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Production vivrière : après le passage du cyclone, l’étendue des dégâts connue dans quelques jours

L’eau s’est accumulée dans ce champ de laitue.

Si l’intense cyclone Freddy a épargné certaines plantations de légumes, d’autres en revanche sont, semble-t-il, plus touchées. Il faudra attendre le retour du soleil pour évaluer la situation.

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À Triolet, il n’y a pas eu de fortes averses, explique Iran Ramjane qui cultive divers légumes, dont des calebasses et des « patoles », entre autres. Au premier abord, les champs n’ont pas été affectés. Toutefois, il estime qu’il faut attendre encore quelques jours pour déterminer avec exactitude les effets du cyclone sur les plantations. 

À Plaine-Sophie, une région connue pour être très pluviale, les champs n’ont pas souffert comme le craignaient de nombreux planteurs. Cependant, certains d’entre eux subissent toujours des séquelles de la longue sécheresse qui a affecté le pays et, par la suite, des pluies diluviennes. C’est ce qu’indique Tunraz Rampal. Parmi les légumes les plus affectés, on retrouve les carottes, les choux et les chouchous, entre autres. « La production des chouchous est au plus bas, alors que les carottes ne se développent pas », fait-il remarquer. Notre interlocuteur précise que la sécheresse a été plus sévère à Plaine-Sophie, car, étant un endroit fréquemment arrosé et humide, aucun système d’irrigation n’a été installé. 

Certains planteurs de Mare-Longue et Carreau Laliane se sont rendus dans leurs plantations pour faire un constat et le bilan est lourd. Selon Sanjeev Dindyal, président de la Centerwest Small Planters Association, plusieurs légumes ont été affectés par Freddy. Parmi, les pommes d’amour, les concombres, les courgettes, les fines herbes ou encore les brèdes. « Nous sommes allés faire un constat ce matin. Environ 80 % des légumes ont été abîmés, surtout qu’après le passage du cyclone, il y a eu pas mal de pluies sur le plateau central. Il faudra attendre encore quelques jours pour voir comment évolue la situation », souligne-t-il. 

La présidente de la Palma Water Users Cooperative Society, Banita Naraina abonde dans le même sens. Mais, fait-elle ressortir, il faudra attendre que le soleil refasse son apparition pour connaître vraiment l’ampleur des dégâts. « Généralement, on parle des dégâts qui sont visibles à l’œil nu, mais en réalité il faudra attendre quelques jours pour dresser le bilan », indique-t-elle. 

Quand on parle de dégâts perceptibles, il est question de semences qui ont été balayées par l’eau, ainsi que des plants de piments dont les fleurs ont été emportées par le vent, sans compter les pommes d’amour et autres légumes qui ont été affectés. Les effets, dit-elle,  commenceront à se faire sentir d’ici deux semaines sur le marché. Les légumes vont commencer à se faire rares et elle craint une hausse sensible des prix dans les jours à venir. 

Banita Naraina aurait souhaité un soutien plus poussé des autorités en faveur des planteurs de légumes de novembre à mai. Une période difficile durant laquelle ils font face à diverses obstacles : sécheresse, pluies diluviennes et cyclones, entre autres. Faute de capital pendant cette période, elle ne peut qu’exploiter seulement qu’une partie des terres qu’elle occupe, alors qu’elle continue de payer la superficie qu’elle loue à bail. Il en est de même pour l’irrigation. « La triste réalité est que je cours le risque de perdre tout l’argent que j’ai investi dans les intempéries », ajoute-t-elle.

De son côté, le secrétaire de la Small Planters Association, Kreepalloo Sunghoon trouve que les pluies ont été plus ou moins bénéfiques dans certaines régions du nord pour les aubergines et les piments. Cependant, il avance également qu’il faudra attendre encore quelques jours pour étudier les effets des vents et des pluies sur les plantations dans d’autres régions. Par ailleurs, il dénonce le fait que les prix des légumes sont déjà en hausse sur le marché.

Chambre d’Agriculture : aucun dégât à la canne, mais des serres affectées 

La Chambre d’Agriculture de l’Ile Maurice livre son constat sur le passage de Freddy. Aucun dégât important n’a été constaté au niveau de la canne à sucre. Cependant, quelques planteurs ont noté des accumulations d’eau sur certaines parcelles et des mesures sont prises pour drainer ces zones. « Certaines régions ont été plus impactées que d’autres et dans certains champs de l’Ouest, la perte de rendement se chiffrerait entre 5 % et 8 % », indique la Chambre d’Agriculture.

Elle affirme que les légumes ont assez bien résisté aux vents et à la pluie du cyclone. Toutefois, sur certaines parcelles de giraumon en plein champs, il a été noté que des fleurs sont tombées et qu’apparaisse déjà des pourritures liées à la forte humidité des sols. On apprend aussi que dans certaines régions, des serres ont été affectées avec des pertes de production estimées à 15 à 20 %.

 

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