En ce début d’année, les fabricants de chaussures dressent un tableau sombre du secteur. Les chaussures importées semblent attirer davantage les Mauriciens. Certains producteurs ont même perdu leurs marchés d’exportation.
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« La situation va de mal en pis. Nous avons constaté une baisse de 20 % dans la vente en décembre dernier par rapport à la même période de l’année précédente. Et en ce début de 2017, les commandes sont en berne », indique Dev Santchurn, le directeur de Manisa, entreprise qui commercialise la marque Julien R. Ce dernier indique que la production tourne autour de 1 000 paires de chaussures par mois. « 20 % de notre production est exportée vers les îles dans la région comme La Réunion et Les Seychelles. »
Bankers Shoes, qui produisait des chaussures classiques et casual, se concentre désormais sur la production de safety shoes pour le secteur de la construction et de l’hôtellerie. Le directeur de l’entreprise Rajoo Permal Sinnapan fait ressortir que le secteur tourne au ralenti.
Manque de main-d’œuvre
« Auparavant, on produisait 500 paires par jour. Aujourd’hui, on fabrique seulement 200 paires. Par ailleurs, nous avons perdu les commandes dans nos marchés d’exportations, à savoir La Réunion et les Seychelles. Les clients préfèrent acheter des chaussures en provenance de la Chine et de Thaïlande qui sont moins chères », confie-t-il.
Même son de cloche chez Abe’s Shoes. Le directeur Abdoola Joosub soutient que depuis la suppression de la taxe sur les chaussures importées, la demande pour les chaussures locales ne cesse de chuter. « Du coup, nous avons réduit notre production de 100 paires à dix paires par jour », déplore-t-il. Par ailleurs, il affirme qu’il ne reçoit plus de commandes de La Réunion, des Seychelles, des Comores et de Mayotte, où il exportait autrefois ses produits.
Nos interlocuteurs font ressortir que le manque de main-d’œuvre constitue un autre défi à relever. « Les Mauriciens ne veulent plus travailler dans ce secteur. Les jeunes ne comptent pas prendre la relève », indique Dev Santchurn. Avis partagé par Abdoola Joosub : « C’est un secteur qui va disparaître d’ici quelques années. Je me suis donc lancé dans l’immobilier pour subvenir aux besoins de ma famille. »
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