Les effets du divorce entre la Grande-Bretagne et l’Europe, deux principaux marchés pour Maurice, auront d’importantes répercussions sur notre économie.
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Tenant compte de cette situation, BMI Research révise à la baisse ses projections de croissance pour le pays.
L’Europe est la première source de touristes pour Maurice. Pour les neufs premiers mois de l’année, les arrivées ont augmenté de 16,6 % pour atteindre 494 161, selon Statistics Mauritius. Au niveau des échanges commerciaux, les exportations vers le Vieux continent sont passées à Rs 18,6 milliards au premier semestre 2016, contre quelque Rs 18,4 milliards pour la période correspondante l’année dernière.
Et dans les données sur l’Europe, la Grande-Bretagne a un poids conséquent. Au niveau des exportations de janvier à juin 2016, la valeur des marchandises a été de Rs 4,7 milliards. Les répercussions après le vote se sont transcrites par une chute d’environ Rs 340 millions dans les exportations en juillet et août. En ce qui concerne le tourisme, le Royaume-Uni est le deuxième principal marché après la France.
« Les perspectives de croissance à Maurice sont beaucoup plus précaires qu’elles ne l’étaient il y a trois mois. Suite à la décision du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne, nous prévoyons maintenant que la croissance réelle du Produit intérieur brut sera de quelque 3,2 % en 2017, contre une précédente projection de 4,2 % », fait ressortir BMI Research, entité du groupe Fitch, une des trois principales agences de notation dans le monde. « Le pays est fortement dépendant du Royaume-Uni et de l’Union européenne, où nous attendons une croissance moindre dans le sillage de la tourmente post-Brexit. »
Statistics Mauritius mise sur une croissance de 3,9 % en 2016, en s’appuyant sur des secteurs tels que le tourisme et les services financiers en forte progression, de même que le secteur des technologies de l’information et de la communication. Après les mesures budgétaires énoncées par le ministre des Finances Pravind Jugnauth le 29 juillet, la Banque de Maurice a ramené le taux directeur à 4 %, son niveau le plus bas depuis l’entrée en vigueur de la formule de politique monétaire. La prochaine réunion est prévue le 10 novembre.
« Le pays n’enregistrera qu’une légère baisse de son déficit budgétaire sur les prochaines années. Nous nous attendons à ce que le gouvernement soutienne la politique monétaire conciliante de la Banque centrale à travers des dépenses qui boosteront la croissance. Cependant, cette approche sera contenue par une terne croissance dans les recettes et des appréhensions sur une augmentation du poids de la dette », peut-on lire dans ce rapport en date de début octobre. « Le cycle d’une baisse du taux directeur a encore du chemin à faire avant la fin de 2016. Le vote du Brexit compromettra davantage une faible demande, incitant la Banque de Maurice à chercher à stimuler l’économie. »
Qui plus est, BMI Research s’attend également à une remontée de l’indice des prix à la consommation. L’inflation, en glissement annuel, est estimée à 2,5 % l’année prochaine, contre 1,5 % en 2016. La moyenne du taux de change de la roupie par rapport au dollar sur l’année baisserait à Rs 36,40, contre Rs 35,80 en 2016.
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