En période de pré-campagne électorale, divers groupes de pression exercent des influences pour inciter le gouvernement à entreprendre des réformes. Parmi eux, on retrouve des organisations qui plaident en faveur d’une modification de la législation sur le cannabis.
CLAIM Mauritius, un collectif engagé depuis de nombreuses années pour la démocratisation et la dépénalisation du cannabis, intensifie ses efforts pour que le gouvernement, après avoir autorisé l’usage médical du cannabis et mis en place le Drug Users’ Administrative Panel, poursuive la révision de la législation en vigueur.
Pour l’année 2024, CLAIM Mauritius a défini cinq axes d’action. L’objectif principal est d’intensifier ses efforts de sensibilisation en vue de promouvoir des réformes politiques significatives concernant le cannabis et le chanvre.
Le collectif souligne que ces résolutions ont pour but de dépasser l’approche prohibitionniste traditionnelle de l’île Maurice. L’objectif est de positionner Maurice en tant que leader régional en adoptant des politiques progressistes sur le cannabis. Ces réformes seraient « bénéfiques pour la santé publique, la justice sociale, le développement de l’agriculture durable, la diversification économique et la préservation du patrimoine ».
Le collectif affirme : « Nous estimons que le temps est venu d’adopter une législation éclairée sur le cannabis pour le XXIe siècle, en modifiant nos politiques sur la base de preuves scientifiques et probantes ».
La principale préoccupation est de « renforcer la pression pour demander la déclassification du cannabis de l’annexe I de la loi sur les stupéfiants, où il est actuellement injustement associé à des substances comme la cocaïne, l’héroïne et d’autres drogues synthétiques. Cette classification a, pendant de nombreuses années, eu des conséquences disproportionnées et néfastes pour de nombreux citoyens ordinaires, uniquement pour possession ou usage personnel... Il est impératif que cette situation évolue ».
L’ONG exprime son souhait d’obtenir des éclaircissements concernant les intentions du gouvernement en matière de dépénalisation de la possession et de la consommation de petites quantités de cannabis. CLAIM Mauritius met l’accent sur la nécessité d’une « décriminalisation du cannabis et plaide en faveur d’une transition vers la légalisation de la possession personnelle à des fins récréatives, avec un seuil raisonnable fixé entre 5 et 10 grammes ».
Le collectif milite également en faveur d’un accès élargi au cannabis médical et à ses dérivés. Il demande que la législation autorise « une accessibilité accrue des patients à la thérapie au cannabis, encadrée par une pratique médicale réglementée de manière raisonnable, notamment pour les affections où les traitements traditionnels se sont révélés inefficaces, intolérables ou inadaptés ».
CLAIM Mauritius soutient que le chanvre, une variante non psychoactive du cannabis, a le potentiel de devenir une industrie très rentable. L’organisation souligne que « le chanvre est une culture polyvalente et respectueuse de l’environnement. Ses graines, fibres et extraits trouvent des applications dans de nombreux secteurs industriels sans causer d’intoxication ».
Le quatrième axe d’action vise à « sauvegarder et valoriser le riche patrimoine culturel mauricien, associé aux traditions ancestrales du cannabis, qui est malheureusement en déclin ». L’organisation met en lumière que « nos ancêtres venant d’Asie, d’Afrique et du Moyen-Orient, ainsi que les esclaves et les petits cultivateurs, utilisaient le cannabis pour divers usages : l’alimentation, les soins médicaux, la fabrication de textiles, les rituels et bien d’autres pratiques, qui ont été négligées en raison des politiques prohibitionnistes imposées par les colonisateurs ».
La cinquième résolution vise à exploiter le potentiel de la culture écologique du cannabis à Maurice, notamment « en termes d’efficacité énergétique et de réduction de l’utilisation de pesticides ».
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