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Prestation de serment des ministres et Junior Ministers : un gouvernement mêlant renouveau et expérience

Le nouveau gouvernement, dirigé par Navin Ramgoolam, a été dévoilé lors d’une cérémonie officielle le vendredi 22 novembre 2024. Il se compose de ministres expérimentés et de nouveaux visages, reflétant la diversité de l’Alliance du Changement. 

La composition du nouveau gouvernement a été officialisée dans l’après-midi du vendredi 22 novembre 2024 lors d’une cérémonie de prestation de serment à la State House, devant le président de la République, Prithviraj Roopun. Navin Ramgoolam entame son quatrième mandat de Premier ministre (1995-2000, 2005-10, 2010-14 et 2024-29) avec un Cabinet ministériel mêlant figures expérimentées et nouveaux visages.

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Avec un total de 24 ministres, cette équipe reflète la diversité des partis formant l’Alliance du Changement qui a remporté les élections générales du 10 novembre dernier par un 60-0 : 14 ministres issus du Parti travailliste (PTr), huit du Mouvement militant mauricien (MMM), un de Nouveaux Démocrates (ND) et un de Rezistans ek Alternativ (ReA). 

Cette répartition s’étend également aux postes de « Junior Minister », une fonction constitutionnelle réintroduite après plus de deux décennies. Sur les 10 postes attribués à ces adjoints ministériels, cinq reviennent au PTr, trois au MMM, un à ReA et un à ND.

15 députés ministres pour la première fois 

Le gouvernement se distingue par une ouverture à de nouvelles personnalités tout en conservant des vétérans chevronnés. Les ministres accédant pour la première fois à cette fonction sont Reza Uteem, Richard Duval, Ashok Subron, Jyoti Jeetun, Patrick Assirvaden, Ritish Ramful, Deven Nagalingum, Osman Mahomed, Kaviraj Sukon, Raj Pentiah, Aadil Ameer Meea, Mahend Gungapersad, Avinash Ramtohul, Mahen Gondeea et Ranjiv Woochit. 

Au total, ce sont 15 des 24 membres du nouveau Cabinet qui exercent pour la première fois en tant que ministres, même si certains ont été plusieurs fois députés, à l’instar de Reza Uteem, de Patrick Assirvaden, de Deven Nagalingum ou encore d’Aadil Ameer Meea. 

En revanche, les figures établies que sont Navin Ramgoolam, Paul Bérenger, Arvin Boolell, Anil Bachoo et Arianne Navarre-Marie, qui ont déjà occupé des postes ministériels à plus de deux reprises, assurent la continuité. Du côté des Junior Ministers, à l’exception de Fabrice David, Joanna Bérenger et Karen Foo Kune-Bacha, tous en sont à leur premier mandat parlementaire. Ces trois députés en sont à leur seconde députation. 

Jean Claude de l’Estrac, ancien ministre et observateur politique, souligne la complexité de l’exercice de composer un Cabinet : « Constituer un gouvernement est toujours une tâche délicate. Avec un score de 60-0 et la nécessité de satisfaire quatre partenaires de coalition, il y a eu deux difficultés additionnelles. » 

La réintroduction des Junior Ministers suscite des débats quant à leur rôle et leur pertinence. Jean Claude de l’Estrac exprime des réserves : « Cela pourrait engendrer des frustrations entre le ministre et le Junior Minister, surtout si un Junior Minister se révèle plus compétent que son supérieur. » Il note également l’abandon des postes de Parliamentary Private Secretaries (PPS), qui jouaient un rôle crucial de liaison entre le terrain et le gouvernement. 

L’observateur politique voit néanmoins une opportunité si cette décision a pour but de rendre le pouvoir, qui avait été « usurpé par les PPS », aux administrations régionales : « Si le pouvoir retourne aux administrations régionales, c’est une bonne chose. »

Jean Claude de l’Estrac note aussi qu’il y a un « changement dans la continuité ». Et de préciser : « On constate que même s’il y a des ministres et des Junior Ministers très méritants qui ont été nommés, on sait quels critères principaux ont été utilisés pour nommer les ministres. Une partie des changements promis, c’est-à-dire des critères strictement méritocratiques, semble ne pas avoir été respectée. On a fait ce que tous les gouvernements ont toujours fait dans leur dosage. »

Toutefois, il pense que, globalement, une bonne partie de la population sera « plutôt satisfaite des nouveaux visages et du changement. Il y a une certaine fraîcheur et un sens de la nouveauté ». 
 

 

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