suite d’une visite du site par le ministre des Infrastructures publiques Nando Bodha, du ministre de l’Agro-industrie Mahen Seeruttun et des fonctionnaires de la National Parks and Conservation Service (NPCS) et de la RDA, entre autres. La route, au coût de Rs 600 millions avait pour but d’éviter des embouteillages sur l’autoroute M2. Elle devait être empruntée par des camions conteneurs qui font le trajet entre le port et la smart city de Jin Fei. Ce tronçon de plus de cinq kilomètres allait relier le port à la ville high-tech en passant au milieu de l’estuaire de Roche-Bois.

D’ailleurs, un autre tracé de la route suggérait qu’elle allait passer près de la zone tampon de l’estuaire. Cette zone est un site Ramsar (du nom de la convention sur les zones humides) qui accueille des centaines de milliers d’oiseaux migrateurs chaque année. Lors de la visite du site le comité a souligné que la route n’allait pas passer par et près de l’estuaire, car elle mettrait en danger la survie de l’écosystème. « La construction d’une route sur un tel site aurait projeté une mauvaise image du pays sur la scène internationale et aurait surtout fait fuir les oiseaux migrateurs », avance notre interlocuteur.