Economie

Pritesh Madhoor Bissonauth : «Nous relevons le défi de former des compétences nécessaires à l’économie bleue»

Pritesh Madhoor Bissonauth, directeur du MCEM Pritesh Madhoor Bissonauth, directeur du MCEM explique qu’il a une obligation de résultats vis-à-vis de son partenaire, le gouvernement malaisien.

Depuis cette année, l’ex-Atlantis Business School, devenue le Malaysian Consortium for Education Mauritius, s’est lancée dans une vaste stratégie d’offres pédagogiques destinées à répondre aux attentes des Mauriciens et étrangers de la région et de l’Afrique. Les filières les plus en vue sont le Maritime Management, le marketing, la langue arabe et l’Islamic Banking. Ces études sont toutes validées par trois universités d’État en Malaisie et seront lancées en septembre 2018.

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« Nous avons pris le pari de l’éducation de qualité, à des coûts accessibles et synonymes d’emplois », se réjouit Pritesh Madhoor Bissonauth, directeur du Malaysian Consortium for Education Mauritius (MCEM). Installé depuis  2016 à Quatre-Bornes dans les anciens locaux de l’école de formation Vatel, l’établissement tertiaire vise résolument l’excellence, depuis sa mise sur pied sous l’appellation Atlantis Business School (ABS). « À Vacoas, où nous étions à nos débuts, nous avons restreint nos inscriptions à une petite quantité d’élèves, cela reste notre philosophie », indique-t-il.

À son lancement, l’ABS, qui était une filiale de l’Universiti Utara Malaysia, offrait des cours en Entrepreneurship, Health and Safety et Management. De ses 20 premiers inscrits, il en est passé à une soixantaine en 2018, constitués d’étudiants mauriciens et étrangers avec un changement d’appellation qui correspond mieux aux objectifs visés de sa direction. « Nous avons pris la mesure des défis de l’éducation tant à Maurice, dans la région de l’océan Indien qu’en Afrique », explique Pritesh Madhoor Bissonauth. « Dès le lancement de l’ABS, nous avons pris l’engagement de nous ouvrir sur la région et l’Afrique. Je savais qu’il y avait une attente, notamment à Madagascar et dans certains pays africains. Notre challenge est d’être en mesure d’offrir des études de qualité et à des coûts inférieurs par comparaison aux universités européennes. »

«Développement de l’économie bleue à Maurice»

Au fil des années et au vu des nouveaux défis dans le secteur éducatif tertiaire et des demandes croissantes tant locales qu’étrangères, l’institut a dû déménager à Quatre-Bornes, affichant aussi de nouvelles ambitions. C’est ainsi qu’en 2018, il s’est associé à deux universités d’État de la Malaisie,  l’Universiti Malaysia Terengganu  et l’Universiti Sultan Zainal Abidin, avec l’offre de licences et maîtrises en MBA, Arabic Studies, Islamic Finance, mais surtout en Integrated Coastal Zone Management, une filière qui s’inscrit dans le projet mauricien de développer nos ressources maritimes. « En offrant ces études, nous intensifions nos offres en direction de Madagascar et de l’Afrique et, en même temps, nous relevons le défi qui consiste à former les compétences nécessaires au développement de l’économie bleue à Maurice. Nous sommes déjà en retard dans cette formation, mais dans cinq à dix ans, nous aurons déjà formé une bonne partie de jeunes Mauriciens dans les métiers liés à l’économie bleue », explique notre interlocuteur.

Cet ambitieux projet ne va pas  sans investissement, tant en infrastructures qu’en conférenciers. Comment y répondre afin qu’il ne reste pas un vœu pieux ? « Nous avons une obligation de réussite vis-à-vis du gouvernement malaisien, aussi nous allons recruter des enseignants titulaires de doctorats ou de maîtrise, parmi des Mauriciens, mais aussi des Malais », indique-t-il. Quant au recrutement des étudiants en Afrique, l’institut peut compter sur ses bureaux installés au Nigeria, au Cameroun et au Botswana où un personnel local a noué des contacts dans toutes les couches socio-professionnelles. « Leur travail est plutôt aisé, car Maurice jouit d’une excellente réputation en Afrique, grâce aux agences de notation qui nous décernent régulièrement de bonnes notes à notre réussite économique et notre stabilité politique et sociale », fait-il ressortir.

Pari de transition

Pour le directeur du MCEM, Maurice ne gagnera son pari de transition vers des secteurs innovants qu’en investissant dans l’éducation et la formation, mais s’empresse-t-il de nuancer : « Il faut impérativement hausser le niveau de nos diplômes, afin de nous mettre au niveau des meilleures institutions tertiaires de l’étranger. C’est la raison de notre partenariat avec le gouvernement de la Malaisie qui est conscient des frais trop élevés des études en Europe et des moyens parfois limités des familles africaines et aussi à Maurice dans une certaine mesure. Aussi, il ne faut pas que l’argent devienne un obstacle à l’éducation », fait valoir Pritesh Madhoor Bissonauth.

La prochaine étape de développement de l’institution de Quatre-Bornes est aussi ambitieuse que coûteuse : la mise sur pied de son campus, afin d’augmenter son offre de filières et le nombre de ses inscriptions dans un espace convivial, sans toutefois compromettre le niveau des études. « Un surnombre d’inscriptions peut être une entrave à cette exigence » indique Pritesh Madhoor Bissonauth.

 

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