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Problèmes de gouvernance - fraude et corruption : les fonctionnaires essuient de nouvelles accusations 

La fonction publique essuie de nouvelles critiques l’accusant de faire preuve de négligence à se plier aux règles de la bonne gouvernance. La manière d’opérer de bon nombre de fonctionnaires continue d’exaspérer à différents niveaux. Le point sur la situation avec Dinesh Mannick, Acting Chief Executive du Central Procurement Board et Kadress Pillay, ex-directeur de l’audit. 

Le manque d’effort des fonctionnaires afin de réduire les risques de corruption dans les « high-risk areas » devient de plus en plus visible. L’Independent Commission against Corruption (Icac) avait pourtant fait des recommandations qui consistent notamment à mettre en place des garde-fous afin de réduire les tentatives de corruption au sein de la fonction publique. Mais rien ne semble y faire. 

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De telles consignes continuent d’être ignorées à tel point que le ministère de la Fonction publique lui-même a été contraint d’attirer l’attention des ministères et organismes publics. Une circulaire en date du 27 octobre 2022, faisant état des « Key Performance Indicators » pour l’année financière 2021-22, a consacré tout un volet à l’importance de la bonne gouvernance.

Cette circulaire met l’accent sur le fait que moins de 40 % des ministères et départements gouvernementaux ont été en mesure de mettre en œuvre les recommandations émanant du Corruption Risk Assessment Report (CRAR) préparé avec le concours de l’Icac. Ces suggestions comprennent notamment une série de directives à mettre en place dans des secteurs qui seraient en proie à des risques de corruption. Il s’agirait de secteurs engagés dans l’émission des permis d’opération, dans le recrutement et dans les appels d’offres. 

Les exercices menés par la commission anticorruption ont, dans le temps, permis de découvrir que plusieurs postes au sein de la fonction publique ne font jamais l’objet d’appel à candidatures. Sans compter le fait que les méthodes utilisées lors des entretiens d’embauche continuent d’être opaques. 

Elles impliquent souvent une seule personne chargée de superviser ces entretiens et de décider du choix des recrutements. Les exercices de CRAR menés par l’Icac ont recommandé l’implication de tout un panel dans ces entretiens d’embauche et davantage de transparence au niveau du « shortlisting » des candidats. 

Cependant, les critiques formulées à l’encontre des ministères et des départements publics au chapitre de la bonne gouvernance n’émanent pas seulement du ministère de la Fonction publique. Le Central Procurement Board (CPB), organisme responsable de la supervision des appels d’offres dans le respect des normes de la bonne gouvernance, s’est montré très critique envers des fonctionnaires. 

Dans son dernier rapport relatif à l’année financière 2021-22 et publié la semaine dernière, l’Acting Chief Executive du CPB, Dinesh Mannick, a tapé fort dans les observations qu’il a faites contre les représentants des ministères et des institutions publiques impliqués dans les procédures liées aux appels d’offres. Il n’hésite pas à faire état de ce qu’il qualifie de manque de professionnalisme de la part des fonctionnaires en matière de préparation des documents relatifs aux appels d’offres. 

« In the majority of cases, we have observed that there is a lack of professionalism in the preparation of bidding documents », dit-il exactement dans le rapport. De plus, des comportements de cette nature mènent bien souvent à l’annulation de plusieurs projets. Sans compter le fait que dans bien des cas, des ministères et des institutions gouvernementales ont été contraints de décaisser des fonds additionnels. Raison : les coûts des projets ont finalement dépassé ceux prévus initialement. 

Dinesh Mannick attire aussi l’attention sur les procédures liées aux estimations financières de plusieurs projets qui ne reflètent pas la réalité du marché. Dans bien des cas, les plus petites offres faites par des soumissionnaires étaient largement supérieures aux estimations financières, ce qui a ainsi mené à l’annulation de plusieurs projets. Raison pour laquelle les estimations financières doivent être réalistes et logiques. 

Kadress Pillay, ex-ministre et ancien directeur du bureau de l’audit, se dit exaspéré. « La situation en matière de bonne gouvernance au sein de la fonction publique continue de se détériorer pour la bonne et simple raison qu’il n’y a pas de sanctions efficaces prises à l’encontre des fonctionnaires qui fautent », dit-il. 

Selon lui, la Public Service Commission a une approche trop « bureaucratique », ce qui fait que les sanctions à l’encontre des coupables prennent énormément de temps. « Du coup, les fonctionnaires ne prennent pas au sérieux leur travail et leurs responsabilités. En somme, nous tournons en rond. » 
 

 

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