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Procès contre Bernard Maigrot : le juge Prithviraj Fekna se dit inquiet du signal envoyé à la police

Bernard Maigrot et son avocat Gavin Glover Bernard Maigrot et son avocat Gavin Glover lors d’une précédente comparution.

La cour d’assises a entendu, mercredi, les débats sur une motion soulevée par l’homme d’affaires Bernard Maigrot. Celui-ci estime que ses droits ont été bafoués par la police, en raison du fait qu’il s’est vu refuser une copie d’un rapport l’incriminant.

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La cour d’assises a entendu les débats sur une motion soulevée par son avocat, Me Gavin Glover, Senior Counsel. Ce dernier réclame l’arrêt du procès intenté à Bernard Maigrot pour le meurtre de la styliste Vanessa Lagesse. Crime survenu le 9 mars 2001 à Grand-Baie. Le corps de la styliste avait été retrouvé dans sa baignoire. 

L’avocat du prévenu a soutenu que la police a failli à confronter son client à de nouvelles preuves scientifiques. Cela dans le cadre de la réouverture de l’enquête policière en 2011. Ce n’est que bien plus tard qu’une copie d’un rapport sur les nouvelles preuves scientifiques lui a été remise. Il a dû soumettre deux demandes pour obtenir le rapport. En refusant de divulguer à son client les preuves obtenues contre lui, Me Gavin Glover a plaidé que les « droits constitutionnels de son client ont été bafoués. »

Lui donnant la réplique, Me Vijay Appadoo, assistant Directeur des poursuites publiques, a soutenu que la question est de savoir « s’il y avait une obligation légale pour la police de lui communiquer le rapport en question ». La poursuite soutient que les policiers opèrent selon les paramètres énoncés dans le Judge’s Rule.

Le juge Prithviraj Fekna a réclamé des explications au représentant de la poursuite en cour. « Êtes-vous en train de dire que c’est le signal que la cour doit renvoyer à la police ? Ne pas communiquer à un citoyen les preuves qu’il y a contre lui ? Ensuite amener le Directeur des poursuites publiques à se prononcer sur une enquête policière unilatérale ? Est-ce ainsi que fonctionne le système pénal à Maurice ? », s’est interrogé le juge. Il s’est dit inquiet de cet état de choses pour le citoyen mauricien et a mis sa décision en délibérée. 

La séance du mercredi 28 novembre 2018 a débuté avec l’audition de l’assistant-surintendant de police, Sébastien Joseph, du Central Criminal Investigation Department (CCID). Il a été appelé à la barre des témoins dans le cadre de la motion soulevée par Me Gavin Glover.

Le policier a présenté une déclaration consignée par Bernard Maigrot le 23 mai 2011 et une entrée faite ce jour-là dans le Diary Book du CCID. Documents dans lesquels Bernard Maigrot a été informé qu’il sera interrogé par la police dans le cadre de nouvelles preuves scientifiques obtenues contre lui. Le prévenu a nié avoir commis le crime. Il a soutenu dans cette déposition à la police qu’il se réserve le droit de s’expliquer plus tard. Cela vu qu’il entend recourir à une contre-expertise. 

Rappelons que suite à son arrestation dans l’affaire, Bernard Maigrot avait été déféré aux assises en novembre 2007.


L’homme d’affaires autorisé à quitter le pays

Bernard Maigrot a été autorisé à quitter le pays, le mercredi 28 novembre 2018. Il a présenté une motion, par l’intermédiaire de son avoué, Me Jaykar Gujadhur, Senior Attorney, pour la levée temporaire de l’interdiction de voyager qui pèse sur lui. Il souhaite se rendre dans les pays suivants : Autriche, République tchèque, Royaume-Uni, Irlande, France et Bangladesh du 5 décembre au 19 décembre 2018. La police n’a pas objecté à sa requête. Le juge Prithviraj Fekna a imposé comme condition qu’il se présente en cour le 11 janvier 2019. Il devra alors restituer son passeport aux autorités.
 

 

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