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Projet de parking au Champ de Mars : des résidents des alentours demandent au lord-maire de revoir sa décision

La décision de la mairie de supprimer toutes les aires de stationnement dans le centre de Port-Louis pour créer un parking unique au Champ de Mars n’est pas au goût de tout le monde.

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«Accueillir 1 000 voitures au Champ de Mars va polluer notre environnement.» Abdool Jalil Ahmadi, ex-arbitre international, habite depuis des lustres à côté du Champ de Mars. Il se fait le porte-parole des habitants de la région qui s’inquiètent de ce projet de parking `agrande échelle.

« Nous avons appris que la mairie de Port-Louis compte aller de l’avant avec ce projet. Tient-elle compte des habitations aux alentours, des écoles et des collèges ? Quel air respireront nos enfants ? » Deux médecins du coin évoquent les problèmes à venir.

« Il existe déjà une pagaille monstre à l’embouchure de la rue Pope Hennessy, voie qui mène à l’hippodrome. Les School Bus mis à la disposition de l’école De La Salle obstruent déjà le passage. Qu’en sera-t-il si on accueille en plus un millier de voitures ici ? », poursuit notre interlocuteur.

Abdool Jalil Ahmadi souligne que le Champ de Mars est un site `vocation familiale. « De nombreuses familles habitent l’endroit depuis 75 ou 80 ans. Il était tellement plaisant auparavant. C’était un lieu où les familles se rencontraient le dimanche. Elles s’asseyaient à l’ombre et se parlaient. C’étaient de véritables moments de détente partagés. Aujourd’hui encore, des familles viennent le dimanche après-midi », raconte-t-il.

Un autre lieu

« À l’époque, il n’y avait pas de jardin d’enfants, mais deux tables de tennis, un terrain pour le cricket, le tout géré par deux clubs, Annaville et YMCC. Aujourd’hui, il y a le terrain de la YMFA, celui de l’ASPL 2000, il y a un autre terrain à la disposition des ministères. Il y aurait aussi un autre projet pour les enfants. Tout cela pour dire que ce n’est pas l’endroit idéal pour accueillir 1 000 voitures au quotidien et la pollution qui va avec », poursuit l’ancien arbitre.

Notre interlocuteur affirme que les autres habitants et lui comprennent bien ce que le maire souhaite faire : régler le problème de parking dans le centre-ville. Toutefois, ils demandent au maire de choisir un autre lieu que le Champ de Mars. Abdool Jalil Ahmadi ajoute que le terrain finira par céder et que le passage incessant des voitures, les jours de pluie, rendra le coin très boueux et donc propice aux accidents.

Le protestataire dit avoir abordé le problème avec Roubina Jadoo-Jaunbocus, députée de Port-Louis Central/Port-Louis Sud. « Elle est venue sur le lieu, a fait un tour d’inspection et émis des recommandations. Les habitants comptent aussi sur les autres députés de l’endroit, Reza Uteem et Osman Mahomed. Ce dernier, indique Abdool Jalil Ahmadi, ferait tout pour faire arrêter le projet. »

Interdire le stationnement dans les artères de la ville

Lors d’un entretien avec notre rédaction en août dernier, le lord-maire Oomar Kholeegan avait déclaré que le ministre des Infrastructures publiques, Nando Bodha, lui avait demandé de présider une réunion avec tous les acteurs concernés (mairie, ministère des Infrastructures publiques, RDA, TMRSU, NTA et police) pour interdire le stationnement dans les artères principales de la capitale (Labourdonnais, Pope Hennessy, SSR, Edith Cavell, John Kennedy, Bourbon, La Corderie...)

« Nous avons relevé le nombre de parkings payants pour les reloger tous au Champ de Mars. Une étude récente indiquait que 40 % des chauffeurs des véhicules circulant dans les rues de Port-Louis cherchaient un parking. Ainsi, au lieu de venir dans le centre-ville, ils iront bientôt se garer au Champ de Mars. Des parkings aménagés proposeront un service sécurisé et, détail important, un service de navettes. Celui qui aura payé pour le service au Champ de Mars disposera d’une carte qui lui donnera accès aux navettes qui sillonneront la capitale. Il pourra sauter d’une navette à l’autre sans rien payer», nous avait confié le lord-maire.

Xplik Ou K s’est entretenu avec Benoit Halbwachs, General Manager du Mauritius Turf Club. Il précise : « Le MTC loue cet espace. De ce fait, il ne peut intervenir/commenter cette décision gouvernementale. L’idée n’est pas mauvaise en soi, sauf que cela se fera au détriment de l’espace vert ». Les autorités ont rencontré le MTC, reste à aboutir à une coordination entre les heures de l’entraînement des chevaux et l’arrivée des premiers véhicules.

 

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