Le taux d’inflation global en février 2016 atteint son niveau le plus bas depuis janvier 2012 : 1 % contre 2,5 % en février 2015. Pour Suttyhudeo Tengur, qui défend les consommateurs, le calcul de Statistics Mauritius ne prend pas suffisamment en compte les produits alimentaires.
L’inflation pour le mois de février 2016 est au plus bas depuis janvier 2012. Les chiffres publiés par Statistics Mauritius le mardi 8 mars 2016 révèlent que pour le second mois de l’année, l’inflation globale (headline inflation), c’est-à-dire par rapport à la période correspondante un an auparavant, est de 1 % contre 2,5 % en février 2015. Le taux d’inflation en glissement annuel (year on year inflation), c’est-à-dire en comparaison avec le mois précédent, est encore plus bas à 0,5 %.
Pourtant, le panier de la ménagère n’en est pas moins cher, bien au contraire. Selon Statistics Mauritius, les produits alimentaires et les boissons non alcoolisées ont connu une hausse de leurs prix de 6,5 % entre janvier et février 2016. Ce sont les fruits et légumes qui enregistrent la plus forte hausse avec 1,9 point. C’est la plus importante hausse parmi toutes les catégories de dépenses prises en compte par l’agence gouvernementale. Par contre, les coûts du transport ont, quant à eux, baissé de 1,8 %, certainement liés à la baisse des prix des produits pétroliers entrée en vigueur le 4 février dernier. C’est d’ailleurs la seule catégorie où les tarifs sont en baisse.
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« Il n’y a pas eu de hausse conséquente des prix, c’est pourquoi la tendance à la baisse de l’inflation se maintient. Cela n’est pas surprenant, car la situation globale au niveau des prix des commodités est également à la baisse. De plus, la performance économique mondiale reste en berne. On ne s’attend pas à une hausse des cours des commodités dans le monde. Tout cela se reflète à Maurice sur le taux d’inflation », commente l’économiste Vishal Ragoobur.
Ce dernier explique que la hausse des prix des légumes est la conséquence des aléas du climat et n’a donc rien de surprenant. Il explique que l’augmentation de 6,5 % des prix des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées ne se reflète pas sur le taux d’inflation car cette catégorie représente moins de 30 % du CPI. D’ailleurs, le président de l’Association de Protection de l’Environnement et de la Consommation (APEC), Suttyhudeo Tengur, estime que certaines catégories ne pèsent pas suffisamment dans le calcul de l’inflation par Statistics Mauritius.
« L’inflation calculée par Statistics Mauritius ne reflète pas la réalité à Maurice. L’agence doit changer sa méthode de calcul et donner plus d’importance à certaines catégories. Comment expliquer la hausse de l’endettement domestique si l’inflation est si basse ? Les ménages s’endettent pour équilibrer leur budget. La hausse des prix de l’éducation est plus importante que les 0,8 % annoncés. Ce n’est un secret pour personne que les coûts des leçons particulières ont augmenté. Il faut que Statistics Mauritius se réinvente, le statu quo n’est pas une solution », lance Suttyhudeo Tengur.
Qu’en est-il de l’avenir ? Selon Vishal Ragoobur, on ne parle pas encore de déflation. « Vu la tendance au niveau mondial, on s’attend à une stabilité du taux d’inflation à Maurice, voire une baisse encore dans les mois à venir », conclut l’économiste.
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