Le procès en appel de Pravind Jugnauth contestant sa condamnation à 12 mois de prison dans l’affaire MedPoint a débuté en Cour suprême lundi matin 12 janvier.
« La sentence doit être renversée », insiste l’avocate britannique Me Clare Montgomery, Leading Counsel de Pravind Jugnauth, lors de son exposé des faits devant le chef juge Keshoe Parsad Matadeen et le juge Ashraf Caunhye.
Pour soutenir ses arguments, Me Clare Montgomery déclare que Pravind Jugnauth n’avait aucun lien d’intérêt direct avec la clinique MedPoint. Elle argue que « pour être trouvé coupable, cet intérêt devait être direct et individuel ». L’avocate britannique insiste que ce n’était pas le cas pour Pravind Jugnauth.
Me Clare Montgomery déclare que la décision de payer pour le rachat de la clinique MedPoint avait été prise par le Conseil des ministres et que le paiement allait se faire de toute façon, car il ne restait plus que la question du décaissement.
Me Clare Montgomery est d’avis « que la Prevention of Corruption Act (PoCa) est une loi relativement conservatrice ». L’avocate poursuivit en disant que dans toute affaire criminelle, il faut qu’il y ait préméditation, et que dans le cas présent Pravind Jugnauth n’a pas prémédité la réallocation des fonds pour le rachat de la clinique MedPoint.
L’audience a été levée à 12 h 15 et reprendra à 13 h 30
Pravind Jugnauth est représenté par un panel d’avocats : la Britannique Clare Montgomery (Queen’s Counsel), et les avocats mauriciens Mes Raouf Gulbul, Ravin Chetty (Senior Counsel), Désiré Basset (Senior Counsel) et l’avoué Sharmila Sonah-Ori. La commission anticorruption [Icac] est représentée, elle, par Mes Atish Roopchund et Homanaaden Ponen. Mes Rashid Ahmine et Denis Mootoo représentent, eux, le bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP). Pravind Jugnauth a été trouvé coupable d’avoir autorisé, le 23 décembre 2010, le paiement par chèque du rachat par l’État de la clinique MedPoint au prix surévalué de Rs 144,7 millions. Il était alors ministre des Finances. Le 30 juin 2015, la cour intermédiaire l’a reconnu coupable de conflits d’intérêts. Dans leur jugement, les magistrats Niroshini Ramsoondar et Azam Neerooa ont conclu que les faits avancés lors du procès par la poursuite établissent le délit reproché à Pravind Jugnauth. Les deux magistrats estimaient que Pravind Jugnauth s’était mis dans une situation de conflit d’intérêts, en validant la réallocation de fonds pour payer la clinique MedPoint, dans laquelle sa sœur a un intérêt personnel et détenait des parts. Après le prononcé du verdict de culpabilité contre lui, Pravind Jugnauth a démissionné de son poste de ministre de la Technologie, de la Communication et de l’Innovation. Il a déposé son appel en Cour suprême le 24 juillet 2015. Dans ses 22 points d’appel, Pravind Jugnauth fait ressortir que ses droits ont été lésés par la façon dont l’Icac a mené l’enquête, et estime qu’il n’a pas bénéficié d’un traitement équitable de l’Icac, ni d’un procès équitable devant la justice. Pravind Jugnauth considère que les magistrats auraient dû considérer le Cabinet Memo 250, déposé en Conseil des ministres et ayant trait au projet d’hôpital gériatrique. Il estime qu’il aurait dû bénéficier d’une protection statutaire sous l’article 4 de la Public Officers Protection Act.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !