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Production en berne - recul des énergies vertes : l’océan comme planche de salut

Face à un recul préoccupant de la production d’énergies vertes et une dépendance croissante au charbon au vu de sa part dans le mix énergétique, la Mauritius Renewable Energy Agency se tourne désormais vers l’océan pour dynamiser le secteur des énergies renouvelables. Avec l’espoir de renverser la tendance, l’agence mise sur des initiatives novatrices. 

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L’Ocean Thermal Energy Conversion (OTEC). C’est la solution qui se présente pour revitaliser un secteur des énergies renouvelables en chute libre depuis ces deux dernières années. Une étude de préfaisabilité, qui sera réalisée en collaboration avec l’Université technique du Danemark (DTU), a été commanditée pour explorer le potentiel de l’énergie éolienne offshore pour compléter cette initiative. 

L’OTEC, technologie prometteuse, exploite les différences de température entre les eaux de surface et les profondeurs marines pour produire de l’électricité. Avec une Zone économique exclusive s’étendant sur 2,3 millions de kilomètres carrés, le ministère de l’Énergie et des Services Publics ainsi que la MARENA voient en cette vaste étendue océanique un potentiel inexploré pour ce type de production énergétique. 

« L’OTEC ne se limite pas à la simple génération d’énergie. Elle ouvre également la voie à des applications diversifiées dans l’aquaculture, dans l’agriculture et dans les systèmes de refroidissement, renforçant ainsi l’économie bleue de Maurice », soutient une source autorisée au ministère de l’Énergie et des Services publics. 

L’ambition de la MARENA avec l’OTEC est claire : développer une source d’énergie renouvelable fiable et durable, capable de répondre aux besoins énergétiques croissants du pays tout en réduisant la dépendance au charbon. Cependant, certaines voix plus prudentes soulignent que cette technologie, encore en phase exploratoire, nécessitera des investissements considérables et une infrastructure adaptée pour une mise en œuvre à grande échelle. 

Parallèlement à l’OTEC, la MARENA explore également l’énergie éolienne offshore. Une étude de préfaisabilité avec le DTU évalue le potentiel de cette technologie dans les eaux mauriciennes. « L’énergie éolienne offshore représente une avenue prometteuse pour Maurice, en raison des vents réguliers et puissants de l’océan Indien », ajoute le ministère. 

Cette collaboration avec le Danemark, reconnu pour son leadership dans l’éolien offshore, reflète la volonté de la MARENA de tirer parti de l’expertise internationale pour surmonter les défis locaux. 

« Les résultats de cette étude détermineront la viabilité de l’éolien offshore à Maurice et pourraient ouvrir la voie à des projets de grande envergure, contribuant ainsi à diversifier davantage notre mix énergétique », souligne une source à la MARENA.  Malgré ces initiatives prometteuses, le chemin vers une transition énergétique réussie reste semé d’embûches. Selon des sources qui sont plus sceptiques au vu du retard enregistré lors de ces dernières années, les objectifs du gouvernement, visant 60 % d’énergies renouvelables d’ici 2030 et 100 % d’ici 2050, semblent de plus en plus difficiles à atteindre en raison des retards et des obstacles persistants. 

Investissement continu dans le charbon 

« Le charbon, pourtant décrié pour son impact environnemental négatif, continue de jouer un rôle prépondérant dans la production d’électricité, reléguant les énergies vertes au second plan », précise une source. La transition énergétique de Maurice est à un tournant décisif. Les projets de la MARENA, tels que l’OTEC et l’éolien offshore, offrent des perspectives intéressantes, mais ils doivent faire face aux défis majeurs que pose l’investissement continu dans le charbon. 

Entre 2014 et 2022, le Central Electricity Board (CEB) a investi des sommes considérables dans l’achat de charbon, ce qui suscite de plus en plus d’interrogations. En 2014-15, les dépenses se chiffraient à Rs 3,39 milliards, avant de presque doubler l’année suivante avec Rs 6,57 milliards en 2015-16. Après une baisse à Rs 4,15 milliards en 2017-18, les coûts ont de nouveau grimpé à Rs 4,55 milliards en 2018-19. Malgré une légère diminution en 2019-20 (Rs 3,69 milliards), les dépenses ont de nouveau bondi à Rs 4,73 milliards en 2020-21, atteignant un pic de Rs 7,35 milliards en 2021-22. 

 

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