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Procès du meurtre du petit Ayaan - Le beau-père : «Monn tap li pou sap so lavi» 

Sheik Mohammed All Ashar Sobratee lors de sa comparution en cour d’assises.

Sheik Mohammed All Ashar Sobratee, 24 ans, a été entendu le mercredi 15 juin 2022 en cour d’assises. Il maintient qu’il n’a pas battu son beau-fils Ayaan au point de lui ôter la vie. Il a témoigné sous serment dans le sillage du procès qui lui est intenté pour meurtre. L’audience se poursuivra le 17 juin 2022. 

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C’est le regard fixé sur son homme de loi, les paroles incertaines et balbutiantes que Sheik Mohammed All Ashar Sobratee a débuté son témoignage sous serment en cour d’assises le mercredi 15 juin 2022. « Mo pe gagn per. Mo pa a lez », a-t-il répondu quand son avocat, Me Raouf Gulbul, lui a demandé s’il se sentait bien et s’il voulait quelques minutes pour récupérer. 

Le juge Lutchmyparsad Aujayeb a levé la séance pour lui permettre de se ressaisir. Une vingtaine de minutes plus tard, Sheik Mohammed All Ashar Sobratee est retourné à la barre. Dans ce procès qui lui est intenté, il plaide non coupable. Me Raouf Gulbul est assisté de Mes Bilaal Oozerally et Videea Neeroo Ramdharry Sowambur. La poursuite est représentée par Me Meenakshi Gayan-Jaulimsing, Assistant Director of Public Prosecutions, assistée de Mes Arvin Ramsohok, State Counsel et Sannidi Pillay Paupoo-Nallee, State Counsel. 

Le prévenu a retracé le fil des événements survenus le 12 novembre 2020 qui ont conduit au décès de Muhammad Ayaan Moeen Ud Din G. Ramdoo, qui était âgé de deux ans. Il a maintenu qu’il a frappé le petit à l’estomac et dans le dos pour qu’il rejette la nourriture car il s’étouffait. 

« Li ti pe toufe. Monn fer bous a bous, me lopital, dokter inn dir mwa ki pa ti bizin fer sa. Mo ti pez so nene ek monn pous ler dan so labous, alor ki ti bizin rise pou ki li rezet manze la. Monn tap li pou sap so lavi. Zame mo ti ena lintansion touy li », s’est-il défendu. 

Répondant à une question de la poursuite, l’habitant de Midlands a réaffirmé que ses dépositions à la Major Crime Investigation Team lui ont été prises de force. Il allègue avoir été brutalisé par les officiers de cette unité pour qu’il fasse des aveux. Il a soutenu avoir reçu des gifles et des coups de poing à la tête. Il a déclaré qu’il ne s’est pas plaint durant ses comparutions en cour par peur de représailles. 

Dr Satish Boolell

Le Dr Satish Boolell, l’ancien chef du département médico-légal, a aussi été appelé à la barre mercredi. Il a déclaré qu’il témoigne en sa qualité de consultant médico-légal pour le compte de la défense. Se basant sur son expérience et sa longue carrière, il a fait la description de ce qu’est un enfant battu. « C’est celui qui fait face à des blessures répétitives pendant plusieurs années. Blessures qui ont été guéries, des brûlures ou même des fractures. »

Le Dr Satish Boolell a ajouté qu’un enfant battu est celui qui est négligé, mal nourri et affecté moralement. Il a expliqué qu’avant de pratiquer une autopsie sur un enfant, il faut en premier lieu obtenir son dossier médical, depuis sa naissance jusqu’à sa mort, et mener des enquêtes. 

Qui peut déceler qu’un enfant est battu ? À cette question de Me Raouf Gulbul, il a répondu : « Cela peut être un parent, un médecin ou un enseignant. Normalement, ce type de cas est détecté par un enseignant. » Le Dr Satish Boolell a souligné qu’il ne conteste pas le rapport du Dr Shaila Prasad-Jankee, Principal Police Medical Officer. Il a tenu à faire ressortir qu’il n’a pas autopsié le corps d’Ayaan. 

Durant son audition, il a évoqué différents types de blessures et la manière de les contracter. Il a également indiqué qu’une blessure peut être guérie sous quatre à six semaines. « Tout dépend de la physionomie de l’individu », a-t-il précisé. Pour lui, le décès d’Ayaan résulte d’une « septicemia shock following peritonitis ». 

Le procès se poursuivra le 17 juin 2022. La poursuite devra présenter son réquisitoire et la défense sa plaidoirie. Il y aura aussi le « summing-up » du juge avant que le jury se retire pour délibérer.

 

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