Le mardi 23 juillet 2024, Adrien Duval a officiellement commencé à présider les travaux de l’Assemblée nationale, après une élection chaotique jeudi dernier. Sur les cinq requêtes présentées au nouveau Speaker par l’opposition, trois ont été acceptées. .
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«Il y a eu des tentatives d’impugner la légitimité même de l’élection du président de l’Assemblée nationale et d’entraver son bon déroulement. » C’est ce qu’a déclaré Adrien Duval par rapport aux incidents survenus le jeudi 18 juillet 2024, jour de son élection comme Speaker de l’Assemblée nationale, après la démission de Sooroojdev Phokeer.
« Ces membres ont causé un dommage irréparable à l’image de la nation aux yeux du monde », a-t-il ajouté. Répondant aux critiques de l’opposition qui se sont insurgés contre la procédure de son élection, il a voulu clarifier la situation. Il explique que cela a été conduit « par le greffier conformément aux articles 32 (4) et 32 (6) de la Constitution, ainsi qu’aux articles 7 (1) et (2) du règlement intérieur ». Il a également souligné que ce n’est pas la première fois que ce poste devient vacant avant la dissolution de l’Assemblée nationale. Il a évoqué l’élection d’Ishwardev Seetaram en 1990 à la suite d’une motion du Premier ministre de l’époque, sir Anerood Jugnauth, celle de sir Ramesh Jeewoolall en 1996 après une motion présentée par l’ex-Premier ministre Navin Ramgoolam, ainsi que l’élection de Razack Peeroo en 2012, également à la suite d’une motion présentée par Navin Ramgoolam.
Adrien Duval a précisé que les parlementaires devraient savoir quel est le forum approprié pour contester l’élection d’un Speaker. « Ce n’est ni dans l’enceinte de l’Assemblée ni dans la presse, mais devant la Cour suprême de Maurice », a-t-il affirmé.
Convocation des députés suspendus
Adrien Duval a aussi commenté la polémique entourant la convocation que les trois députés de l’opposition, Joanna Bérenger, Rajesh Bhagwan et Ehsan Juman, affirment avoir reçue du bureau de l’Assemblée nationale pour participer à son élection jeudi dernier. Selon lui, « après vérification, aucune convocation de cette nature ne leur a été adressée ».
Il estime que « ce comportement désordonné aggrave non seulement l’obstruction du déroulement de l’Assemblée, mais insulte également le Speaker élu. Ces mots utilisés n’ont pas leur place ici ».
Levée de suspension
Adrien Duval a également déploré la méthode utilisée par le leader de l’opposition pour formuler ses demandes de levée des suspensions de Joanna Bérenger, Rajesh Bhagwan et Ehsan Juman. « On ne peut que regretter que le leader de l’opposition cherche à faire lever la suspension par la presse plutôt que de suivre les procédures établies », a-t-il noté.
Il a souligné que le Speaker ne peut pas, de sa propre initiative, traiter une résolution de l’Assemblée concernant la suspension des membres. « Cela ne peut être fait que par une résolution suivant une motion appropriée conformément aux règlements intérieurs. »
Questions sur les Collectivités locales
Adrien Duval a également décidé d’annuler une décision prise par l’ancien Speaker et jugée arbitraire. Sooroojdev Phokeer avait interdit les questions concernant le fonctionnement des collectivités locales. Adrien Duval a d’abord souligné que l’ancien Speaker n’avait jamais affirmé que toutes les questions sur les autorités locales seraient interdites. « Cependant, étant donné que cette décision a suscité de la confusion, les questions relatives aux autorités locales seront désormais acceptées », a-t-il statué.
Accès au Parlement par les membres suspendus
Parmi les décisions particulièrement controversées de Sooroojdev Phokeer figurait celle d’interdire aux parlementaires suspendus tout accès aux locaux de l’Assemblée nationale, même les jours où celle-ci ne siégeait pas. Adrien Duval a décidé d’annuler cette décision. Il a précisé que son interprétation des sections 49 (5) et (6) des Standing Orders diffère de celle de son prédécesseur. Par conséquent, il a décidé que les députés suspendus pourront désormais accéder aux locaux de l’Assemblée nationale les jours où le Parlement ne siège pas.
Tirage au sort des questions parlementaires
Adrien Duval a annoncé son intention de suivre de près le déroulement des tirages au sort des questions parlementaires, à la suite des affirmations des députés de l’opposition, comme Patrick Assirvaden, qui ont dénoncé des manipulations dans cet exercice.
Patrick Assirvaden : « Une claque magistrale pour Phokeer »
« Je dois dire que le fait qu’Adrien Duval remette en cause la décision de Sooroojdev Phokeer en autorisant les questions sur les collectivités locales est une claque magistrale pour Phokeer et Jugnauth. Je prends note de cela », a déclaré le whip de l’opposition, Patrick Assirvaden.
Un deuxième point que Patrick Assirvaden a retenu est la décision d’accorder l’accès aux locaux de l’Assemblée nationale aux députés suspendus. « C’est encore une claque magistrale pour Phokeer et Pravind Jugnauth », a ajouté l’élu de la circonscription n° 15 (La Caverne/Phœnix). Ce dernier note que le Speaker compte surveiller de près le déroulement des tirages au sort des questions parlementaires. « J’espère qu’il reviendra effectivement sur ce sujet. »
Juman maintient qu’il a été convoqué pour l’élection
Le député Ehsan Juman, pour sa part, a insisté sur le fait qu’il avait bel et bien été convoqué pour participer à l’élection du Speaker. « J’ai reçu cette invitation par WhatsApp et j’ai des preuves », a-t-il déclaré. Le député de la circonscription n° 3 (Port-Louis Maritime/Port-Louis est) a affirmé qu’il ne soutenait en aucun cas la position du Speaker. « C’est un Speaker qui a décidé de renvoyer mon cas au DPP pour que je sois envoyé en prison. »
L’opposition garde le suspense sur sa présence aux prochains travaux
L’opposition parlementaire maintient le flou concernant sa décision de participer aux dernières séances parlementaires. Au téléphone, Patrick Assirvaden et Paul Bérenger ont tous deux indiqué qu’une décision sera prise en temps et lieu.
Apparition éclair de Nazurally
Le Deputy Speaker Zahid Nazurally, quant à lui, a pratiquement joué aux abonnés absents mardi. Après avoir pointé son nez avec plusieurs minutes de retard au Parlement, il ne s’est pas non plus éternisé lors des premières séances de la journée.
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