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Prévention : la vaccination, une arme contre le cancer du col de l’utérus

Dr Shahina Aboobakar Dr Shahina Aboobakar : « Le nombre de cas a augmenté de 4,2% en 2014 ».

Protéger les femmes des générations à venir contre le cancer du col de l’utérus. Tel est l’objectif de la campagne de vaccination préventive contre le Human Papillomavirus dans les écoles primaires.

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« Selon les données du ‘Cancer Registry’, 99 nouveaux cas du cancer du col de l’utérus ont été rapportés en 2014. Ce qui a démontré une hausse de 4,2 % comparativement à 2013. De plus, on a noté 49 décès liés au cancer du col de l’utérus en 2014. C’est pour cette raison que le vaccin contre le HPV, qui existait déjà dans le privé à Maurice, est désormais accessible au public », indique Dr Shahina Aboobakar, l’Acting Director of Health Services du ministère de la Santé.

Elle souligne qu’au total 9 000 filles à Maurice et 500 à Rodrigues sont concernées par cette campagne de vaccination dans des écoles primaires. « La campagne a débuté le 18 août. La vaccination contre le HPV est désormais inscrite dans notre calendrier vaccinal. Ainsi, chaque année, les écolières en Standard V seront vaccinées pour les prévenir du HPV », martèle le médecin, précisant toutefois que le vaccin n’est pas obligatoire.

« Nous comprenons les appréhensions de parents par rapport à la vaccination contre le HPV. Pour tout type de vaccination des élèves à l’école, le consentement des parents est primordial. Sans leur autorisation, nous ne vaccinerons pas l’enfant. Si les parents ont des doutes, ils peuvent se renseigner auprès des enseignants ou les personnels de la santé », affirme le Dr Shahina Aboobakar, qui recommande ce vaccin avec la libéralisation des mœurs.

Cancer du col de l’utérusDes adolescentes sexuellement actives

« En 2011, il a été constaté qu’à Maurice, 46,9 % des filles, âgées entre 13 et 15 ans et fréquentant des établissements secondaires, sont sexuellement actives. Ce chiffre est de 55,7 % à Rodrigues. C’est pour cette raison que les filles sont vaccinées tôt. L’âge recommandé par l’OMS est de 9 à 13 ans », soutient l’Acting Director of Health Services.

Il existe plus d’une centaine de types de papillomavirus humains, dont au moins 13 sont cancérogènes et à haut risque, soutient l’Organisation mondiale de la santé. Ces virus infectent la peau et les régions humides, comme le vagin, l’anus et la gorge. Les papillomavirus de type 16 et 18 sont le plus répandus et sont responsables de 70 % de cas du cancer du col de l’utérus. La transmission du HPV se fait le plus souvent sexuellement ou par voie orale.

Les infections à papillomavirus sont très courantes chez les jeunes femmes, surtout celles qui sont sexuellement actives. Beaucoup parviennent à les combattre alors que, chez d’autres, une infection persistante peut transformer les cellules en lésions précancéreuses. Étant donné que la majorité des infections n’entraînent ni symptômes ni maladie, les premières années, un cancer du col de l’utérus peut être détecté à un stade avancé. D’où l’importance de la prévention, soulignent les experts de la santé.

Méthodes de prévention

Deux moyens de prévention existent. Le premier est la vaccination de jeunes filles. Le Cervarix est un vaccin consistant à les protéger contre le HPV. Deux doses de ce vaccin suffisent pour les filles âgées de 9 à 14 ans ; la seconde devant être administrée entre 5 et 13 mois après la première. Pour les 15 ans et plus, trois doses sont indiquées à un intervalle de six mois, comme recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce vaccin coûterait entre Rs 4 000 et Rs 5 000 par dose.

Le deuxième moyen de prévention du cancer du col de l’utérus est le dépistage à travers des frottis réguliers. Ils permettent de détecter les lésions précancéreuses et de les traiter très facilement avant qu’elles ne se transforment en cancer. Cette méthode consiste à prélever des cellules à la surface du col de l’utérus afin de vérifier qu’il n’existe pas de lésions précancéreuses ou d’un début de cancer. Un dépistage, idéalement régulier, est recommandé pour toutes les femmes âgées de 30 à 49 ans.


Pas d’effets secondaires graves

La vaccination préventive contre le Human Papillomavirus n’a pas d’effets secondaires graves. Si le risque est très minime, voire quasi inexistant, des études ont prouvé que le vaccin est très efficace. D’ailleurs, l’OMS le recommande ; des essais cliniques ayant démontré qu’il est sans danger. Entre 2006 et 2013, sur les 57 millions de personnes qui ont été vaccinées contre le HPV dans le monde, 22 000 cas ayant des effets secondaires ont été enregistrés.

Toutefois, 99 % des cas étaient sans gravité. Il est, toutefois, important de noter que ce vaccin ne traite pas le cancer ou le virus. Il s’agit d’un moyen de prévention avant les premiers rapports sexuels. « C’est pour cette raison qu’il est conseillé de l’administrer à un jeune âge. Avant d’administrer le vaccin, l’enfant doit faire un bilan de santé. Puis, après l’injection, elle peut sentir une douleur ou une rougeur qui peuvent être apaisées par une compresse avec des glaçons. L’enfant peut aussi faire un peu de fièvre, mais cela ne durera pas plus de 48 heures », assure Dr Shahina Aboobakar. Toutefois, insiste notre interlocutrice, les parents doivent informer les enseignants si leur enfant a d’autres problèmes de santé, comme l’épilepsie et l’asthme.


Infections à HPV : « Peigner » l’ADN pour prédire l’évolution des lésions

Le peignage moléculaire pourrait permettre de développer un test plus spécifique pour mieux repérer les lésions précancéreuses pouvant évoluer vers un cancer du col de l’utérus. Un essai clinique multicentrique a, d’ailleurs, été lancé il y a quelques semaines, en France et en République tchèque. Les premiers résultats sont attendus début 2017. Les recherches ont démontré que les infections à HPV sont de mauvais pronostic quand le virus parvient à intégrer son ADN dans l’ADN des cellules-hôtes. Une intégration que le peignage moléculaire serait capable de repérer. Si le test s’avère suffisamment prédictif, il pourrait permettre de diminuer de moitié le nombre de colposcopies. L’enjeu est donc de taille, tant pour les patientes que pour les systèmes de santé.

(Source : Internet)
 

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