Prestataire - Wastewater Management Authority : ce qu’il faut savoir

L’émission thématique du jeudi 27 septembre 2018 était axée sur la Wastewater Management Authority (WMA). Haidar Kinoo, Reshma Damoree et Shameem Meetoo, respectivement Project Engineer, chargée de communication et Works Manager au sein de l’organisme, étaient les invités de Gilbert Bablee et de Deven Anacootee. 

Les services offerts

Reshma Damoree fait ressortir que la plupart des requêtes que reçoit la WMA proviennent de citoyens qui souhaitent être connectés au réseau de tout-à-l’égout. « La demande peut être faite en personne ou sur le site Web de l’organisme. Il y a des procédures à suivre. Le demandeur doit remplir un formulaire. Il doit y attacher des documents, tels qu’une copie de sa carte d’identité, le contrat du terrain, le plan du site et une facture d’eau », explique Reshma Damoree. Elle ajoute que dans la mesure où le demandeur n’est pas propriétaire du terrain en question, il doit obtenir une lettre l’autorisant à faire ces travaux. 

Le deuxième service le plus demandé à la WMA est celui de « déblocage » pour ceux qui sont déjà connectés. « Lorsqu’un citoyen est confronté à ce problème, il exprime ses doléances et nous en prenons note. Nous le conseillons par la suite en lui fournissant le service qu’il souhaite », souligne la chargée de communication.

Elle indique que la WMA octroie aussi des permis de Notary Clearance. Cela concerne l’achat ou la vente de terrains. « Pour obtenir un permis de construction, il faut aussi obtenir l’aval de la WMA. Beaucoup de personnes ne le savent pas. La demande se fait à travers les autorités locales », explique-t-elle. Pour ce faire, le demandeur doit se rendre au bureau de l’organisme de sa région et déposer sa requête. Sa demande est ensuite transférée en ligne directement à la WMA. 

Reshma Damoree affirme que l’organisme travaille en étroite collaboration avec le ministère du Logement et des Terres ainsi que celui de l’Environnement. « Nous donnons également notre point de vue en matière d’environnement dans l’Environmental Impact Assessment. Nous régularisons aussi les permis pour les Private Wastewater Carriers qui sillonnent l’île », informe-t-elle.

La situation à travers l’île 

Des sewerage projects ont récemment été achevés, dont la première phase d’un projet de tout-à-l’égout à Guibies, Pailles. « La deuxième phase coûtera Rs 850 millions pour 3 000 maisons connectées », explique Haidar Kinoo. D’autres projets sont sur le point d’être complétés dans plusieurs régions, dont ceux de Paul et Virginie, Résidence La-Cure et Marcel Cabon. 

Autre grand projet : le Grand-Baie Sewerage qui a pour but de connecter 4 000 foyers au réseau de tout-à-l’égout. Le coût est estimé à Rs 2,1 milliards, selon le Project Manager de la WMA. Il ajoute que pour le futur projet, dont celui de Bain-des-Dames, le financement a déjà été fait. Les travaux devraient débuter en 2019. 

D’autres projets sont prévus dans la région de Curepipe, notamment à Camp-Caval où il y aura 1 800 connexions. Les travaux débuteront en 2021, explique Haidar Kinoo. À ce jour, il y a environ 88 000 abonnés connectés au réseau du tout-à-l’égout.

En ce qui concerne Quatre-Bornes, les travaux étaient répartis en plusieurs phases. Ils ont débuté il y a quatre ans. Une partie des travaux a été achevée. Le budget a été largement dépassé. « Ce projet avait débuté sous l’ancien gouvernement. Nous avons pris la décision de stopper les travaux temporairement après avoir consulté plusieurs instances », avance Reshma Damoree. Elle précise qu’il y a une liste bien établie au bureau où sont inscrits les lieux où les travaux ont été suspendus. « Lorsque les gens appellent, nous leur donnons les réponses à leurs questions concernant l’évolution des travaux », informe la chargée de communication.

