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Prévisions du FMI : vers une inflation de 6,1 % pour Maurice en 2023  

L’inflation devrait reculer cette année.

Environ 84 % des pays devraient afficher une inflation globale plus faible en 2023 qu’en 2022, estime le Fonds monétaire international (FMI) dans sa dernière mise à jour des perspectives économiques mondiales, publiée ce mardi 31 janvier. Maurice en ferait partie. L’organisme table sur une inflation de 6,1 % pour notre pays. 

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Le Fonds monétaire international a revu à la hausse ses prévisions de croissance mondiale pour 2023, soit de 2,7 % à 2,9 %. Quant à l’inflation, elle devrait passer de 8,8 % en 2022 à 6,6 % en 2023. 

Des taux qui restent, cependant, loin des niveaux d’avant la pandémie. En effet, la croissance mondiale prévue pour 2023 et 2024 est inférieure à la moyenne annuelle historique (2000-2019) de 3,8 %. De même, l’inflation mondiale continuera à dépasser les niveaux enregistrés avant la pandémie (2017-2019) d’environ 3,5 %, indique l’organisme.

L’institution de Bretton Woods a pris en ligne de compte plusieurs facteurs avant de faire ses prévisions. Elle s’est basée notamment sur la « surprenante résilience » des dépenses des ménages au troisième trimestre de 2022, le « refroidissement » de l’inflation (qui suggère également des hausses de taux moins agressives), des coûts énergétiques moins élevés que prévu en raison d’un hiver doux en Europe et de la réouverture de l’économie chinoise. Ce qui a, d’ailleurs, motivé le FMI à revoir ses prévisions de croissance à la hausse. 

Néanmoins, plusieurs risques continueront à peser sur les perspectives économiques mondiales, notamment la résurgence des préoccupations sanitaires en Chine, la poursuite du conflit russo-ukrainien ou encore la hausse des taux d’intérêt avec une dette mondiale élevée.

Pour ce qui est de Maurice, le FMI maintient ses prévisions, soit une croissance de 5,4 % et une inflation de 6,1% en 2023 (en 2022, l’inflation globale était de 10,8 % et l’inflation en glissement annuel de 12,2 %). 

Commentant ces données, l’économiste Arvind Nilmadhub avance que toute progression de l’économie mondiale ne peut qu’être positive pour Maurice. « Si nos pays partenaires se portent mieux, c’est également de bon augure pour le tourisme mauricien », ajoute-t-il. Roshaan Kulpoo, économiste, abonde dans ce sens. « La plus grande variation dans toute amélioration de l’activité économique mondiale est le tourisme pour Maurice », soutient-il. 

La prudence est de mise 

Arvind Nilmadhub s’attend, par ailleurs, à ce que l’inflation recule. « Le fret est en train de baisser et au niveau de l’approvisionnement, les activités sont plus régulières. Ce qui explique une baisse de l’inflation au niveau mondial. Et Maurice devrait suivre la même tendance, mais davantage vers la fin de l’année », souligne-t-il. 

Pour Roshaan Kulpoo, la prudence reste toutefois de mise. « L’inflation à Maurice apparaîtra d’ici le premier trimestre. Il restera collant, ce qui signifie que nous verrons d’ici la fin de l’année une inflation toujours supérieure à 5 %. Quant à la croissance, elle tournera entre 4,1 et 4,6 % », avance-t-il. 

L’économiste précise, au passage, que le baromètre du FMI reste seulement un indicateur pour Maurice. « Ne soyons pas trop optimistes avec les prévisions marginales du FMI. Cela ne change pas vraiment les perspectives à moyen terme du pays, qui restent très difficiles compte tenu de la situation budgétaire insoutenable. Cela ne résoudra pas vraiment nos problèmes intérieurs. Il faut qu’on se concentre sur les problèmes fondamentaux qui sont le coût de la vie, l’inégalité des richesses, les mauvaises politiques fiscales, le chômage des jeunes, la fuite des cerveaux, la saturation de tous les piliers existants, entre autres », dit-il. 

D’où sa recommandation d’une « nouvelle feuille de route économique et financière pour plus de justice sociale ». Pour Roshaan Kulpoo, le scénario idéal serait que le dollar faiblisse. Cela, estime-t-il, « soulagerait la pression sur la Banque centrale parce qu’elle est dans une position précaire en ce qui concerne les réserves internationales car elle a un problème de liquidités et ne peut pas continuer à intervenir ».

croissance

Il a dit 

Pierre-Olivier Gourinchas, chef économiste du FMI 

« Plusieurs pays ont réagi à la crise du coût de la vie en apportant une aide aux particuliers et aux entreprises, par un recours à des mesures générales et non ciblées qui ont permis d’amortir le choc. Nombre de ces mesures se sont révélées coûteuses et de moins en moins viables. Les pays devraient plutôt adopter des politiques ciblées qui préservent une marge de manœuvre budgétaire, permettent aux prix élevés de l’énergie de réduire la demande énergétique et évitent une stimulation excessive de l’économie. »

 

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