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Programme social de La Balise Marina : portraits de 4 Mauriciens qui ont réussi

Introduit en 2008, le plan social de La Balise Marina prônait l’intégration sociale, l’autonomisation, l’employabilité ainsi que de meilleures conditions de vie pour les habitants de Rivière-Noire. Dix ans après, le succès est au rendez-vous. Voici les portraits de quatre personnes dont la vie a changé grâce au soutien de La Balise Marina.

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Mirella Lolo : de femme de ménage à entrepreneure 

Mirella Lolo

Une détermination sans faille et une volonté de progresser. Voilà comment Mirella Lolo a réussi dans l’entrepreneuriat. Elle cumulait de petits boulots pour joindre les deux bouts. Elle a été pendant longtemps femme de ménage puis employée des services de voirie. Elle ne savait ni lire, ni écrire, et encore moins compter. En 2011, elle a appris que des cours étaient financés par La Balise Marina. En quête d’une vie meilleure, elle s’y est inscrite. « À l’époque, j’avais du mal à lire les destinations sur les indicateurs des autobus. J’étais incapable de remplir des formulaires à la banque. Je souhaitais donner un nouveau sens à ma vie. J’ai eu de la chance d’être acceptée pour ses cours », confie-t-elle.   Au départ, poursuit-elle, cela a été difficile. Mais avec de la persévérance, elle a pu compléter les cours. Quelque temps après, armée de nouvelles compétences, elle a décidé d’ouvrir une tabagie. Après de nombreux sacrifices et plus de 14 heures de travail par jour, elle est parvenue à développer son commerce. Elle peut compter sur l’aide de sa fille en semaine, mais Mirella n’est pas du genre à chômer. Aujourd’hui, la femme entrepreneure veut développer son commerce, d’autant que l’affluence ne cesse d’augmenter.

Jasmine Toulouse : détentrice d’un diplôme

Jasmine Toulouse

Chanteuse connue avec des tubes à succès, Jasmine Toulouse, âgée de 30 ans, est détentrice d’un diplôme en Business Management, obtenu en partie grâce au programme social de La Balise Marina. Battante, la jeune femme originaire de cité EDC à Rivière-Noire avait à cœur de sortir de la situation d’impécuniosité dans laquelle elle se trouvait. Née d’une mère blanchisseuse et d’un père casseur de sel, elle dit que les contraintes étaient nombreuses. 
Jasmine prend part aux examens du School Certificate mais ne réussit dans toutes les matières. Elle enchaîne les petits boulots. En 2016, elle travaille comme secrétaire à l’École des techniciennes de maison, projet de Caritas île Maurice. Elle exprime le souhait de reprendre ses études. Elle est dirigée vers l’Institut Charles Telfair et choisit les cours du soir en management. Au moment où elle doit payer la seconde tranche des frais de scolarité, l’argent lui fait défaut. Elle se tourne vers Mario Radegonde, responsable du Corporate Social Responsibilty chez ENL Foundation, qui répond favorablement à sa demande d’aide. Actuellement, Jasmine suit des cours de leadership social, dispensés par l’institut Cardinal Jean Margéot.

Ricky Perle et Franky Malegasse : ces apprentis devenus skippers 

Ricky Perle et Franky Malegasse

Ils ont le même parcours. Ayant arrêté les études après la Form V, Ricky et Franky sont recrutés comme apprentis sur des bateaux de plaisance. En 2016, Ricky Perle entend parler des formations de skipper offerts par La Balise Marina. « Je me suis lancé sans hésiter. J’ai suivi le cours qui était en deux parties, une théorique et une autre pratique, pendant une semaine », explique Ricky, aujourd’hui âgé de 20 ans. En 2017, il est employé comme skipper dans une compagnie. Quant à Franky Malegasse, qui a commencé à travailler du haut de ses 15 ans, il a attendu deux ans avant de suivre les cours, soit en février 2018. Le jeune homme, aujourd’hui âgé de 21 ans, explique qu’étant maintenant détenteur du skipper license, il pourra faire le métier dont il a toujours rêvé.


Quand l’employabilité devient une réalité

Le nombre de personnes ayant bénéficié du programme social de La Balise Marina depuis son introduction est de 300. Le plan social a été lancé en même temps que la conceptualisation du projet. L’équipe de promoteurs a mené un Social Impact Assessment afin de mieux cibler les défis et les besoins de la localité. 

L’étude a démontré trois urgences à traiter à Rivière-Noire : l’amélioration des conditions de vie, l’éducation et l’aide à l’emploi. « Notre souhait a toujours été non pas de faire de l’assistance mais de donner les clés à la population de la région pour être autonome et être partie prenante des solutions mises en place. Aujourd’hui, nous constatons une véritable concertation entre les acteurs sociaux de la région et les habitants, notamment à travers le Kolektif Rivier Nwar (KRN), dont nous sommes les co-fondateurs », explique Mario Radegonde, Head of CSR and manager de ENL Foundation. 

En quoi consiste le programme social ? Il soutient notamment KRN dans son combat contre la précarité et dans son projet de développement communautaire. Afin de renforcer l’employabilité des habitants, il était essentiel de se focaliser sur l’éducation et la formation. Le programme offre plusieurs types de formation adaptés aux besoins de la population. Cela va du cours d’alphabétisation aux formations pratiques liées aux métiers de la mer, en passant par le sponsorship de ceux qui souhaitent suivre un cursus universitaire. 

La majorité des participants applique ce qu’ils ont appris durant la formation pour améliorer leur situation. Certains se lancent dans l’entrepreneuriat, tandis que d’autres trouvent un emploi ou un meilleur travail plus facilement. D’autres encore décident de poursuivre leur formation ou de s’inscrire à d’autres cours. L’équipe du programme social lancera bientôt un appel à candidatures pour les prochaines formations.


Formation au métier de skipper

Les formations au métier de skipper remportent un franc succès. Elles sont proposées depuis cinq ans maintenant, à raison d’une à deux fois par an. Les salles sont toujours remplies. « Cette année encore, 12 jeunes de la région ont suivi cette formation dispensée par l’entreprise Nautical Miles. Nous avons formé 125 personnes à ce jour. La plupart des participants trouvent par la suite assez facilement un emploi. Certains se sont même mis à leur compte après avoir obtenu leur skipper license », fait ressortir Mario Radegonde.

 

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