Le Président de la République, Prithvirajsing Roopun, révèlera, cet après-midi, le « pacte » du nouveau gouvernement de Pravind Jugnauth avec la population pour les cinq prochaines années. Selon nos recoupements, il reposera sur un développement inclusif pour devenir un pays à haut revenu, tout en favorisant l’économie verte et une meilleure redistribution des richesses.
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Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, ambitionne de terminer ce présent mandat avec comme principale réalisation d’avoir fait de Maurice un pays à haut revenu. C’est ce qu’on nous laisse entendre dans le milieu du comité ministériel chargé de préparer le Programme gouvernemental qui sera lu, ce vendredi après-midi, par le président Prithvirajsing Roopun. Cette fonction sera boycottée par les trois partis de l’opposition, nommément le Parti Travailliste (PTr), le Mouvement Militant Mauricien (MMM) et le Parti Mauricien Social-Démocrate (PMSD). Ils ont décidé de faire cause commune dans la contestation des élections en justice.
Pour atteindre l’objectif de faire de Maurice un pays à haut revenu, Pravind Jugnauth ne lésine pas sur les moyens. Durant sa mission officielle à Londres, lors de son intervention à l’UK-Africa Summit, lundi, il a fait un appel aux experts étrangers et aux professionnels de haut niveau de venir aider à développer les secteurs « où nous manquons de main-d’œuvre qualifiée » en vue de faire de Maurice un pays à haut revenu. Le Premier ministre a aussi rappelé que Maurice est classé 13e sur les 190 pays figurant au classement du « Ease of Doing Business » de la Banque mondiale. Il dit espérer que le pays intègre le Top 10 dans un futur proche.
Pour convaincre son auditoire, Pravind Jugnauth a fait un survol du parcours et de la progression de l’économie mauricienne, tout en évoquant la transition entamée dans les secteurs sucrier, manufacturier, touristique et financier. Le pays, a-t-il fait ressortir, s’est déjà embarqué dans un processus de développement ciblant les économies océanique, numérique et verte.
Pour devenir un pays à haut revenu, Maurice doit augmenter son Produit intérieur brut (PIB) par tête d’habitant de manière substantielle pour atteindre 12 376 dollars (Rs 458 000), selon le seuil de la Banque mondiale. Selon les chiffres publiés par Statistics of Mauritius, ces trois dernières années, le PIB s’est oscillé autour d’une moyenne de USD 10 875 (Rs 379 703). Plus précisément, 10 596 dollars en 2017, 11 143 en 2018 et 10 887 en 2019. Selon les prévisions budgétaires, le PIB par tête d’habitant atteindra USD 13 600 (Rs 504 000) en 2023.
Pour atteindre cet objectif, il va falloir, selon des économistes, une croissance économique, dépassant 4 %, et un taux d’investissement d’au moins 25 % du PIB. Or, dans son Manifeste électoral, l’Alliance Morisien (MSM-ML) a annoncé qu’elle vise une « croissance d’au moins 5 % » à travers un développement inclusif et durable, l’apport de technologies nouvelles, l’innovation et la diversification. La démocratisation de l’économie sera accélérée avec l’élargissement attendu du champ d’activités des petites et moyennes entreprises (PME) dans les secteurs émergents.
L’économie verte
Plus que jamais, l’économie verte sera une des priorités du gouvernement durant les cinq prochaines années. Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a donné un aperçu lors des Assises de l’Environnement 2019 qui étaient une louable initiative de Kavi Ramano, ministre de l’Environnement, de la Gestion des déchets et du Changement climatique. Pravind Jugnauth avait annoncé que la vision de son gouvernement est d’effectuer la transition vers une économie verte. Les technologies durables et novatrices seront mises à contribution pour accroître la résilience du pays aux défis environnementaux et aux changements climatiques. Il a annoncé la mise en œuvre du concept « zéro plastique » d’ici 2030, la création de trois forêts endémiques de 200 à 300 hectares chacune, l’intensification des efforts pour préserver l’environnement en mettant l’accent sur le recyclage, la création d’un incinérateur pour les déchets toxiques et dangereux et la mise en place d’un Youth Environment Council, entre autres.
