L’introduction du « professional fee » des pharmaciens a été repoussée, mais pas abandonnée. Pour le moment ! Des propriétaires de pharmacie joignent, en effet, leur voix à celle de la population pour que cette mesure impopulaire soit jetée aux oubliettes.
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Beaucoup de propriétaires de pharmacie sont mécontents. Ils ne souhaitent pas voir l’introduction du professional fee de Rs 100, qui a été proposé par le Pharmacy Council. « C’est une exagération, car les pharmaciens sont bien payés », affirment-ils sous le couvert de l’anonymat.
Selon ces propriétaires, qui ne sont pas pharmaciens, ceux qui détiennent une licence de pharmacien « font croire qu’ils sont mal payés alors que certains touchent un salaire bien plus élevé que les pharmaciens du service public ». D’après le rapport du PRB 2021, le salaire mensuel d’un pharmacien du public s’élève à Rs 31 525 pendant les trois premières années et passe à Rs 37 450 jusqu’à 10 ans de service. Au-delà, la rémunération de base atteint Rs 44 800.
Diverses sources avancent que le salaire d’un pharmacien dans le privé varie entre Rs 30 000 et Rs 45 000, voire plus dans certains cas pour leur licence. Pour ces propriétaires de pharmacie, c’est déjà beaucoup. « Nous avons divers frais à payer et ce salaire représente un coût d’opération important », disent-ils. Ainsi, ils estiment que le professional fee n’est pas justifié.
Selon eux, les pharmaciens détenteurs d’une licence tentent de jouer à la loi du plus fort, en sachant que le propriétaire du commerce ne peut pas opérer sans la présence d’un pharmacien. Ce qui, par ailleurs, soulève la question de la vente de produits pharmaceutiques en supermarché. Pour les propriétaires de pharmacie, le Pharmacy Council Act devrait également s’appliquer aux supermarchés, où un pharmacien devrait être présent pour conseiller les clients.
Eu égard à la tournure des événements, plusieurs propriétaires de pharmacie envisagent de faire venir des étrangers pour travailler dans leur commerce, d’autant plus qu’il y a un manque de pharmaciens sur le marché. Des demandent ont été faites en ce sens au ministère de la Santé. Elles n’ont pas été approuvées jusqu’à présent. Cette démarche ne plaît pas à la Pharmaceutical Association of Mauritius, qui souligne que la barrière de la langue pourrait poser problème. « Comment vont-ils pouvoir guider et conseiller les patients ? » se demande le président de l’association, Premnath Rosunee.
Les propriétaires de pharmacie rejettent cet argument, car il y a déjà beaucoup d’étrangers qui travaillent dans le secteur de la santé à Maurice. Pour eux, les pharmaciens utilisent le monopole de leur licence pour réclamer un supplément aux consommateurs avec le professional fee. Ils souhaitent qu’une solution gagnant-gagnant soit trouvée, car propriétaires et pharmaciens ont besoin les uns des autres pour avancer. Affaire à suivre.
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