Avec la flambée du prix du pétrole sur le marché international, la State Trading Corporation, responsable de l’achat d’essence et de diesel pour Maurice, se retrouve dans une situation périlleuse. Différentes options sont à l’étude pour essayer de limiter la casse tout en ménageant les consommateurs.
Le prix du baril de pétrole a littéralement flambé depuis le début de l’année et il risque de continuer à prendre l’ascenseur. Les techniciens de la State Trading Corporation (STC) s’attellent à trouver des solutions pour d’une part, freiner l’impact désastreux de cette hausse sur les finances de l’entreprise et d’autre part, limiter la casse pour les usagers de la route. Un rapport contenant des propositions devrait être remis au ministère du Commerce d’ici la fin de la semaine.
Car en ce moment, sur chaque litre d’essence vendu à la pompe, la STC fait une perte de Rs 6,85 et celle-ci se chiffre à Rs 12,95 sur le litre de diesel. Une situation intenable. Une solution de facilité serait de rappeler une nouvelle fois le Petroleum Pricing Committee, qui s’est déjà réuni le 26 février dernier. Ce serait un moyen pour décider d’appliquer une nouvelle fois la hausse maximale de 10 % permise par la loi.
Si la STC pouvait reporter la totalité de la hausse du prix du pétrole sur les usagers, l’essence se vendrait en ce moment à Rs 68,15 le litre et le diesel à Rs 58,05 le litre, au lieu de Rs 61,30 et Rs 45,10 respectivement. Or, cette option n’est pas d’actualité, du moins pas pour le moment. Une nouvelle hausse de prix n’est pas prévue au cours des prochaines semaines, sauf si le prix sur le marché mondial subit une très forte augmentation.
En temps normal, la STC puise dans son Price Stabilization Account pour compenser les pertes liées à la vente d’essence et de diesel. Mais selon des sources sûres, ce compte est profondément dans le rouge. La STC puise donc dans ses réserves. Mais là aussi il y a un souci majeur. « Nous arrivons à la limite de nos réserves. Nous devons trouver des solutions », confie une source proche du dossier.
Cela fait déjà plusieurs mois que la STC subventionne le carburant. « Lorsque nous avions décidé d’appliquer une hausse de prix le 28 décembre dernier, celui du baril était d’environ US$ 77. Une hausse de 10 % a été appliquée le 27 février dernier. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que depuis le 28 décembre, le prix du baril de pétrole a quasi doublé », explique-t-on encore au sein de l’organisme.
Le mardi 8 mars 2022, le baril se vendait à US$ 128,78 sur le marché international. L’annonce de la Maison Blanche, en fin d’après-midi, qu’elle considère activement interdire l’importation du pétrole, du charbon et du gaz naturel russes aux États-Unis risque une nouvelle fois de faire grimper de manière conséquente le prix du baril.
« À la STC, nous sommes inquiets. Cela ne s’est jamais vu depuis 2008 (le baril avait atteint les US$ 147,5 ; NdlR). Mais il ne faut pas perdre la tête et suivre l’évolution. On devrait y voir plus clair dans une à deux semaines, car il y a une possibilité que les prévisions ne se réalisent finalement pas », confie notre source.
Une autre option serait de revoir la structure des prix de l’essence et du diesel. Le carburant est lourdement taxé. Sur chaque litre vendu, Rs 12,2 sont remises à l’État comme Excise Duty ; Rs 1,85 comme contribution à la Road Development Authority ; Rs 4,20 pour la subvention sur le gaz ménager, la farine et le riz ; Re 1 pour le COVID-19 Solidarity Fund ; et Rs 2 pour financer l’achat de vaccins contre la COVID-19, entre autres.
Un travail a été fait à ce niveau au ministère des Finances pour voir si une révision de la structure des prix pourrait être une solution. Mais à la STC, on affirme que la hausse du prix du pétrole sur le marché mondial est telle que le fait de revoir la structure des prix n’aura pas d’impact conséquent sur le prix à la pompe.
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