Pour contrecarrer la flambée des prix du carburant, les autorités songent à accorder une enveloppe à la State Trading Corporation afin qu’elle maintienne les prix de l’essence et du diesel. Quel peut-être l’effet d’une telle mesure ? Explications !
La plaie est toujours aussi vive. Après deux hausses du prix du carburant en décembre et février dernier annoncés par le Petroleum Pricing Committee (PPC), la guerre en Ukraine et ses répercussions sur le marché international du pétrole, la situation est suivie de près à Maurice. Au sein du gouvernement, l’on étudierait la possibilité de dédier une enveloppe de plusieurs milliards de roupies à l’intention de la State Trading Corporation en vue de contrecarrer toute hausse du prix du pétrole à l’international qui pourrait être passé aux consommateurs à Maurice.
Cependant, si cette option pourrait être utile, elle ne sera pas éternelle. C’est ainsi que les analystes sont tentés de qualifier toute aide financière que l’Etat pourrait envisager d’accorder à la State Trading Corporation (STC). Eric Ng est d’avis que dans l’hypothèse que les fonds de la STC sont épuisés et que le gouvernement ne souhaite pas que l’organisme rehausse les prix du carburant sur le marché mauricien, l’Etat devra le subventionner. « Le gouvernement perçoit beaucoup d’argent sous forme de taxe et un montant de Rs 4 milliards sera une manière de retourner ces impôts à la STC », explique l’économiste.
Or, Eric Ng fait ressortir que tout montant qui sera alloué se répercutera sur le déficit budgétaire de l’Etat. « Jusqu’à quand la STC pourra tenir ? Il y a la dépréciation de la roupie et l’État ne pourra débloquer plusieurs milliards à chaque fois », poursuit Eric Ng. Quant à Bhimraj Sunnassee, président de la Petrol Retailers Association, il s’interroge sur la source même de cette probable subvention : « c’est important de comprendre le mécanisme pour savoir si le montant qui sera alloué ne sera pas indirectement retirer des poches des contribuables ».
Baisse de la consommation
Le président de la Petrol Retailers Association insiste sur la nécessité d’enlever les taxes excessives sur le carburant. Il fait comprendre que la consommation de ce produit a chuté suivant les deux dernières révisions de prix. « Les consommateurs ont d’autres priorités en termes de dépenses et tentent d’économiser sur le budget consacré au carburant. La vente au niveau des stations d’essence a ainsi été réduite », souligne Bhimraj Sunnassee.
Par ailleurs. la situation à l’international semble se stabiliser. Du moins. l’on s’éloigne du spectre des 200 dollars le baril du pétrole qui était évoqué au début de la guerre ukrainienne. Depuis début avril, le prix à l’international est à quelques reprises descendu sous la barre des 100 dollars. Néanmoins. Eric Ng tient à préciser que le prix du pétrole reste volatile. Selon lui. l’effet néfaste de la guerre entre la Russie et l’Ukraine a en quelque sorte était compensé par des forces contraire dont le confinement en Chine. qui a ramené le prix du pétrole à la baisse.
Évolution du prix du baril depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022
Date | Cours du baril de pétrole en dollar |
---|---|
23 février | $ 97.63 |
24 février | $ 104.84 |
3 mars | $ 119.73 |
7 mars | $ 130.56 |
8 mars | $ 131.46 |
16 mars | $ 95.28 |
23 mars | $ 116.56 |
1 avril | $ 93.52 |
5 avril | $ 99.45 |
11 avril | $ 105.15 |
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