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Projet de villas pieds dans l’eau : l’Environnement intervient et exige un permis EIA

21 villas sont prévues pieds dans l’eau dans une région encore dépourvue de tout développement immobilier.

Un projet immobilier de luxe sur les pas géométriques de la côte sud, Naïa Villas sur Mer, suscite des critiques. Situé entre Pomponnette et Riambel, il relance le débat sur les lacunes de la réglementation environnementale. 

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Jeudi, Joanna Bérenger, Junior Minister à l’Environnement, a pris la parole sur Facebook pour alerter sur les enjeux liés à ce projet. « Selon l’Environment Act, tout projet résidentiel avec moins de 50 unités n’a pas besoin d’une Environmental Impact Assessment (EIA) ni d’études sur l’impact environnemental, même si c’est sur le littoral. C’est une faiblesse dans la loi que nous dénoncions », indique-t-elle. C’est une modification de l’Environment Protection Act il y a cinq ans à travers la Government Notice N° 9 de 2019 qui a exempté les projets de moins de 50 logements et d’appartements situés à moins d’un kilomètre du High Water Mark de demande pour un permis EIA. 

Le projet Naïa Villas consiste à construire 21 habitations de luxe sur des terres publiques situées à seulement 17 mètres de la mer. Cette zone est particulièrement vulnérable en raison de l’érosion côtière, du risque d’inondations, et de la présence d’une biodiversité riche, selon la Junior Minister. Joanna Bérenger a annoncé que le gouvernement a décidé de prendre des mesures pour encadrer ce projet. « Nous avons décidé de déclarer que ce projet aura besoin d’une étude sur l’impact environnemental et d’un permis EIA pour aller de l’avant. Bien sûr, cette mesure est en attendant que nous apportions des changements à la loi pour obliger tout projet ayant moins de 50 unités résidentielles se trouvant à côté de la mer d’avoir une étude environnementale et un permis EIA avant de construire. » La Junior Minister a également évoqué une démarche plus globale : « On envisage d’aller plus loin et de demander un Strategic Environmental Assessment pour Pomponnette et Riambel, afin de déterminer quels types de projets peuvent encore être réalisés là-bas. Il faut protéger la vie au lieu du profit. »

L’association EcoSud, par la voix d’un communiqué, a vivement dénoncé jeudi le projet Naïa Villas, qualifié de « modèle de développement sans transparence ». Selon EcoSud, « le projet consiste à prendre des terres de l’État, qui appartiennent à tous les Mauriciens, pour y construire des villas de luxe destinées à la vente ».

Le manque de consultation publique est l’une des principales critiques formulées par l’association. « À ce jour, aucune consultation publique n’a été menée pour ce projet, ce qui soulève de sérieuses inquiétudes sur le respect des principes de transparence et d’inclusion. » De plus, EcoSud met en avant que, étant classé comme projet résidentiel, le promoteur n’est pas tenu d’afficher un panneau pour la demande de permis BLUP ou de publier un avis dans la presse.

L’association appelle à une prise de conscience collective : « Les terres de l’État, ce sont nos terres ! Nous, Mauriciens, avons le droit de savoir ce qui se passe avec nos biens communs, nos espaces communs.»
Le projet Naïa Villas prévoit la construction de 20 villas de luxe sur un terrain de 4 acres, offrant une vue imprenable sur l’océan, avec jardin privé, piscine et générateur. Le prix de vente démarre à Rs 19,9 millions par villa. Selon le promoteur, ce projet représente « une opportunité unique de posséder une maison élégante sur une plage immaculée ».

 

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