Construction Clearance

Quand un particulier a l’intention de faire des développements à Maurice, il doit obtenir un permis de construction. Ce permis est délivré par les autorités locales, c’est-à-dire la municipalité ou le conseil de district. Pour délivrer ce permis, il faut une clearance de plusieurs institutions, dont le Central Electricity Board, la Central Water Authority et la Wastewater Management Authority. « Cet aval permet de savoir si la construction n’engendrera pas de problèmes par la suite. Nous faisons ensuite une visite des lieux. Peu importe le type de construction, il faut l’aval de la WMA », dit Shameem Meetoo.

Développement côtier

Pour ceux possédant des bungalows à proximité du lagon, il y a plusieurs aspects à prendre en considération. « Il y a des mesures pour que les eaux usées émanant de ces propriétés ne soient pas déversées dans la mer. Pour les constructions en bord de mer, l’aspect environnemental est encore plus important », explique Shameem Meetoo.

Private Waste Water Carrier

Toutes les maisons ne sont pas connectées au réseau centralisé de la WMA. « À un moment où un autre, il faudra faire une vidange. Auparavant, la WMA proposait ce service. De nos jours, il y a 80 opérateurs du privé qui proposent ce service. Ces camionneurs sont des Private Operators. Ils doivent avoir un véhicule aux normes que vérifie la National Transport Authority. Ils doivent également détenir un permis de la WMA pour opérer », indique Shameem Meetoo. 

Comment sont calculés les tarifs ? 

« Cela coûte beaucoup de faire traiter un mètre cube d’eaux usées qui sera renvoyé dans l’environnement. Le tarif est légèrement plus élevé que celui de la Central Water Authority. Lorsque nous installons les systèmes de tout-à-l’égout, cela se fait gratuitement. Mais le coût d’investissement est énorme. Les gens paient un montant à la fin du mois, mais le prix est minime comparé au coût d’investissement », explique Reshma Damoree. Elle ajoute que ce calcul se fait sur la consommation d’eau de la personne.

Nouveaux camions 

Shameem Meetoo explique qu’il y a deux types de camions. La première intervention est faite par de petits Jetting Units. Il s’agit de petits camions qui utilisent la pression de l’eau pour enlever les obstructions au domicile des citoyens. La WMA possède trois de ces camions dans les sub-offices de Curepipe, Beau-Bassin et Caudan. 

Concernant les camions de pompage, la WMA possède deux camions à Caudan, trois à Beau-Bassin et trois autres à Curepipe. « Certains de ces véhicules sont vieux et devront être remplacés. Le vendredi 28 septembre, deux nouveaux camions ont été ajoutés à la Jetting Unit. Cela aidera beaucoup pour les travaux de maintenance. La vente des anciens véhicules est aussi envisagée », précise Shameem Meetoo. Il y aura aussi un renouvellement de la flotte de véhicules et une éventuelle hausse du nombre de camions en vue de l’augmentation du nombre de consommateurs et de la demande. L’acquisition des deux nouveaux camions a coûté, au total, Rs 17 millions à la WMA. 

Questions des auditeurs

Deven de Rose-Hill :

• « Le mois dernier, j’ai fait appel à la WMA à trois reprises pour faire déboucher des drains. Ils sont de nouveau obstrués et on m’a annoncé que je devrais faire les travaux moi-même pour régler le problème. »
  Reshma Damoree a répondu qu’il fallait situer le problème avant de prendre des actions. 

Rudy de Quatre-Bornes :

• « Par rapport aux factures, dans d’autres pays il y a un système de correction qui se fait par rapport à la consommation d’eau. À Maurice, c’est une arnaque de faire la population payer le traitement des eaux usées. » 
  Reshma Damoree explique que les citoyens ne paient que la facture et aucun autre service. « Nous avons déjà pris plusieurs mesures. D’ailleurs, il y a des informations inscrites à l’arrière de la facture. Une consommation d’eau conséquente augmentera naturellement le coût de la facture émise par la WMA. Il faut noter qu’une consommation d’eau de moins de six mètres cubes ne comporte aucun frais. »
• Combien de connections se font par mois ?
  Reshma Damoree dit qu’il y a, en moyenne, 65 à 70 connexions par mois.