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Prêt en euros: Lutchmeenaraidoo et l’Icac dans une épreuve de force

Vishnu Lutchmeenaraidoo à son arrivée à l’Icac.
Le ministre des Affaires étrangères est attendu de nouveau au quartier général de la commission anticorruption. Cela après son interrogatoire du mercredi 6 avril. L’Icac a sollicité le commissaire de police pour un mandat d’arrêt contre l’ancien Grand argentier. La requête est en attente. L’ancien ministre des Finances et actuel ministre des Affaires étrangères, Vishnu Lutchmeenaraidoo, a été interrogé durant environ quatre heures, mercredi, avant de rentrer chez lui en homme libre. Si dans l’immédiat, aucune accusation n’est portée contre lui, il nous revient que l’Independent Commission Against Corruption (Icac) a soumis une requête au commissaire de police pour procéder à l’arrestation de l’ex-Grand argentier. Très peu d’indications sont disponibles quant à la nature exacte du délit reproché au ministre des Affaires étrangères. Quant à la requête de l’Icac pour arrêter Vishnu Lutchmeenaraidoo, certaines sources avancent que la demande est « en attente », car la déposition de Vishnu Lutchmeenaraidoo n’est pas terminée, mais « qu’elle n’a pas été refusée à proprement parler ». L’enquête sur le prêt s’avère être « d’ordre technique et complexe », fait-on ressortir dans les milieux concernés. C’est vers 8 h 41 que Vishnu Lutchmeenaraidoo est arrivé au siège de l’Icac. Il est accompagné de son avoué Me Jaykar Gujadhur et sera rejoint, quelques minutes plus tard, par Me Maxime Sauzier, Senior Counsel.

Montant réduit à 400 000 euros

Vishnu Lutchmeenaraidoo a été interrogé « under warning » sur le prêt de 1,1 million d’euros qu’il a obtenu de la State Bank of Mauritius (SBM). Sa convocation fait suite à la déposition à l’Icac de Jairaj Sonoo, Chief Executive de la SBM. Le ministre des Affaires étrangères avait juré un affidavit en Cour suprême, le lundi 4 avril 2016, pour faire état d’un conflit avec le ministre de la Bonne gouvernance, Roshi Bhadain. Selon les propos de Vishnu Lutchmeenaraidoo dans son affidavit, son collègue aurait « provoqué et initié » cette enquête de l’Icac. Cela dans le but de le « tuer politiquement ». Vishnu Lutchmeenaraidoo a confirmé, dans son affidavit, que le prêt était bel et bien de 1,1 million d’euros, remboursable sur deux ans. La demande de prêt a été faite en juillet de 2015. Quatre mois plus tard, soit le 19 janvier 2016, Vishnu Lutchmeenaraidoo a demandé à ce que le montant soit réduit à 400 000 euros. Ainsi, le 20 janvier 2016, selon son affidavit, un montant de 700 000 euros a été débité de son compte.  
   

« L’affidavit de Lutchmeenaraidoo est faux »

Roshi Bhadain a confié à la presse, mercredi 6 avril, qu’il a toujours le soutien du Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, et du leader du MSM, Pravind Jugnauth. Il a affirmé que tout ce qui a été dit dans l’affidavit juré par Vishnu Lutchmeenaraidoo est « totalement faux ». « Concernant son affidavit, c’est peut être sa stratégie de défense dans l’affaire dans laquelle qu’il est impliqué. Mais il y a jamais eu de froid entre nous. Certes, nous pouvons avoir des avis différents sur certaines questions, comme les PME, les Smart Cities ou la MauBank. Mais c’est normal qu’on partage des opinions différentes au sein du Conseil des ministres. Mais je ne sais pas qui conseille mon collègue, mais son affidavit n’est pas le meilleur conseil qu’il aurait pu avoir. Pour l’instant, je ne vais pas réagir. Je compte continuer à travailler comme le peuple l’a exigé en votant pour moi. Si, à un certain moment, je trouve qu’il faut saisir la justice, je vais le faire. Si quelqu’un pense qu’il embarrasse le gouvernement, qu’il sache prendre la décision qui s’impose. S’il démissionne, ce sera tout à son honneur. »
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