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Présidentielle américaine: ce que l'on sait

La lutte est serré entre Joe Biden et Donald Trump
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Le suspense restait total mercredi sur l'issue de l'élection présidentielle américaine, alors que les résultats définitifs dans plusieurs Etats, dont certains susceptibles de basculer d'un côté ou de l'autre, étaient encore inconnus.

L'ancien vice-président démocrate Joe Biden devance légèrement le président républicain Donald Trump au nombre des grands électeurs. Un candidat doit atteindre la barre des 270 grands électeurs pour être élu.

Les Etats déjà remportés
Joe Biden comptait 238 grands électeurs après avoir infligé un revers à son adversaire dans l'Arizona (11) et remporté la Californie (55), le Colorado (9), le Connecticut (7), le Delaware (3), Hawaï (4), l'Illinois (20), le Maine (3 sur 4), le Maryland (10), le Massachusetts (11), le Minnesota (10), le Nebraska (1), le New Hampshire (4), le New Jersey (14), New York (29), le Nouveau-Mexique (5), l'Oregon (7), Rhode Island (4), le Vermont (3), la Virginie (13), Washington D.C. (3) et l'Etat de Washington (12).

Donald Trump compte 213 grand électeurs en s'imposant notamment dans deux Etats-clés: le Texas (38) et la Floride (29). Il a aussi enlevé l'Alabama (9), l'Arkansas (6), la Caroline du Sud (9), le Dakota du Nord (3), le Dakota du Sud (3), l'Idaho (4), l'Indiana (11), l'Iowa (6), le Kansas (6), le Kentucky (8), la Louisiane (8), le Montana (3), le Mississippi (6), le Missouri (10), le Nebraska (4), l'Ohio (18), l'Oklahoma (7), le Tennessee (11), l'Utah (6), la Virginie occidentale (5) et le Wyoming (3).

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Donald Trump remporte la Floride et le Texas, et revendique – comme son opposant — la victoire en Pennsylvanie. Crédit photo : Le Figaro

Les Etats encore en lice
En raison d'une très forte mobilisation des électeurs, dont plus de 100 millions ont voté en avance, une poignée d'Etats n'avaient pas décompté tous les bulletins de vote mardi soir.
Les résultats de la Pennsylvanie (20 grands électeurs), du Michigan (16), de la Géorgie (16), de la Caroline du Nord (15) et du Wisconsin (10), où les deux candidats étaient au coude-à-coude avant l'élection, sont très attendus. Ces Etats pivots devraient faire basculer l'élection. 
Le Nevada (6) pourrait mettre plusieurs jours pour déclarer un vainqueur. 
En outre, un grand électeur du Maine doit encore être attribué.

Biden confiant
Joe Biden s'est montré confiant lors d'un discours dans la nuit de mardi à mercredi dans son fief de Wilmington, dans le Delaware. 
"Gardez la foi, nous allons gagner!" a lancé l'ex-bras droit de Barack Obama sous les klaxons enthousiastes de ses partisans réunis en "drive-in", peu après 00H30. 
"Nous pensons que nous sommes en bonne voie de gagner cette élection", a-t-il déclaré, en appelant ses partisans à la patience. 

Trump revendique la victoire
Donald Trump a lui revendiqué mercredi avoir "gagné" l'élection présidentielle face à son rival, même si le décompte n'est pas achevé dans plusieurs Etats-clés.
"Honnêtement, nous avons gagné l'élection", a déclaré M. Trump lors d'une brève allocution depuis les salons de la Maison Blanche.
Evoquant une "fraude" sans livrer aucun élément concret, il a assuré vouloir saisir la Cour suprême, sans préciser sur quel motif. "Nous étions prêts à célébrer quelque chose de magnifique", a-t-il encore affirmé.

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Mise à jour

Trump et Biden au coude-à-coude, le dépouillement pourrait durer des jours

Pour la première fois depuis 2000, les Américains se sont réveillés mercredi sans savoir le nom de leur prochain président après un vote à la participation record et dont le dépouillement se poursuivait dans sept Etats-clés, ce qui n'a pas empêché Donald Trump de s'estimer vainqueur contre le démocrate Joe Biden.
L'élection a suscité la plus forte participation depuis que les femmes ont le droit de vote: 160 millions d'Américains ont voté, soit une participation estimée à 66,9%, contre 59,2% en 2016, selon le US Elections Project.

Nombre d'Etats sont débordés par le déluge de bulletins envoyés par correspondance. Ouvrir les enveloppes et scanner ces bulletins pourrait dans certaines villes prendre plusieurs jours.
"Si tout continue à ce rythme, nous aurons les résultats totaux dans les deux prochains jours", a dit mercredi matin Al Schmidt, responsable de la ville de Philadelphie, grand réservoir de voix démocrates dans l'Etat-clé de Pennsylvanie, sur CNN.

Les deux candidats se sont exprimés brièvement pendant la nuit. Vers 02h20 du matin, le président Trump a donné depuis la Maison Blanche une déclaration confuse où il a menacé de saisir la Cour suprême afin qu'elle coupe court au dépouillement, sous-entendant là où il est lui-même en avance dans les résultats partiels.
"Honnêtement, nous avons gagné l'élection", a déclaré le président républicain, évoquant ensuite une "fraude" sans livrer aucun élément concret. "Nous allons aller devant la Cour suprême, nous voulons que tous les votes cessent".

Le camp Biden a dénoncé des propos présidentiels "scandaleux" et "sans précédent".
"C'est une tentative délibérée de priver les citoyens américains de leurs droits démocratiques", a réagi l'équipe de campagne du démocrate, assurant être prête à "combattre" en justice si Donald Trump saisissait la Cour suprême.
"Cet argument n'a aucun fondement, aucun", a commenté le républicain Chris Christie, ancien procureur fédéral et gouverneur, et qui a conseillé Donald Trump pour la préparation des débats présidentiels.

