L’Université de Maurice a un nouveau patron en la personne du professeur Dhanjay Jhurry. Celui-ci livre certaines pistes concernant ses plans, dont celui de ne plus dépendre du gouvernement pour financer la recherche ou encore éliminer les cours qui ne servent pas à grand-chose.
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Vous avez décroché votre poste après la présentation d’un plan d’action sur sept axes. Parlez-nous en…
D’abord, il y a la nécessité d’augmenter de manière importante la recherche. Je parle à la fois de l’output et du financement. Il faut aussi mettre en place un moyen plus efficace de collaborer avec le privé et faire en sorte à mieux répondre aux besoins du pays. L’Université de Maurice (UoM) doit pouvoir apporter sa pierre à l’édifice.
Comment votre nomination au poste et vos idées sont-elles reçues depuis ?
Il y a un espoir naissant. J’ai reçu des coups de fil après ma confirmation au poste de vice-Chancelier de gens incroyables. Je parle de gens de l’extérieur, ceux du secteur privé. Ils m’ont félicité et entrevoient la possibilité d’un nouveau départ. D’autres ont été plus précis dans leur message. Pour certains secteurs, il y a le souhait d’une meilleure communication.
L’une des plus grosses difficultés de l’UoM demeure le financement…
Dans toutes les stratégies que j’ai présentées, que ce soit pour les cours ou la recherche, il y a des éléments pour amener de l’argent. Et je ne parle pas du financement de l’État. C’est à nous de trouver d’autres sources. J’ai déjà eu des discussions avec le Mauritius Research Council et nous sommes sur la même longueur d’onde : il y a de l’argent pour la recherche. Il faut motiver le personnel pour qu’il aille le chercher. L’argent pourra alors être injecté dans d’autres choses.
Il y a des ambassades aussi autour de nous, prêtes à travailler. Et le Brexit ! L’Angleterre doit discuter avec l’Afrique et d’autres pays. C’est une opportunité énorme sur laquelle il faut bâtir. J’ai plein d’autres idées, y compris l’accentuation de nos capacités à faire du consultancy. Il faut qu’on vende nos expertises reconnues, aller vers les PME pour les aider dans leur marketing, par exemple. Ce sont certaines des idées qu’il faudra mettre en route.
Le statut de l’UoM souffre aussi du manque d’étudiants internationaux…
C’est important. Il faut faire un audit exact de l’efficacité des cours. On ne peut offrir des cours juste pour faire plaisir à certaines personnes. Vous saviez que nous sommes l’université à offrir le plus de cours en Afrique ? Nous en proposons 155 ou 156. Même Cape Town fait moins ! Il faut être réaliste et essayer de faire tout cela de manière rigoureuse. Il faut développer toute une stratégie. Ce sera une de mes premières tâches.
Faut-il couper les dépenses ailleurs ?
Je ne sais pas encore comment l’université dépense son argent. Il faut en prendre note pour que je puisse vous dire si les dépenses actuelles sont justifiées ou non. Quand une entreprise va mal, il faut prendre des actions. On ne peut être capitaine d’un bateau qui est en train de couler et ne rien faire. Il va falloir travailler dur et constituer une équipe qui va travailler.
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