Le retrait de la Grande-Bretagne de l’Union européenne pourrait avoir un impact sur l’industrie du tourisme mauricien. Ce serait, d’ailleurs, le seul point noir dans ce secteur qui entame une seconde année de forte croissance.
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De janvier à juillet, les arrivées touristiques ont progressé de 10,2 % pour atteindre 694 376 visiteurs. En ce qui concerne les recettes, la croissance est supérieure, estime la Banque de Maurice. Au cours de cette période, selon les données de Statistics Mauritius, le nombre de visiteurs britanniques a augmenté de 18,4 % et s’est élevé à 71 902.
« Maintenant, nous avons le Brexit. Dans quelque temps, on saura quel en sera l’effet sur les revenus (touristiques). La monnaie britannique a considérablement baissé. Cela peut aussi avoir un impact sur le pouvoir d’achat des Anglais et leur désir de voyager. On saura également quel sera l’effet sur l’Angleterre, l’Europe et pourquoi pas sur le reste du monde », a fait ressortir Xavier-Luc Duval, Premier ministre adjoint et ministre du Tourisme, lors de son intervention aux Excellence Awards du groupe hôtelier Veranda, le mercredi 17 août, à Beau-Plan. « Mais dans cette industrie, on sait qu’on n’est jamais à l’abri des imprévus et qu’on doit donner le meilleur de soi dans une situation qui est toujours incertaine. »
Incertitude
Depuis le vote des Britanniques le 23 juin, la livre sterling en a fait les frais face aux principales devises mondiales et la roupie mauricienne. Selon les données disponibles sur le site Web de la Banque de Maurice, au jeudi 18 août, le taux de change a été de Rs 45,34. Depuis le début de l’année, la monnaie britannique a perdu quelque 14 % de sa valeur.
« Il faudra suivre la situation de très près. Pour l’instant, nous ne notons pas de forte baisse des réservations. Le problème se situe au niveau du taux de change de la livre sterling par rapport à la roupie. Cela nous handicape », souligne François Eynaud, Chief Executive Officer du groupeVeranda Leisure & Hospitality (voir entretien en page 13). « Mais les pays qui vendent leur destination touristique en dollars, comme l’Asie et les Caraïbes, sont plus désavantagés que nous. Car leur destination est beaucoup plus chère et moins compétitive. Donc, il faudra faire attention au Brexit. Pour l’instant, nous ne notons pas d’effet négatif immédiat. »
Cette semaine, l’Office for National Statistics du Royaume-Uni publie une série d’indicateurs sur la santé économique de ce pays. Les données sont les premières du genre après le vote historique de juin. Même si l’inflation en Grande-Bretagne est en hausse – découlant d’une faible livre sterling – les entreprises sont toujours génératrices d’emplois. Au deuxième trimestre, elles ont embauché 172 000 personnes de plus. En juillet, le nombre de demandes pour les allocations de chômage a chuté. Autant de signes qui indiquent que l’incertitude règne.
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