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Prof. Goolam Mohamedbhai : «Rien n’est gratuit, quelqu’un doit payer»

Prof. Goolam Mohamedbhai Prof. Goolam Mohamedbhai, ex-secrétaire général de l’Association des universités africaines

Quelle est votre première réaction face à l’annonce du Premier ministre ?
On ne connaît pas encore les détails : ce qu’on veut dire par public, de quels types de coûts parle-t-on… L’Université de Maurice faisait payer ses cours pour les étudiants à temps partiel et non les étudiants undergradute à plein temps. Il faudrait savoir toutefois quand on parle de gratuité si cela couvre les frais administratifs dans le cas de l’Université de Maurice par exemple. Cela revient à une petite somme, même si les cours eux-même sont gratuits. 

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Certains dans le milieu parlent d’uniformisation…
C’est vrai que l’UTM, par exemple, a toujours réclamé des frais pour ses cours dès le début. C’est bizarre que d’avoir deux politiques, avec une université publique qui ne réclame pas de frais pour ses cours et une autre qui le fait. Il y a aussi l’Open University dont la survie dépend de ces frais. Tous les étudiants payent. Cela semble bien qu’on libéralise l’accès.

Comment financer une telle mesure ?
Dans le monde entier, le financement de l’enseignement supérieur public fait l’objet de débats. Le privé a toujours réclamé des frais et fait des profits, il n’y a pas de problèmes pour eux. Par contre, le financement des universités publiques est un vrai casse-tête, surtout quand le nombre d’étudiants augmente d’année en année. Il faut analyser les sources de revenus de l’Université de Maurice par exemple. Si les universités publiques ne reçoivent pas les subventions nécessaires, la qualité va tomber. 

Court-on le risque de voir baisser la qualité ?
Si on ne paye pas le personnel comme il le faut, s’il n’y a pas assez de recherches, sur le long terme, ce sera néfaste. Le gouvernement a peut-être aussi d’autres priorités, comme la santé publique et l’éducation de base. J’ai toujours eu des doutes sur la gratuité de l’enseignement supérieur. Je suis pour des bourses aux étudiants dans le besoin. J’ai des craintes, surtout par rapport à la qualité. Si c’est pour nous donner un enseignement supérieur de piètre qualité, cela ne vaut pas la peine.

Maurice irait donc à contre-courant ?
Il faut savoir que dans les pays comme l’Allemagne et quelques autres pays européens, la taxe est vraiment élevée. Rien n’est gratuit, quelqu’un doit payer. Quand la taxe est élevée, c’est le public qui finance à travers la taxe. Bien sûr, les étudiants ne peuvent pas tout payer, il faut une contribution du gouvernement.

 

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