Prochaine réunion en novembre - Carburants : quelle décision prendra le PPC ?

Avec le pétrole en baisse sur les marchés internationaux, le Petroleum Pricing Committee pourrait revoir les prix à la pompe en novembre. Cependant, un ajustement dépend du respect d'un seuil réglementaire de 4% de variation. Le suspense demeure.

Alors que les cours du pétrole demeurent relativement bas sur les marchés internationaux, les regards se tournent vers la prochaine réunion du Petroleum Pricing Committee (PPC) prévue en novembre à Maurice. Cette rencontre, attendue dans un contexte de baisse progressive du prix du baril, pourrait influer ou pas sur le coût des carburants à la pompe. Toutefois, plusieurs paramètres devront être réunis avant qu’un ajustement ne soit envisagé.

D’après les prévisions de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), le prix du Brent — un pétrole brut de référence pour le marché européen — pourrait descendre à USD 62 le baril au quatrième trimestre 2025. Cette projection s’appuie sur un déséquilibre anticipé entre une croissance de l’offre plus marquée que celle de la demande, ce qui entraînerait une accumulation des stocks mondiaux jusqu’à 2026. Dans son dernier rapport publié le 6 octobre, l’EIA évoque ainsi une pression prolongée à la baisse sur les prix.

Sur le plan géopolitique, une décision récente des membres de l’OPEP+ (Arabie saoudite, Russie, Irak, Émirats arabes unis, Koweït, Kazakhstan, Oman et Algérie) vient tempérer légèrement cette tendance. Ces pays producteurs ont convenu d’une hausse modérée de leur production pour novembre, soit une augmentation globale de 137 000 barils par jour. Cette évolution reste cependant bien en-deçà des craintes exprimées par les marchés une semaine plus tôt.

À Maurice, le PPC suit de près ces développements. Une réunion ordinaire est prévue le mois prochain, mais une intervention pourrait avoir lieu plus tôt si les conditions du marché le justifient. Une source proche du comité précise néanmoins que les critères nécessaires à une telle décision ne sont pas encore réunis.

Accord avec l’Inde

Sur le plan local, plusieurs facteurs influencent la fixation des prix du carburant. Le pays reçoit des livraisons de produits pétroliers deux fois par mois, principalement en provenance du Moyen-Orient. Le volume annuel d’importation de carburant est de 240 000 tonnes métriques, réparti de manière égale sur l’année. La dernière cargaison était attendue cette semaine, selon des informations obtenues.

Concernant la diversification des sources d’approvisionnement, des discussions ont été engagées avec l’Inde pour un éventuel accord d’importation avec paiement en roupies. Une source indique toutefois que cela ne signifie pas que les produits viendraient forcément d’une raffinerie située sur le territoire indien. Le pays pourrait simplement servir de plateforme de négoce.

D’un point de vue financier, Maurice a récemment bénéficié d’une baisse du prix premium payé pour ses importations. Le dernier appel d’offres a été remporté par le soumissionnaire ayant proposé le tarif le plus bas. Toutefois, cette réduction de coût n’a pas dépassé la marge de 4 % prévue par la réglementation sur la protection des consommateurs, seuil à partir duquel une baisse du prix à la pompe pourrait être envisagée. En conséquence, les prix actuels sont maintenus, ce qui permet dans le même temps de réduire le déficit du Price Stabilisation Account (PSA), le fonds destiné à amortir les fluctuations des cours internationaux.

Lors de la dernière réunion du PPC en août, le prix de détail de l’essence avait été calculé à partir de données réelles de mai à juillet, et de projections pour août à octobre. Le prix de référence s’élevait alors à USD 707,32 par tonne métrique, avec un taux de change de Rs 46,08 pour un dollar américain. Ce calcul avait abouti à une baisse potentielle de Rs 2,27 par litre, soit une variation de 3,72 %. Or, comme cette baisse restait inférieure à 4 %, le tarif de l’essence a été maintenu conformément à la réglementation en vigueur.

Concernant le diesel, une situation différente prévaut. Malgré un prix de référence établi à USD 87,76 le baril et une baisse calculée du prix de détail, le déficit du PSA pour ce produit, estimé à Rs 2,7 milliards, n’a pas permis de procéder à une réduction. Le prix du litre de gazole est donc resté à Rs 58,95.

Dans les semaines à venir, les évolutions du marché mondial et l’analyse des paramètres économiques locaux pourraient être déterminantes pour le PPC.