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Produits alimentaires - Du sel aux conserves : les prix plafonnés contre la vie chère 

L’objectif de cette mesure est de rendre les produits essentiels plus abordables, surtout pour les familles les plus modestes.

Le Conseil des ministres a récemment approuvé l’introduction d’un mécanisme de majoration maximale (Mark-Up Price) applicable aux produits alimentaires de première nécessité. Quels sont les produits concernés ?  Comment cette mesure soulagera-t-elle les consommateurs ? Le point. 

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Face à la flambée des prix qui pèse lourdement sur le panier de la ménagère, le Conseil des ministres a donné son feu vert à un mécanisme de majoration maximale sur plusieurs produits alimentaires de première nécessité. Une décision qui vise à freiner les hausses jugées abusives, tout en garantissant une marge de rentabilité jugée raisonnable pour les commerçants. Le but est clair : rendre les produits essentiels plus accessibles, notamment pour les familles aux revenus modestes, sans pour autant compromettre l’activité des importateurs, producteurs et détaillants.

Pour rendre ce mécanisme opérationnel, des amendements aux règlements existants seront apportés. Ceux-ci permettront de définir les marges autorisées et d’encadrer strictement les prix pratiqués. Les autorités devront également préciser les sanctions en cas de non-conformité. Des contrôles renforcés sont déjà prévus pour prévenir toute forme de spéculation ou de contournement du système.

Claude Canabady, secrétaire général de la Consumers’ Eye Association (CEA), accueille favorablement cette volonté de plafonner les prix de certains produits. Mais il soulève plusieurs interrogations. À commencer par la pertinence du choix des produits concernés. Il cite l’exemple de saucisses en conserve : « Je ne sais pas combien ça se vend exactement, mais ça doit être autour de Rs 100. Et pour une famille, il en faut peut-être deux. » À ses yeux, il aurait été plus judicieux de cibler des produits plus représentatifs des habitudes alimentaires des foyers modestes, comme les sardines en conserve.

Autre point d’alerte : la place donnée aux aliments transformés. « Les processed foods, ce n’est pas bon pour la santé », déplore-t-il. Il regrette le manque de mesures concrètes pour encourager la consommation de produits frais et locaux. « On n’incite pas les gens à planter des légumes. Cela aurait peut-être dû être un projet gouvernemental : encourager la population à avoir un petit potager », avance-t-il.

Pour Claude Canabady, toute politique tarifaire efficace doit s’appuyer sur une connaissance fine des réalités du terrain. Il propose ainsi de consulter directement la population. « Le ministère du Commerce aurait pu lancer un sondage pour identifier les vrais produits de base consommés par la majorité. À partir de là, on aurait pu mieux cibler l’aide à ceux qui sont au bas de l’échelle », soutient-il. Il estime que certaines décisions ne tiennent pas suffisamment compte du pouvoir d’achat des plus vulnérables. « Il faudrait mettre en place un système de ciblage pour ceux qui sont vraiment dans le besoin », conclut-il.

Du côté des commerçants, Uttam Sumaroo, secrétaire de Masters Express, se montre favorable à l’instauration de prix plafonds, à condition que cela profite à tous les acteurs de la chaîne. « Il faudra mettre en place des mesures concrètes, car il est essentiel que toutes les parties prenantes de la grande distribution en sortent gagnantes », estime-t-il. 

Il met en garde contre les risques d’une marge de profit trop faible. « Les importateurs pourraient ne plus vouloir importer certains produits, et cela risquerait de créer une pénurie », avertit-il. Pour lui, une approche plus équilibrée aurait été préférable.

Les produits concernés 

  • Margarine
  • Beurre
  • Saucisses en conserve
  • Volaille en conserve (Luncheon meat)
  • Thon en conserve
  • Crevettes en conserve
  • Toutes les variétés de pâtes
  • Légumes frais dans les supermarchés

Sel : le prix maximal fixé à Rs 12 

Le sel, importé à Maurice à un coût variant entre Rs 5 et Rs 6, est parfois revendu jusqu’à Rs 25 dans certaines grandes surfaces, soit une majoration de plus de 400 %. Pour mettre fin à cette pratique jugée abusive, le gouvernement a décidé de fixer un prix maximal de Rs 12.

  • Salon de l'Alimentation et du Bien-être

     

 

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