Les prix de l’essence et du diesel ne connaîtront pas davantage de hausse si le coût du baril se maintient. C’est ce qu’a laissé entendre le directeur général de la State Trading Corporation (STC), Rajiv Servansingh. Dans l’émission Au Cœur de l’Info sur Radio Plus présentée par Ashna Nuckchady et Alkhizr Ramdin, le DG de la STC dit suivre scrupuleusement l’évolution du prix du baril de pétrole sur le marché international depuis plusieurs mois. « Ces quatre derniers mois, le prix du baril a fluctué entre 103 et 110 dollars. Il semblerait qu’à partir de ce chiffre, la demande se réajuste et le prix se stabilise. D’après nos analyses, le tarif du baril va rester dans cette marge, sauf s’il y a un imprévu, comme une guerre par exemple », déclare-t-il.
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Ce qui amène Rajiv Servansingh à penser qu’il n’y aurait probablement pas d’autre augmentation du prix du carburant à Maurice dans l’immédiat. « Aussi longtemps que le prix du baril tourne autour de 110-115 dollars, nous serons en mesure de gérer », souligne-t-il. Le directeur général donne au passage la réplique à des membres de l’opposition qui prévoient encore des hausses du prix du carburant et ce, jusqu’à Rs 100 le litre d’essence.
Pour le directeur de la STC, il ne s’agirait pas d’un problème de prix ou de la structure de prix du carburant. « Le prix du carburant continuera d’augmenter. Ce qu’il faut, c’est un changement de mentalité », exhorte-t-il, préconisant le covoiturage et l’utilisation des transports en commun.
Rajiv Servansingh se dit conscient qu’en augmentant le prix du carburant, ce sont surtout les familles au bas de l’échelle qui en souffrent, mais précise que c’est un élément hors du contrôle de la STC. « Je pense que le gouvernement est bien conscient de la situation dans laquelle se trouve la population et je pense que pour le prochain Budget, le gouvernement viendra avec des mesures pour soulager ceux qui sont au bas de l’échelle », soutient-il.
L’économiste et membre de Rezistans ek Alternativ, Koogan Parapen, a pour sa part indiqué que la hausse de 45% du prix du carburant sur le marché mondial et subséquemment sur le plan local n’a pas épargné les Mauriciens. Il se dit toutefois étonné qu’alors que d’autres pays sont en train de revoir leur structure de prix ou d’accorder des subsides, Maurice serait en train de passer la note telle qu’elle est aux consommateurs, sans pouvoir amortir la majoration du prix du carburant.
En raison de la dépréciation de la roupie, la Covid-19 et la guerre russo-ukrainienne, Koogan Parapen parle d’un appauvrissement généralisé de la population. « Il n’y a pas que les pauvres qui s’appauvrissent. Les riches aussi sont en train de s’appauvrir. Les multiples augmentations plombent leur pouvoir d’achat. ‘Zordi pe bizin ris diab par lake’ », avance-t-il.
L’économiste, se disant conscient du contexte global, indique que dans de telle situation, il faut amortir les multiples hausses. « Pour ce faire, il aurait fallu que nous ayons des réserves. Sauf que nous n’en avons plus », lance-t-il. Koogan Parapen dit penser que la visite de Pravind Jugnauth en Inde récemment ne serait pas anodine. « Il se peut qu’il ait apporté une aide de l’Inde mais là encore, cela va augmenter notre dette qui a déjà atteint son seuil maximal et nous allons devenir plus vulnérable en tant que pays », entrevoit-il.
La solution, selon ce membre du parti de gauche, c’est un retour d’ascenseur des sociétés qui ont enregistré des profits colossaux ces derniers temps. Selon ses dires, ces entreprises devraient être davantage taxées. « Il faut un rééquilibrage du fardeau fiscal. La population doit certes payer sa part, mais on ne peut pas lui demander de tout payer. ‘Li pa kav sarye tou lor so ledo’ », soutient-il.
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