Procès en Cour d’assises: le témoin clé dit avoir vu Sanjay Luchmun immoler sa mère

Le procès intenté à Sanjay Luchmun, 41 ans, accusé d’avoir immolé sa compagne Santee Okil, s’est poursuivi, le mardi 17 mai, avec le témoignage de Sandeep Gones, 25 ans, souffrant de trisomie 21. Il s’agit du témoin clé de la poursuite. Il affirme avoir vu l’accusé immoler sa mère. « Monn trouv li zet lalkol lor mo mama. Linn alim enn bout papye depi dan gaz ek lerla linn zet papye-la lor mo mama. Mo mama inn pran dife. » C’est ce qu’a relaté Sandeep Gones lors de son interrogatoire en Cour d’assises, mardi. Le beau-fils de Sanjay Luchmun, âgé de 25 ans, souffre de trisomie 21. Il affirme que le drame du 8 mars 2009 s’est déroulé sous ses yeux. Sanjay Luchmun est poursuivi pour manslaughter : il est accusé d’avoir immolé sa compagne Santee Okil, alors âgée de 38 ans, le 8 mars 2009, à Beau-Bassin. Sanjay Luchmun plaide non coupable. Il est défendu par Rama Valayden, Sandilen Calliapen, Anoop Goodary et Krishna Sawoo. La poursuite est assurée par Abdool Raheem Tajoodeen. Le procès, présidé par le juge Benjamin Marie Joseph, se déroule devant neuf jurés. Lors de son contre-interrogatoire mené par Me Valayden, Sandeep Gones a souligné que le 12 mars 2009, il était accompagné au poste de police de Barkly de son père, Soodassen Gones, et de son frère, Atish Gones, pour consigner sa déposition. Le témoin a soutenu que c’est son père qui a tout dit à police et il n’a fait qu’acquiescer.

Réfugiée chez SOS Femmes

Sandeep Gones est revenu sur les circonstances du drame. « Misie-la (Sanjay Luchmun ; NDLR) ti pe zour mo mama. Li ti pe bwar. Linn deza zour mo mama avan, enn trant fwa. Sa zour-la, zot finn koumans diskite. Zot inn boukou diskite », a-t-il déclaré. C’est alors que Sanjay Luchmun, du box des accusés, s’est mis à pleurer. Par ailleurs, Ambal Jeanne, directrice de SOS Femmes, a affirmé que Santee Okil s’est réfugiée à cinq reprises chez SOS Femmes durant la période où elle vivait avec Sanjay Luchmun. Ambal Jeanne a expliqué que la défunte aurait été battue alors qu’elle était enceinte. Le témoin fait ressortir que la victime y avait également cherché refuge durant son précédent mariage. Le procès se poursuit ce mercredi 18 mai.