Prevention of Terrorism Act: Yogen Sundrun suspecté d’être en Irak

La dernière fois où il a quitté Maurice remonte à trois ans de cela. Yogen Sundrun avait gagné la Grande-Bretagne en passant par Dubaï. Les autorités mauriciennes veulent savoir le lieu exact où se trouve Yogen afin de procéder à son arrestation. Ce dernier a pris le nom d’Abu Shuaib Al Alfriqi après sa conversion à l’islam.

Selon les dernières informations reçues par les autorités mauriciennes des services de renseignements étrangers, Yogen Sundrun serait actuellement en Irak. Il figure désormais sur la liste internationale des personnes considérées comme terroristes. Il devrait être arrêté s’il se présente à un service d’immigration. Les propos de Yogen Sundrun dans cette vidéo postée sur YouTube sont considérés comme une offense internationale. L’Interpol a déjà lancé des appels internationaux pour rassembler tous renseignements relatifs à Yogen Sundrun. L’aéroport et le port de Maurice font depuis plusieurs mois l’objet d’une vigilance accrue, pour filtrer les arrivées des personnes suspectées d’être des terroristes. « Cet exercice se poursuivra », indique une source policière.

POTA

  Par ailleurs, une déposition dans le «Occurrence Book» du Central Criminal Investigation Department (CCID),  a été consignée mercredi pour «Inciting to join Terrorism activities»  sous l’article 6 du Prevention of Terrorism Act (POTA). En effet, la vidéo de propagande de Yogen Sundrun lance un appel aux Mauriciens pour qu’ils rejoignent Daech (l’État Islamique). La police mauricienne possède l’identité des parents de ce Mauricien et de son épouse Renuska Moher, qui l’a rejoint avec ses six enfants. Les autorités veulent aussi établir l’identité de deux personnes apparaissant aux côtés de Yogen Sundrun dans la vidéo. S’ils ne semblent pas être des Mauriciens, les autorités veulent en avoir la certitude. Concernant la vidéo de YouTube, le Cybercrime a entamé les procédures afin d’obtenir l’adresse IP de ce site internet et de déterminer de quel pays la vidéo a été postée. Une équipe de la Cybercrime Unit s’est rendu mercredi au domicile du père de Yogen Sundrun pour prendre sa déposition sur les déplacements de son fils. Les enquêteurs veulent savoir à quelle date il a communiqué avec son fils pour la dernière fois. Ce vendredi, c’est au tour du père de Renuska Moher d’être entendu par les limiers de la Cybercrime Unit. Rendez-vous a déjà été fixé.

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Varun Moher: « Renuska ne donne plus de ses nouvelles depuis 2012 »

  Varun Moher, 59 ans, est père de trois filles. Sa cadette Renuska, 29 ans, a épousé Yogen Sundrun avec qui elle a eu six enfants. Varun se dit choqué et attristé après avoir pris connaissance, mercredi, de la vidéo circulant sur internet. Elle montre son gendre faisant l’apologie de l’État islamique [Daech]. « Les agissements de mon gendre Yogen me choquent. Je ne comprends pas comment il a pris le chemin du djihad ». Varun ne s’est jamais opposé à la conversion de sa fille et de son gendre à l’Islam. « C’est leur choix, je n’y ai vu aucun inconvénient. Je prie pour qu’ils reprennent conscience pour le bien-être de leurs enfants, qu’ils ne fassent pas fausse route en devenant djihadistes. Je ne souhaite pas qu’ils mettent leur vie et celle des autres en danger en commettant des bêtises ». Renuska avait une grande carrière devant elle. « C’était une élève brillante. Elle a reçu une bonne formation académique et voulait être comptable. Elle a fréquenté l’école Raoul Rivet de Port-Louis, puis le collège SSS Seenevassen jusqu’en Form V. Elle a complété son HSC au collège Droopnath Ramphul », relate son père. « À 19 ans, elle s’est envolée pour l’Angleterre pour des études en gestion comptable. Trois ans après, toute la famille s’est rendue en Angleterre pour assister à sa Graduation Ceremony. Yogen étudiait aussi en Angleterre. Un jour, il m’a appelé pour me dire qu’il aimait ma fille et souhaitait l’épouser. Je n’ai eu aucune objection. C’est à la Graduation Ceremony que j’ai appris qu’ils s’étaient mariés religieusement ». Renuska s’est installée à Norwich avec Yogen. Si elle gardait contact avec ses parents, elle ne leur a jamais avoué qu’elle s’était convertie. « En 2008, à la mort de sa grand-mère, Renuska et son époux sont venus assister aux funérailles. Tout le monde a été surpris de voir qu’elle portait le voile. Mo fine comprend ki li rentre musulman et mo gendre aussi. Je n’ai pas demandé d’explication, c’était leur choix et toute la famille l’a respecté ». Depuis 2012, assure le père, il n’a plus de nouvelle de sa fille et de sa famille. « Avec ses quatre enfants, le couple était venu en vacances à Maurice. Ils ont habité chez nous à Curepipe. Puis, toute la famille est allée se réfugier dans une mosquée à Curepipe. Je crois qu’en raison de nos différences de cultures, ils ne pouvaient plus s’adapter à nous. Je leur ai rendu visite à ce refuge. La seconde fois, le chef de la mosquée m’a informé qu’ils avaient déménagé. Ce fut la dernière fois où j’ai eu des nouvelles de ma fille et de mon gendre. Je suis choqué d’apprendre qu’ils ont désormais six enfants. Je n’en connais que quatre », avoue Varun. Puis, il conclut : « Ma fille est de nature calme et joviale. Toutefois, elle est très à l’écoute de son époux. Elle lui obéit au doigt et à l’oeil. Yogen est un homme gentil qui n’a jamais manqué de respect à qui que ce soit. J’ignore quand ils ont quitté Maurice. Notre famille est très attristée. Nous souhaitons qu’ils n’aient aucun problème… »