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Prix fixés des denrées alimentaires : marges restreintes pour les distributeurs et les revendeurs 

Les prix des produits subventionnés restent inchangés.

Face à la flambée constante des prix au niveau mondial, la subvention sur sept produits de base a été révisée à la hausse. L’objectif est de protéger les consommateurs contre d’éventuelles augmentations. Comment les importateurs et les revendeurs sont-ils affectés par cette décision ?  Le point. 

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Re1 à Rs 11. C’est la fourchette de la révision des subventions sur sept catégories des produits de base depuis le  2022. À titre d’exemple, si la subvention accordée aux distributeurs/importateurs sur une boîte de sardines était de Rs 2, elle est passée à Rs 3.  La plus forte augmentation du subside concerne le lait en poudre. Il est passé de Rs 30 à Rs 41.

Pour les consommateurs, par contre, rien ne change. C’est ce que fait comprendre un manager chez Winner’s. Les même prix sont affichés. « Par exemple, le fromage Kraft Cheddar de 250g se vend toujours au prix fixé de Rs 77 », explique-t-il. Néanmoins, poursuit-il, il se peut que les distributeurs augmentent leurs prix aux revendeurs à la livraison si les subsides ne sont pas suffisants.  Un avis que partage Alain Saverettiar, directeur général de King Savers. « Avec les nouveaux subsides, les prix fixés restent les mêmes. Les consommateurs peuvent payer moins s’il y a des promotions. Mais ils ne paieront pas plus que les prix fixés », dit-il.

Du coup, il ajoute que ce sont plutôt les distributeurs qui sont concernés par la révision des subsides. « Par ailleurs, ce sont eux qui décident des prix recommandés », dit Alain Saverettiar. Même son de cloche du côté de Masters Express. « Un fournisseur nous a fait comprendre que le subside de l’État sur le lait en poudre n’est pas suffisant. Ainsi, il y a une possibilité que le ‘wholesale price’ soit revu à la hausse », dit un responsable. En outre, poursuit-il, avec des prix fixés,  les promotions se feront rares. 

Pour sa part, Sonny Wong, Chief Operating Officer (COO) d’Innodis, affirme que le prix au niveau mondial continue d’augmenter pour la majorité des catégories de produits alimentaires et non-alimentaires. « Le gouvernement a ainsi décidé de maintenir son soutien aux consommateurs en augmentant le subside sur les produits à prix contrôlés afin de pallier les augmentations récentes au niveau mondial », dit-il. Et d’ajouter que certains distributeurs se retrouvent aujourd’hui dans une situation compliquée avec des marges restreintes, voire négatives dans certains cas. « Chez Innodis, autant que possible, on fera de notre mieux afin de continuer à maintenir un approvisionnement acceptable sur les rayons », assure-t-il. 

Confusion des consommateurs 

Il y a eu un certain malentendu auprès des consommateurs durant le week-end  concernant la révision des subsides à la hausse. Alors que les subsides concernent les importateurs, les distributeurs et les producteurs, de nombreux consommateurs, eux, croyaient que les prix de vente dans les supermarchés et boutiques avaient baissé. Selon les responsables des grandes surfaces, il y a eu pas mal d’interrogations à ce sujet. « Cependant, avec les communiqués du ministère du Commerce, nous avons pu faire comprendre aux clients que les prix fixés restent inchangé », confient-ils. 

Ces produits livrés avec limitation 

Selon les gérants des grandes surfaces, depuis quelque temps, ils ne reçoivent pas les mêmes volumes commandés pour certains produits auprès des distributeurs. « À titre d’exemple, nous constatons qu’il y une limitation sur la livraison de certaines marques de lait en poudre », affirme le manager de Winner’s. Quelques semaines de cela, les boîtes de sardines aussi étaient concernées. « Mais c’est maintenant le retour à la normale. Nous recevons les mêmes quantités des boîtes de sardines commandées », dit-il. 

Produits  Subsides existants  Subsides révisés  Logement 
Poissons en conserve (Pilchard & Sardines) Rs2 Rs3 Unit
Tomates en boîtes de conserve  Rs6 Rs10 Unit
Fromage  Rs5 Rs8 250 g
Huile comestible  Rs28 Rs38 1 litre
Margarine Rs10 Rs20 500 g
Lait en poudre  Rs30 Rs41 1 kg
Grains secs (lentilles noires, gros pois, dholl gram, dholl petit pois et lentilles rouges) Rs5 Rs8 500 g

 


Yusuf SambonYusuf Sambon, directeur des hypermarchés Lolo : « La marge de profit des revendeurs est réduite »

Certains importateurs affirment que la hausse des subventions sur certaines denrées alimentaires n’est pas suffisante face à la flambée des prix sur le marché international. Partagez-vous le même avis ?
Je suis tout à fait d’accord avec les autres importateurs.  Les prix au niveau mondial grimpent de manière conséquente. Et les subsides qu’offre le gouvernement soulagent certes les consommateurs, mais au détriment des importateurs. Nous faisons face à un manque à gagner important sur nos revenus. À titre d’exemple, j’ai récemment passé une commande d’un conteneur de sardines en conserve du Maroc.  Le prix est 25-30 % plus cher par rapport à la commande précédente (pour le même volume). Avec une hausse d’une roupie seulement sur le subside, comment allons-nous soutenir les coûts ? Le subside sur les sardines en conserve devrait être revu par au moins Rs 4. Idem pour les tomates en conserve et les grains secs. La hausse de Rs 4 et Rs 3 respectivement sur les subventions n’est pas suffisante face aux prix pratiqués sur le marché international.

Vous êtes aussi gérant de grande surface. Quelle est la situation du côté des revendeurs ?  
Sur les étagères, rien ne change pour les consommateurs concernant les produits dont les prix sont fixés. Ce sont plutôt les revendeurs/commerçants qui se retrouvent à payer plus cher les produits concernés auprès des distributeurs/ importateurs.  Avec les prix fixés, les importateurs sont obligés de revoir leurs prix recommandés à la hausse. Toutefois, de l’autre côté, les revendeurs doivent respecter les prix fixés. Ainsi, la marge de profit des revendeurs est réduite considérablement. Par exemple, avec le prix de l’huile comestible en sachet fixé à Rs 54,50, les grandes surfaces gagnent un profit de 2,9 % seulement par litre. Si le distributeur augmente ses prix dans les jours qui viennent, les revendeurs ne feront aucun profit. Ainsi, ils peuvent décider de ne plus vendre les produits, car ils ont déjà plusieurs frais à encourir.

Que suggérez-vous comme solution pour soutenir les revendeurs ?
La solution la plus rapide est l’intervention du gouvernement pour faire baisser le frais sur les paiements par carte bancaire.  Actuellement, nous payons un taux de 1,9 % sur chaque transaction. Il faut que le taux soit à 0,75 %. Du coup, nous pourrons combler le manque à gagner sur les prix fixés. Plus de 65 % des paiements à la caisse se font par carte bancaire. À la fin de la journée, nous constatons qu’une grosse somme est versée aux banques uniquement pour les frais. Ces institutions font déjà de gros profits et n’ont pas besoin de ces frais pour leur survie. Alors que pour les commerçants, cela compte beaucoup.  

 

 

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