Prisons : un «drone artisanal» et 2 161 téléphones détruits

2 161 téléphones portables, divers objets, dont des armes tranchantes, fabriqués en milieu carcéral par des détenus, ont été détruits par l’administration des prisons, le jeudi 31 janvier. Ces objets ont été saisis ces cinq dernières années. Parmi les objets, on relève un drone artisanal saisi il y a deux ans dans une ‘association yard’ de la prison centrale.

Au milieu des objets artisanaux, confectionnés avec soin et ingéniosité par les détenus, se trouve un drone. L’objet, entièrement conçu en plastique, était fièrement exposé à la prison centrale de Beau-Bassin. Des gardiens sur place, affectés à l’unité des fouilles de la prison, ont fait ressortir qu’il s’agirait de « la dernière création des détenus » et que l’objet a été retrouvé dans l’une des cours de la prison.

Le drone artisanal ressemble plutôt à un jouet téléguidé pour enfant. « L’objet a été retrouvé dans la cour de la prison centrale. Il se peut qu’il ait été utilisé pour faciliter un trafic parmi les détenus. L’appareil est équipé d’un moteur en miniature (dynamo) et de batteries. Les hélices semblent avoir été conçues en une matière plastique proche de celle des conteneurs de yaourt », avance un haut gradé de l’administration à la prison centrale de Beau-Bassin.

Notre interlocuteur dit « ne pas écarter le fait que l’objet pourrait être un coup d’essai » et que les détenus auraient pu utiliser le drone artisanal comme prototype. D’où le fait qu’il a été difficile pour les gardiens de mettre la main sur l’autre pièce visant à téléguider l’appareil.

Le commissaire des prisons, Vinod Appadoo, fait ressortir qu’un nouveau mécanisme a été mis en place pour déjouer les ruses des détenus. Ce mécanisme, dit-il, comprend des fouilles matinales avant les heures d’ouverture.

Intransigeance à partir du 1er février

La consommation de cigarettes en prison, tant pour les détenus que pour les officiers, est dorénavant chose du passé. L’administration carcérale appliquera la méthode dure à partir du 1er février. Dans la pratique, les détenus ne seront plus autorisés à apporter des cigarettes lors de leur admission. Les proches ne seront plus autorisés à débiter de l’argent sur les ‘Private cash’ des détenus afin qu’ils puissent acheter de la nourriture. Si des détenus ou des gardiens sont pris en flagrant délit de consommation de tabac, ils seront sévèrement sanctionnés. « Les détenus seront dorénavant logés conformément aux recommandations des droits de l’homme. C’est-à-dire : droit à la nourriture, aux habits et droit de dormir », fait ressortir le commissaire des prisons.