Pravind Jugnauth prône l’économie verte depuis qu’il était ministre des Finances sous l’ancien gouvernement. Dans le Budget 2019-2020, il avait mis l’accent sur le développement durable, tout en encourageant le secteur privé à investir dans la production énergétique à partir de sources renouvelables. Les producteurs individuels pourront désormais produire 100 % de leurs besoins contrairement à la limite de 30 % imposée jusqu’ici. Il avait annoncé plusieurs mesures en vue de réduire les émissions de CO2 de notre parc automobile : la réduction des droits de douanes sur les véhicules électriques, les véhicules hybrides rechargeables et des nouvelles mesures à travers le Bus Modernization Scheme, incitant les opérateurs à acquérir des autobus électriques.
Énergie verte
Le Programme gouvernemental devait cristalliser un chapelet de mesures promis dans le Manifeste électoral, comme :
- Accélérer le programme de mise en place de panneaux photovoltaïques pour les ménages, PME, coopératives des petits planteurs et éleveurs.
- Accélérer le développement des énergies renouvelables pour atteindre 35 % en 2025 et 40 % en 2030.
- Développer une politique de biomasse et accroître la production d’énergie à partir de la bagasse à travers des incitations aux petits planteurs.
- Élaborer un plan d’action pour réduire, dans le temps, notre dépendance sur les ‘fossil fuels’.
- Mettre en place un programme pour l’usage du gaz naturel liquéfié dans divers secteurs.
- Continuer avec le programme de démocratisation de la production d’électricité à travers des incitations pour l’installation généralisée d’infrastructures solaires.
- Étudier les nouvelles technologies en matière d’énergies renouvelables.
Préparé par un comité ministériel
La préparation du programme gouvernemental a été confiée à un comité ministériel mis sur pied par le Conseil des ministres lors de ses délibérations de vendredi dernier. Ce comité, présidé par le ministre des Affaires étrangères, Nando Bodha, comprend les ministres Mahen Seerutun (Services financiers), Maneesh Gobin (Agro-industrie), Steeve Obeegadoo (Logement et Terres) et Renganaden Padayachy (Finances et Économie). Ce comité est composé également des techniciens suivants : Dev Manraj (Secrétaire financier), Ken Poonoosamy (Deputy Chief Executive de l’Economic Development Board), Georges Chung (conseiller économique au Bureau du Premier ministre), Dr Jawaharlall Lallchand (conseiller économique au ministère des Affaires étrangères), Dev Beekharry, Ken Arian et Raj Meetarbhan (conseillers en matière de communications au Bureau du Premier ministre).
Le social
Garantir une meilleure qualité de vie aux Mauriciens. C’est la promesse faite par l’Alliance Morisien durant la campagne électorale. Il est prépondérant que chaque Mauricien puisse trouver sa place au sein de notre société, en pleine mutation, et vivre décemment. Nous nous engageons ainsi à consolider nos actions pour assurer le bien-être et la qualité de vie de tous les Mauriciens, avec une attention particulière aux personnes vivant dans la précarité », avait-elle promis dans son Manifeste électoral.
Le PM compte sur les fonctionnaires
Lors de la 29e édition de la kermesse de la Fonction publique au Gymkhana à Vacoas, tenue le dimanche 15 décembre 2019, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, s’est appesanti sur le rôle des fonctionnaires dans la réalisation du Programme gouvernemental. « Nous avons besoin de la collaboration de tout un chacun pour pouvoir traduire dans la réalité notre Programme de l’Alliance Morisien pour les cinq prochaines années. Les fonctionnaires ont un rôle important à jouer étant le maillon essentiel pour traduire dans la réalité la vision du gouvernement », avait-il soutenu.
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