Actualités

Produits pharmaceutiques : pénurie de certains médicaments essentiels

médicaments Des médicaments prescrits aux diabétiques et à ceux qui ont des problèmes cardiaques ont été en rupture de stock chez certains pharmaciens.

Certains médicaments essentiels ont manqué sur le marché, notamment ceux utilisés par les diabétiques et les patients souffrant de maladies cardiovasculaires. 

Publicité

La situation semble être récurrente et angoisse ceux qui en ont besoin quotidiennement. Des médicaments prescrits aux diabétiques et à ceux qui ont des problèmes cardiaques ont été en rupture de stock chez certains pharmaciens. Des professionnels de ce secteur se gardent toutefois d’être alarmistes et expliquent la pénurie par l’exiguïté du marché.

« La pénurie de médicaments est un vrai faux débat, car elle ne peut qu’être temporaire et indépendante de la volonté des importateurs », fait observer Siddique  Khodabocus, le président de la Small and Medium Pharmaceutical Importers’Association. Selon lui, Maurice fait face à un manque de médicaments à certaines périodes de l’année, car le pays est un petit marché. « Les importations ne se font pas en très grande quantité, mais par lot », explique-t-il. C’est ce que soutiennent aussi deux pharmaciens qui ont une très longue carrière dans la profession. L’un d’eux ajoute qu’il y a une plus grande demande dans le privé ce qui explique le manque occasionnel de certains produits.

Mais pour le président de la Pharmaceutical Association of Mauritius, Arshad Saroar, il y avait bel et bien une pénurie de médicaments essentiels pour la survie des patients. Parmi, des produits pour le traitement du diabète et des maladies cardiovasculaires. Mais les choses commencent à revenir à la normale, avec les génériques qui sont aussi de nouveau disponibles, indique-t-il. Selon lui, divers facteurs peuvent avoir contribué à la pénurie. « Il se peut qu’il y ait eu un problème au niveau du laboratoire ou une commande de l’importateur qui est placée trop tard. »

Pour pallier les pénuries intempestives de médicaments, outre la substitution, Siddique Khodabocus  préconise l’importation parallèle. Mais les deux professionnels du secteur sont davantage en faveur de la substitution médicamenteuse en accord avec le médecin qui a fait la prescription. « Les autorités pharmaceutiques doivent songer à donner la possibilité aux pharmaciens de proposer la substitution médicamenteuse à leurs clients », dit l’un d’eux.

L’autre pharmacien renchérit en disant qu’il y a de nombreux médicaments génériques enregistrés au Pharmcacy Board qui sont aussi bons que les médicaments originaux. Il est d’avis que les pharmaciens devraient faire pression sur le Pharmacy Council et le Pharmacy Board, afin qu’ils aient les autorisations nécessaires pour substituer un médicament par un autre qui est son bio équivalent. 

Le président de la Pharmaceutical Association of Mauritius, Arshad Saroar, est aussi en faveur de cette proposition. Il émet néanmoins des réserves concernant certaines maladies comme le cancer qui ont des bio similaires et non des bio équivalents. « Tout devrait se faire en consultation avec le médecin qui a donné la prescription », souligne-t-il.

Mais pour Siddique Khodabocus, l’importation parallèle doit aussi être prise en considération, afin de casser le monopole des gros importateurs qui détiennent des droits exclusifs pour l’importation de plusieurs médicaments. Mais un des pharmaciens de carrière rebute l’idée d’importation parallèle, car il n’y a aucune garantie de la traçabilité des médicaments et la santé des patients pourrait être mise en péril, dit-il.

Le président de la Small and Medium Pharmaceutical Importers’ Association ajoute également que le grand public doit se rendre à l’évidence que les médicaments génériques sont aussi efficaces que les produits de référence. « À l’hôpital, on utilise bien souvent des génériques. C’est un mythe de croire qu’ils sont de qualité inférieure », souligne-t-il. Selon lui, le ministère de la Santé et les pharmacies du privé respectent des normes.

« Luggage importation »

Selon un professionnel du secteur pharmaceutique, ce dont il faut surtout se méfier, ce sont les médicaments dont les étiquettes ne sont pas en anglais ou en français. Pour lui, il peut s’agir de produits arrivés au pays dans des valises (Luggage importation). Il lance un appel au public pour dénoncer les pharmacies qui achètent et revendent ce type de produits. Pour lui, la pharmacovigilance doit être plus démocratique. Il propose aussi un observatoire pour analyser les prix, la disponibilité des médicaments, les produits qui sont prescrits plus souvent et un suivi du mouvement des médicaments. Il soutient que l’observatoire devrait aussi avoir pour mission de comprendre les raisons des ruptures qui doivent être expliquées par les importateurs, afin d’avoir plus de contrôle.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !