Le changement climatique entraîne une intensification des phénomènes météorologiques extrêmes à l’échelle mondiale. Maurice n’est pas épargnée par ce phénomène, et nous devons nous attendre à une saison caractérisée par des conditions météorologiques particulièrement sévères. Prithviraj Booneeady, directeur par intérim des Mauritius Meteorological Services (MMS) a présenté officiellement des prévisions pour l’été 2024-2025, le lundi 28 octobre, au siège de l’organisme à Vacoas.
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Maurice a connu une période de sécheresse ces derniers mois. Toutefois, selon les dernières données des MMS, le pic de sécheresse semble avoir été franchi. En effet, le mois d’octobre a été marqué par bonne pluviométrie, particulièrement au cours de la seconde quinzaine. « Nous avons récolté 140 % des précipitations attendues, alors que nous anticipions environ 60 % des niveaux habituels », précise-t-il.
Pour les mois de novembre et décembre, les prévisions indiquent un retour à une moyenne de 60 à 80 % de la pluviométrie habituelle. « En cumulant les précipitations attendues de novembre 2024 à avril 2025, nous pourrions atteindre environ 1 100 millimètres de pluie, soit environ 80 % des niveaux normaux », ajoute-t-il.
Les températures devraient être légèrement supérieure à la moyenne saisonnière, avec des hausses prévues de 2 à 3 degrés Celsius. « Ces conditions extrêmes n’affectent pas seulement Maurice, mais s’observent également à l’échelle mondiale. » Selon les dernières prévisions des services météorologiques, les régions côtières, en particulier l’ouest de l'île et Port-Louis, pourraient atteindre des températures de 35 degrés Celsius.
Les fortes chaleurs entraîneront un taux d’humidité élevé. « De décembre à mars, le taux d’humidité sera plus important, notamment entre janvier et mars 2025, période durant laquelle des conditions torrides sont attendues. La population devra alors prendre des précautions, comme consommer suffisamment d’eau et veiller à une bonne ventilation », conseille-t-il, surtout que ces conditions extrêmes pourraient avoir un impact sur la santé. Par ailleurs, les fortes chaleurs favoriseront le développement d’averses orageuses susceptibles de provoquer des inondations localisées, en particulier dans les zones à risques. De plus, en cas de passage d’un cyclone à proximité de nos côtes, le risque de marées de tempête (« storm surges ») ne peut être écarté.
En ce qui concerne l’activité cyclonique, une moyenne de 10 systèmes est observée par saison. Cependant, les conditions actuelles, marquées par l’effet de l’oscillation australe El Niño (ENSO), avec une probabilité de La Niña faible ou neutre, favorisent une intensification de la cyclogenèse dans le bassin sud-ouest de l’océan Indien, avec entre 11 et 13 formations cycloniques attendues. Bien que cela n’implique pas nécessairement un impact direct sur Maurice, un ou deux systèmes pourraient s’approcher de notre région ou de Rodrigues, nécessitant le déclenchement éventuel d’alertes cycloniques, explique Prithviraj Booneeady.
Avec le réchauffement des eaux océaniques, les MMS anticipent également des cyclones plus intenses. En effet, ces systèmes tropicaux puisent leur énergie directement de la chaleur de l'océan. « Plus les températures marines sont élevées, plus les cyclones sont puissants et intenses », fait-il comprendre. Des intensifications rapides ne sont pas exclues, ce qui signifie qu’un système pourrait rapidement évoluer d’une dépression à un cyclone majeur, prévient-il.
Le public devra, encore une fois, être vigilant et suivre les recommandations, conclut-il.
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