Joe Biden, 77 ans, s'est dit lui-même "optimiste" et en bonne voie pour remporter ce scrutin, appelant les Américains à faire preuve de patience. "Gardez la foi, nous allons gagner!", a lancé l'ancien vice-président de Barack Obama devant les sympathisants démocrates réunis dans son fief de Wilmington, dans le Delaware.
Le spectre de longues journées d'incertitudes et d'âpres batailles judiciaires hante désormais la première puissance mondiale, déjà secouée par des crises sanitaire, économique et sociale d'ampleur.

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Le nom du président qui prêtera serment le 20 janvier prochain est suspendu aux résultats de plusieurs Etats-clés.
Un scénario potentiellement plus complexe qu'en 2000, quand l'élection dépendait de la seule Floride. A l'époque, c'est la Cour suprême qui avait fini, plus d'un mois après le scrutin, par intervenir pour mettre fin aux procédures de recomptage et donner raison au républicain George W. Bush. 

Biden décroche l'Arizona

Une certitude: la vague démocrate, espérée par certains dans le camp Biden, qui se prenaient à rêver des victoires historiques en Géorgie ou au Texas, n'a pas eu lieu.
Le président sortant a conservé la Floride, faisant mentir de nombreux sondages, ainsi que le Texas, bastion conservateur qui avait un temps semblé menacé, et l'Ohio, remporté depuis 1964 par tous les candidats qui ont aussi accédé à la présidence.

Mais le chemin pour décrocher un second mandat reste étroit: il doit encore remporter l'essentiel des autres Etats-clés qui avaient contribué à sa victoire surprise de 2016.
Dans le système américain, le président est élu au suffrage universel indirect: les électeurs désignent, Etat par Etat, des grands électeurs. Un candidat doit obtenir au moins 270 des 538 grands électeurs. Mercredi matin, le président sortant (213) était en léger retard face au démocrate (238).
Joe Biden disposait de plusieurs scénarios pour décrocher la victoire. Il était donné vainqueur par certains médias dans l'Etat crucial de l'Arizona, remporté par Donald Trump en 2016, bien que le dépouillement n'y soit pas encore terminé. Il semblait en bonne posture dans le Nevada.

Si cela se confirme, il devra désormais gagner au moins deux ou trois des Etats disputés du Nord industriel (Pennsylvanie, Michigan, Wisconsin) et de l'Est (Géorgie, Caroline du Nord), tous ayant été remportés par Donald Trump il y a quatre ans.
Or dans ces Etats, le dépouillement se poursuivait au compte-goutte mercredi.

Dans le Nord industriel (Wisconsin et Michigan), au petit matin, l'écart entre Donald Trump et Joe Biden s'est réduit, au fur et à mesure que les agents électoraux comptaient les bulletins arrivés par courrier.
Mais dans ces Etats, ainsi qu'en Pennsylvanie, les analystes pensaient que les bulletins restant à ouvrir seraient majoritairement pour le démocrate.
En Pennsylvanie, Donald Trump avait mercredi près de 700.000 voix d'avance au total, mais il restait 1,4 million de bulletins envoyés par courrier à compter. Or Joe Biden a remporté 78% des bulletins par courrier dépouillés à ce stade.
C'est notamment là que M. Trump voudrait faire intervenir la Cour suprême.

En amont du scrutin, la Cour suprême avait déjà été saisie de plusieurs recours portant sur les votes par correspondance. Les républicains de Pennsylvanie lui avaient notamment demandé d'empêcher le décompte des bulletins postés avant mardi soir mais qui arriveraient dans les trois jours suivant l'élection.
La haute juridiction avait refusé de se prononcer en urgence mais, si le résultat est serré, elle devra examiner le fond du dossier et dire s'il faut invalider ou non les bulletins arrivés entre mercredi et vendredi.

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Les travailleurs électoraux de Detroit travaillent sur le comptage des bulletins de vote absents au TCF Center de Detroit, Michigan

Congrès

Comme cela était largement anticipé, les démocrates ont gardé le contrôle de la Chambre des représentants. Mais leurs espoirs de faire basculer dans leur camp le Sénat, aujourd'hui contrôlé par les républicains, s'éloignaient.
Les démocrates ont repris deux sièges aux républicains (Colorado, Arizona), mais en ont perdu un dans l'Alabama. La majorité précédente était de 53 républicains contre 47 démocrates et affiliés.

Sans surprise, les deux candidats septuagénaires ont rapidement engrangé l'essentiel des Etats qui leur étaient promis. L'Indiana, le Kentucky, l'Alabama, l'Idaho ou encore le Tennessee, entre autres, pour Donald Trump. La Californie, la Virginie, New York, le Colorado, le Delaware pour Joe Biden.
Dans tout le pays, le vote s'est déroulé sans incident majeur ni épisodes d'intimidations, comme cela était craint depuis plusieurs jours. Signe tangible des angoisses du pays, les commerces de plusieurs grandes villes, dont Washington, Los Angeles ou New York, s'étaient barricadés en prévision de possibles violences post-électorales, qui ne se sont finalement pas produites.

Pendant des mois, Donald Trump a agité le spectre d'une "gauche radicale" prête à transformer la première puissance mondiale en un "Venezuela à grande échelle".Joe Biden, soutenu par Barack Obama, multiplie les mises en garde contre les conséquences potentiellement dévastatrices sur les institutions démocratiques d'un second mandat Trump, étrillé comme "le pire président" de l'histoire récente des Etats-Unis.

Ce pur représentant de l'aile modérée du parti démocrate a aussi fait de l'élection un référendum sur la gestion de la pandémie par le républicain.


© Agence France-Presse

 

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