Le cours du pétrole devrait augmenter de 25 % sur l’ensemble de l’année 2017, selon les prévisions de la Banque mondiale. Maurice, importateur net de produits pétroliers, ferait face à une hausse généralisée de prix. L’impact sera visible sur le déficit commercial et l’inflation.
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Le prix du baril de pétrole sera, en moyenne, de 55 dollars en 2017, contre 43 dollars pour l’année en cours. C’est ce qu’affirme la Banque mondiale dans un rapport intitulé Commodities Markets Outlook, rendu public le jeudi 20 octobre. La demande dépasserait la production, au cours du second semestre de 2017, tenant compte du fait que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) contiendrait sa production mondiale et que les États-Unis n’enregistreraient aucune croissance dans leur niveau de forage.
Pour les six premiers mois de l’année, la facture pour les produits pétroliers, lubrifiants et produits associés ont chuté de 26,3 %, selon Statistics Mauritius, pour atteindre Rs 9,8 milliards. Les dépenses associées à l’achat de produits pétroliers raffinés de l’Inde ont baissé de 30,1 % au cours de cette même période. Elles reflètent la baisse du cours mondial du pétrole. Or, avec une hausse, tout risque de changer.
« Ce serait inquiétant pour Maurice si le prix du baril arrivait à ce niveau. Car nous avons besoin de produits pétroliers pour fonctionner et nous sommes appelés à payer le prix fort, celui dicté par les forces mondiales. D’abord, le déficit commercial s’accentuera davantage. Les factures à l’importation seront plus élevées. Les coûts de production augmenteront si on répercute la hausse du prix du baril sur celui de l’électricité. Les produits Made in Mauritius baisseront en termes de compétitivité », fait ressortir Takesh Luckhoo, économiste au sein du Glamis Research Group.
« Puis avec une tendance à la hausse du prix du pétrole, on assisterait à une remontée de l’inflation. Parce que l’indice des prix à la consommation est toujours sous l’influence des changements mondiaux et très peu de ce qui se passe à Maurice », ajoute-t-il. La Banque mondiale estime également que le prix des métaux serait sur l’ascendance. Couplé à des prix élevés de l’essence, qu’en est-il de l’économie mauricienne ?
« Qui plus est, c’est l’économie mauricienne qui souffrirait. Une croissance de 4 % serait assez difficile à atteindre. Nous sommes entrés dans une phase de transformation du pays avec de grands chantiers comme les villes intelligentes. Il y a des risques qu’une hausse du prix du baril et des commodités, en général, vienne alourdir les dépenses des promoteurs, quelque chose dont ils n’ ont pas besoin de par les temps qui courent », explique Takesh Luckhoo.
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