Une prisonnière a récemment été prise en flagrant délit avec des objets interdits. Elle a révélé l’implication de surveillantes. Cette affaire met en évidence une relation « étroite » entre certaines détenues et leurs gardiennes. La direction de la prison les met en garde.
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Les relations intimes entre détenues peuvent émerger pour diverses raisons, notamment le besoin d’un soutien émotionnel dans un environnement hostile. Cependant, la promiscuité et les contraintes de l’incarcération peuvent également rendre ces relations plus compliquées. Et lorsque des gardiennes de prison sont la cible de ces avances, les choses se corsent davantage.
Les gardiennes jouent un rôle essentiel dans la gestion des établissements pénitentiaires, veillant à maintenir l’ordre, assurer la sécurité des détenues et promouvoir la réhabilitation. Cependant, elles ne sont pas à l’abri de situations inattendues.
« C’est une réalité. Tout comme il y a des homosexuels à la prison des hommes, il y a des lesbiennes à la prison des femmes. Cependant, certaines détenues téméraires et audacieuses, en particulier celles qui purgent de lourdes peines d’emprisonnement, telles que les ressortissantes étrangères, n’hésitent pas à faire des avances aux gardiennes. Si certaines d’entre elles se laissent facilement avoir, ce n’est pas le cas pour d’autres », affirme une gardienne postée à la prison pour femmes de Beau-Bassin.
Mais comment aboutissent ces relations entre détenues et gardiennes ? Les détenues bénéficient-elles de protections lors de fouilles ? Les gardiennes exploitent-elles leur position d’autorité pour entretenir des relations intimes avec des détenues ? Le Dimanche/L’Hebdo a tenté d’obtenir plus de renseignements à ce sujet.
Nos sources nous ont fait comprendre que « les cas d’agressions entre gardiennes et détenues qui surviennent à la prison des femmes ne sont pas anodins ». « Il semble que ces cas d’agressions soient liés à des problèmes de protection », soutient-on. D’ailleurs, il y a de forts soupçons que des gardiennes haut gradées introduiraient des objets interdits en prison qu’elles remettraient ensuite aux détenues. Récemment, une détenue de la prison des femmes a été prise avec des produits illicites lors d’une fouille. Lors de son interrogatoire, elle a affirmé agir avec la complicité de certaines gardiennes de haut rang.
Mais comment expliquer ce rapprochement entre les détenues et les gardiennes ? « C’est simple. Il n’y a qu’une seule prison pour femmes dans le pays et le centre pénitentiaire est pourvu d’une seule cour de récréation (NdlR : Association Yard). Elle est tellement petite que la communication verbale est facile », laisse-t-on entendre.
Comportement inapproprié
La direction carcérale prend cette question très au sérieux. Les gardiennes, fait-on comprendre au niveau du département Welfare du milieu carcéral, sont informées des politiques de l’établissement en matière de relations avec les détenues et des conséquences possibles de tout comportement inapproprié. Dans une déclaration téléphonique, le commissaire des prisons par intérim (p.i), Jagadisen Rungadoo, avance que « les détenus(es) sont avant tout des humains et que la réhabilitation implique une certaine proximité ».
« Mais tout doit se faire dans le respect. Le lesbianisme existe peut-être en prison. Parey kouma li existe dan lasosiete. L’officier des prisons doit connaître son ‘scheme of duties’. Pa koz bann zafer personel ek pa koz bann zafer ki pa bizin koze ar kondane. Il y a une limite à ne pas franchir », souligne-t-il.
Quid de la connivence entre certaines gardiennes des prisons et des détenues ? « C’est difficile à dire. Mo bizin fer mo lanket pou kone », répond-il.
Des anciens haut gradés de la prison expliquent, sous le couvert de l’anonymat, que « la première étape dans la gestion de ces situations inattendues consiste à reconnaître que le personnel pénitentiaire peut être vulnérable aux avances des détenues, quelle que soit leur orientation sexuelle ». Ils sont d’avis que les gardiennes doivent être informées des politiques de l’établissement en matière de relations avec les détenus et des conséquences possibles de tout comportement inapproprié.
Conditions de détention
La Woman Prison, qui accommode environ 140 femmes (soit 89,4 % de son taux d’occupation) est située non loin de celle des hommes. Près de trois quarts des pensionnaires de la prison des femmes purgent des peines pour trafic de drogue. Suivent, dans l’ordre, des peines pour meurtres, vols, ou encore pour racolage.
Le Dimanche/L’Hebdo est en présence d’informations selon lesquelles les conditions des femmes détenues ne diffèrent nullement de celles des hommes. Pour le régime alimentaire, tout le monde est logé à la même enseigne. La nourriture est « équilibrée ». La journée d’une détenue débute avec le petit-déjeuner, qui est servi à 6 heures. Elles ont 45 minutes à consacrer à cette première étape. De 7 h 30 à 10 h 30, certaines doivent s’atteler aux corvées de la prison et aux classes de couture.
Le déjeuner est servi de 10 h 30 à 11 h 30. Puis, c’est le retour en classe jusqu’à 15 heures. Le dîner est ensuite servi et le lock-up time est aux alentours de 17 heures.
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