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Private Notice Question : les réserves de la BoM au cœur d’explications et de confusions

Xavier-Luc Duval et Pravind Jugnauth se sont livrés à un duel lundi.

Une semaine après que la Trésorerie publique a annoncé qu’elle puiserait dans une des réserves de la Banque de Maurice pour rembourser la dette, le leader de l’opposition revient à la charge. Alors qu’il a laissé comprendre que le Premier ministre est confus par rapport au dossier, le principal concerné a réfuté chacun de ses arguments.

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La Private Notice Question de (PNQ) Xavier-Luc Duval a porté sur la mesure budgétaire qui consiste à rembourser la dette publique en utilisant une partie des « accumulated undistributed surplus held at the Bank of Mauritius ». Il a cherché des explications auprès de Pravind Jugnauth sur la proposition d’utiliser Rs 18 milliards de ces fonds, d’abord sur la composition d’un montant de Rs 13,47 milliards, et si ces fonds ont servi à financer la dette. 

Dans sa réponse liminaire, Pravind Jugnauth a expliqué qu’il y a trois réserves à la Banque centrale : le General Reserve Fund, le Special Reserve Fund et les Official Foreign Funds. Le premier contient 15 % des profits que réalise la Banque centrale (les 85 % allant dans les caisses de l’État). Le Special Reserve Fund contient les gains ou pertes de la Banque centrale par rapport à l’évaluation de ses actifs et passifs. 

Citant les normes comptables internationales, le Premier ministre estime que cet argent est accessible, parce que les réserves internationales sont liquides. Le Special Reserve Fund peut aider dans la capitalisation de la Banque de Maurice (BoM). En troisième lieu, elle sert d’appoint dans l’exécution de la politique monétaire de la BoM.

Parlant des normes de l’Institute of Chartered Accountants of England and Wales, le Premier ministre a conclu que la balance de Rs 13,47 milliards dans le Special Reserve Fund au 30 juin 2018 peut être distribuée à son actionnaire qu’est le gouvernement. 

Peu après, le leader de l’opposition est revenu à la charge en disant : « The Prime Minister is confused between foreign assets of Bank of Mauritius and the special reserve fund (…) It is completely different issue. This is confirmation to me that he is totally confused and it is dangerous. » 

La PNQ a ensuite débordé sur ce qu’a dit le Fonds monétaire international, sur la nécessité d’indépendance de la BoM et de ne pas aller de l’avant avec cette mesure. Pravind Jugnauth a dit qu’il ne mettrait pas en péril cette indépendance et qu’une grande majorité servirait à rembourser des dettes en devises contractées par l’ancien gouvernement. Le tout a culminé en une conférence de presse du leader de l’opposition. 

Débats d’idées

Xavier-Luc Duval :

  •   « What the Prime minister has just said is tantamount to economic and accounting heresy and I maintain that. (…) I know he is not a financier. So I will give some credit for that. »
  •   « A little knowledge is a dangerous thing. »

Pravind Jugnauth : 

  •   « I might not be an accountant or a financier like the honourable leader of the opposition. He has of course a great mind, which I do recognise. »
  •   « I might not probably understand the same recommendations as the honourable leader of opposition, again, because he’s got a great mind (…) »

Quand deux anciens gouverneurs font école

Si Xavier-Luc Duval a pris comme exemple l’entretien que l’ancien gouverneur Ramesh Basant Roi a accordé à l’express, le Premier ministre (PM) a mis avant les propos tenus par Dan Maraye dans l’émission Au cœur de l’info le lendemain de la présentation du Budget 2019-20. Le leader de l’opposition s’est référé aux explications de Ramesh Basant Roi pour dire que l’argent dans le Special Reserve Fund est un « bénéfices sur papier ». Le PM a indiqué qu’il est train de citer et de faire les éloges de l’ancien gouverneur. Xavier-Luc Duval a demandé à ce que Pravind Jugnauth ne le cite pas hors contexte. Au final, la Speaker a tranché en disant : « It tantamounts to supporting. » Le PM a clos ce chapitre en se référant aux propos de Dan Maraye, gouverneur vers la fin des années 90, avant que Ramesh Basant Roi ne soit nommé. Il a rappelé que ce même Dan Maraye a fait campagne pour le PMSD à l’époque où son fils fut candidat à la partielle du no 18, et cette personne a dit qu’on pouvait ramener les réserves à huit semaines d’importations et rembourser la dette.


Seychelles, le pour et le contre

Le leader de l’opposition a rappelé ce que le Fonds monétaire international a dit au sujet des Seychelles, à l’effet que la Central Bank of Seychelles ne peut plus transférer au gouvernement les plus-values latentes venant de fluctuations de devises. Le Premier ministre n’a pas répondu à cette référence, soulignant les bonnes relations qu’entretiennent Maurice avec les Seychelles.

 

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