La ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Leela Devi Dookun-Luchoomun, a lors de la PNQ, insisté sur les efforts consentis ces dernières années pour redresser l’Université de Technologie de Maurice. Le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, lui reprochait de mettre en péril l’avenir des étudiants.
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Xavier-Luc Duval et Leela Devi Dookun Luchoomun ont une lecture différente du Report of the Second Cycle Quality Audit of the University of Technology, Mauritius (UTM).
Jeudi, après avoir pris note de la réponse kilométrique de la ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, le leader de l’opposition a attiré l’attention de la ministre sur les « observations accablantes » du rapport. « Le pire rapport jamais publié sur les institutions publiques », clame Xavier-Luc Duval. Il a longuement insisté que la directrice générale de l’UTM, Sharmila Seetulsingh-Goorah (ndlr : présente dans l’hémicycle lors de la PNQ), a été à plusieurs reprises montrée du doigt par le panel. « Elle s’est ingérée dans l’exercice d’audit et a intimidé des membres du personnel », soutient Xavier-Luc Duval. Le leader des Bleus a fait ressortir que les seuls points positifs mentionnés dans le rapport concernent le seul personnel académique.
Leela Devi Dookun-Luchoomun conteste les arguments du leader de l’opposition, et assure que le rapport a aussi salué la collaboration de la directrice générale. Cette prise de position de la ministre en faveur de Sharmila Seetulsingh-Goorah a poussé Xavier-Luc Duval à s’interroger sur les motivations réelles de Leela Devi Dookun-Luchoomun.
Le chef de l’opposition a reproché à la ministre de privilégier les intérêts d’une nominée politique au détriment de milliers d’étudiants. « La ministre se laisse manipuler par un trio infernal qui fait la pluie et le beau temps à l’UTM », affirme le leader de l’opposition. Il a décrié le fait que l’Acting Registrar de l’UTM a, à plusieurs reprises, refusé de convoquer une réunion du Board à la demande du président du conseil d’administration pour disséquer le rapport sur l’UTM.
Mainmise
La ministre dément l’information. Elle a répliqué que la réunion du Board a simplement été renvoyée. Sur la « mainmise » de Sharmila Seetulsingh-Goorah sur la gestion du campus, Leela Devi Dookun-Luchoomun se dit satisfaite que « la directrice générale puisse exercer un contrôle sur son personnel ».
Pour la ministre Dookun, l’UTM est une jeune université « qui a besoin d’être encouragée ». C’est dans cette optique qu’elle a salué l’aide financière accordée par le gouvernement à l’UTM, une enveloppe largement supérieure à ce qui était accordée sous l’ancien gouvernement. Les points avancés par la ministre n’ont nullement convaincu le leader de l’opposition, qui s’est dit « dégouté par ses réponses ».
Lumière sur le trio infernal
La PNQ de Xavier-Luc Duval a été marquée par ses reproches contre la ministre de l’Éducation, qui se laisserait « manipuler par un trio infernal ». À qui se réfère le leader de l’opposition ? Selon des renseignements, ce « trio infernal » comprendrait l’Acting General, un haut cadre des Finances, et la directrice générale de l’UTM Sharmila Seetulsingh-Goorah, elle-même. Si la ministre estime que l’UTM est menée d’une main de maître, on apprend que les relations professionnelles sont loin d’y être idéales. Plusieurs membres du Board de l’UTM, ont eux-mêmes, dénoncé les méthodes de ce « trio infernal ».
Un staff Committee contre quatre employés
Durant la PNQ, la ministre a affirmé qu’un comité disciplinaire a été institué contre des employés de l’UTM qui perturberaient son fonctionnement. Quatre officiers seront entendus devant un Staff Committee. Toutefois, des membres du Board estiment que les reproches formulés contre ces employés ne sont pas fondés.
L’état des infrastructures déploré
Un des points sur lesquels le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval a attiré l’attention concernant le rapport de l’Audit est lié à l’état des infrastructures de l’UTM. Le rapport, publié le 1er juin, affirme qu’il y a une détérioration à ce niveau. « The environment and infrastructure supporting learning, teaching, research and community engagement has been allowed to deteriorate », indique le rapport. Les auteurs du document précisent aussi qu’il y a de « serious concerns which relate to the adequacy and maintenance of computer laboratories… »
Les tentatives d’ingérence de la directrice
Comme souligné par Xavier-Luc Duval lors de la PNQ, le rapport sur l’UTM a pris pour cible la directrice générale de l’institution, Sharmila Seetulsingh-Goorah. Les auteurs du rapport n’y sont pas allés de main morte : « The panel places on record its disappointment with respect to the engagement with and the behaviour of the Director General towards the audit process and towards the panel during the audit ». Il y est précisé que Sharmila Seetulsingh-Goorah « attempted to interfere with the audit process through her actions to manipulate or efforts to derail the audit process in various ways and question the independence and integrity of the panel ». Malgré cela, les auditeurs soutiennent avoir mis de côté « ces tentatives d’ingérence » afin de se concentrer sur leurs travaux.
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